Les 8 raisons de la chute du cours du pétrole et 7 incidences sur la valeur du dinar algérien

Les 8 raisons de la chute du cours du pétrole et 7 incidences sur la valeur du dinar algérien
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Premièrement la récession de l’économie mondiale, dont le ralentissement des pays émergents, Brésil-Inde surtout la Chine dont le taux de croissance est du essentiellement au relèvement des taux d’intérêt, le BTPH contribuant à plus de 25% de son PIB et ce afin d’éviter la bulle immobilière. A cela s’ajoute la surproduction par rapport à la demande où existe un écart de 2,5 millions de barils, en plus de la décision de l’OPEP de novembre 2015 de maintenir son quota à 30 millions de barils/jour jusqu’à la fin du premier semestre 2015 et peut être au-delà ne présentant que 33% de la production commercialisée, 67% se faisant hors OPEP.

Deuxièmement de l’introduction du gaz/pétrole de schiste américain qui bouleverse toute la carte énergique mondiale, étant passé de 5 millions de barils/jour de pétrole à 8,5 actuellement étant prévu en 2015 9,5 millions de barils jour . Les Etats-Unis, toujours grand importateur actuellement, devraient devenir prochainement le plus grand producteur de pétrole brut (tenant compte consommation intérieure) devant l’Arabie Saoudite et la Russie, selon Bloomberg, tout dépendant de la stratégie saoudienne où d’ailleurs les grandes compagnies américaines sont fortement implantées. Troisièmement les données géostratégiques pour affaiblir la Russie et l’Iran, qui peut avec les Emiraties le Qatar, Oman, le Koweït, se permettre un cours plancher relativement bas. L’Arabie Saoudite est le seul pays producteur au monde actuellement qui est en mesure de peser sur l’offre mondiale, et donc sur les prix. Cette baisse des prix sert les intérêts stratégiques des États-Unis et de l’Arabie saoudite », assure Thomas Friedman dans le New York Times L’éditorialiste subodore dans cette politique une « guerre par d’autres moyens » à l’encontre de Moscou et de Téhéran. Le 25 avril 2014 , dans un discours prononcé à l’université de Harvard, le prince Turki al-Fayçal, ancien responsable de la principale agence de renseignement d’Arabie saoudite et actuel président du centre de recherches et d’études islamiques Roi Fayçal a déclaré que le royaume entend accroître sa production et la faire passer de 12,5 millions de barils par jour à 15 millions de barils/jour en 2020, devant passer forcément par une entente sur le prix plancher entre l’Arabie Saoudite et les USA. En effet, le cours plancher de certaines grandes compagnies marginales ne peut être inférieur à 70 dollars, le cout du pétrole de schiste US étant déterminant. Lié à cet aspect je précise qu’au-delà d’un cours de 90 dollars des énergies substituables deviennent rentables financièrement comme les énergies renouvelables et le charbon avec le recyclage du CO2 dont les réserves mondiales dépassent les 200 ans produits en Europe, aux USA, en Chine et Afrique Quatrièmement, la stratégie expansionniste de Gazprom, notamment à travers les nouvelles canalisations, tant en Europe qu’en Asie , la Russie ayant besoin de financement, les tensions en Ukraine n’ayant en rien influé sur ses exportations en Europe où sa part de marché a été de 30% en 2013 Cinquièmement, du retour sur le marché de la Libye 800.000 barils/jour actuellement et pouvant aller vers 2 millions de barils/jour, de l’Irak avec 3,7 millions de barils jour (deuxième réservoir mondial à un coût de production inférieur à 20% par rapport à ses concurrents) pouvant aller vers plus de 8 millions/jour. Si l’accord avec l’Iran devait se concrétiser, possédant 160 milliards de barils de réserve (plus de 12 fois les réserves algériennes) et 34.000 milliards de mètres cubes gazeux (10 fois les réserves algériennes), le 30 juin 2015, l’offre devrait encore croitre. D’ailleurs avec les nouvelles découvertes dans le monde notamment en offshore notamment en Méditerranée orientale (20.000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant en partie les tensions au niveau de cette région) et en Afrique dont le Mozambique qui pourrait être le troisième réservoir d’or noir en Afrique et les nouvelles technologies permettent l’exploitation et la réduction des couts des gisements marginaux. Selon l’AIE, les analyses du pic hydrocarbures (pétrole-gaz conventionnel et non conventionnel à l’horizon 2020) en vogue dans les années 2009/2010 ne sont plus d’actualité. Sixièmement, Les tendances à sont à une nouvelle division et spécialisation internationale avec la concentration de l’industrie manufacturière forte consommatrice d’énergie en Asie qui absorbera 65% de la consommation mondiale horizon 2030, notamment l’Inde et la Chine (d’ailleurs parmi les deux premiers réservoirs mondial de gaz de schiste mais dont les importations ont dépassé celles des USA entre 2013/2014 ). Les relations clients –fournisseurs seront à leurs avantages, pour avoir des avantages comparatifs et pousseront à la baisse des prix. Septièmement, l’occupation par les terroristes de champs pétroliers et gaziers les écoulements au marché noir notamment en Irak pour un baril entre 40/50 dollars. Huitièmement, l’évolution des cotations du dollar et l’euro, toute hausse du dollar, bien que n’existant pas de corrélation linéaire, pouvant entraîner une baisse du prix du baril.

Les sept raisons de la dévaluation du dinar sur le marché parallèle

Il existe en Algérie depuis des décennies des distorsions entre le taux de change officiel du dinar et celui sur le marché parallèle. Le square Port Saïd à Alger, certaines places à l’Est et à l’Ouest sont considérées comme des banques parallèles à ciel ouvert fonctionnant comme une bourse où le cours évolue de jour en jour selon l’offre et la demande et les cotations au niveau mondial du dollar et de l’euro. Ce marché noir joue comme assouplisseur à un contrôle des changes trop rigide. Bien que les données soient souvent contradictoires, certaines sources estiment environ entre deux et trois milliards de dollars qui se seraient échangés, annuellement, sur le marché parallèle algérien. Le montant est extrêmement faible en comparaison avec les sorties de devises. Pour preuve en 2014 plus de 71 milliards de dollars de biens et services. Je recense six raisons essentielles de cet important écart entre le cours officiel et celui du marché parallèle .

LG Algérie

A suivre

Par le Dr Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités, docteur d’Etat (1974) expert international