En remontant dans le temps, rien que pour les mois de septembre et octobre, on comptabilise la bagatelle de 13 autres accidents, impliquant eux aussi des bus et des poids lourds. Il est même question, à plusieurs reprises, de bus de transport scolaire. Ainsi donc, même nos malheureux potaches n’échappent plus à cette folie meurtrière, aiguisée par l’appât du gain facile et rapide. Inutile de préciser également ici que les bilans de ces sinistres sont toujours très lourds en pertes humaines, au regard du nombre important de personnes que les bus transportent habituellement.
Les routes algériennes sont des tombes à ciel ouvert. Chaque année elles sont le théâtre d’accidents mortels qui ont propulsé l’Algérie à la troisième marche du podium des pays ayant le plus d’accidents de la route. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Elles sont effarantes et donnent froid dans le dos.
Dans la seule nuit de lundi à mardi (vers 02 h), neuf personnes ont péri et 17 autres ont été blessées dans une collision entre bus et un camion immobilisé sur la RN 9 (Alger-Boussaâda), près de la localité de Benzouh (M’Sila), selon une source de la Gendarmerie nationale. Le bus qui se dirigeait vers le sud du pays a violemment percuté le poids lourd stationné sur la chaussée, tous feux éteints, a précisé la même source.
Les blessés ont été évacués vers l’hôpital de Boussaâda, a ajouté cette source qui ne donne pas de précisions sur la gravité de leurs blessures. Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale pour déterminer avec davantage de précisions les circonstances de cet accident. À noter que plusieurs accidents ont été causés par des poids lourds ou des bus.
Face à ces chiffres qui donnent le tournis, le ministère des Transports avait entrepris une bonne initiative à même de combattre ce marasme routier. Il s’agit de la mesure de prévention relative à la dotation des véhicules de transport de marchandises et de voyageurs de chronotachygraphes.
Appelé communément le «mouchard», cet appareil qui, outre la vitesse, enregistre le temps de conduite et d’arrêt du véhicule, permettant ainsi de déterminer la responsabilité du conducteur en cas d’accident. Mais la mise en application de ce dispositif qui devait entrer en vigueur il y a trois jours (le 07 octobre) a été reportée.
Cette annonce a été faite par le ministère des Transports lui-même. «Les textes d’application de l’article 49 de la loi 2001- 14 du 19 août 2001, relative à l’organisation, la sécurité et la police de la circulation routière n’ont pas encore été adoptés par le gouvernement », avait précisé une source du ministère.
Le texte de loi stipule que, tout véhicule de transport de marchandises dont le poids total autorisé en charge est supérieur à 3500 tonnes et de transport de personnes de plus de 15 places doit être équipé d’un dispositif de contrôle et d’enregistrement de la vitesse.
Les raisons avancées quant à ce retard de mise en service sont incompréhensibles et donnent un sursis pour les «tueurs». En effet, le ministère évoque la grande envergure de ce projet qui met selon eux, plus de temps que prévu. Mais, à voir le bilan catastrophique des accidents de la route causés par les bus et les camions, une question s’impose. Est-ce que les véritables raisons de ce report de mise en application sont dues au manque de temps ?
En d’autres termes, y a-t-il d’autres explications ? Y a-t-il des pressions que le ministère des transports reçoit de la part de personnes ou des sociétés concernées par cette nouvelle disposition ?
En attendant que les services concernés daignent à remédier à cette situation pour le moins alarmante, les accidents de la route, notamment ceux impliquant les bus scolaires continuent d’ôter des centaines de vies en l’espace de quelques jours. Selon les différents chiffres de la Gendarmerie nationale, pas moins de quatre accidents ont été dénombrés.
À titre d’exemple,trois personnes, deux jeunes gens et une jeune fille, ont été tuées et 24 écoliers ont été blessés dans une collision entre un bus de ramassage scolaire et un véhicule de tourisme durant la fin du mois de septembre sur la RN 10, près de la localité de Rehia (Oum El Bouaghi).
Younes Guiz
25 morts et 34 blessés en un seul jour Les accidents de la route frappent à nouveau. Selon un bilan de la direction générale de la Protection civile relayé hier par l’APS, pas moins de vingt-cinq personnes ont trouvé la mort et 34 autres ont été blessées dans 12 accidents de la circulation routière survenus en 24 heures à travers le territoire national.
Rien qu’à M’Sila, neuf personnes ont trouvé la mort et 19 autres ont été blessées lors d’une collision entre un bus de transport de voyageurs et un camion survenue mardi à 1 heure du matin au lieudit Draa Ettine dans la commune de Benzouh dans la Daïra de Ouled Sidi Brahim, sur la RN 8 reliant Ouargla à Alger, a indiqué le chargé de communication à la direction générale de la Protection civile, le commandant Farouk Achour.
À Oum El Bouaghi, 4 morts et 1 blessé ont été enregistrés dans un accident entre un véhicule léger et un camion sur la RN 80, dans la commune de Berriche, daïra d’Aïn Beïda, selon la même source.