Les 5+5 se concertent aujourd’hui à Alger : Faire face aux défis de la sécurité alimentaire

Les 5+5 se concertent aujourd’hui à Alger : Faire face aux défis de la sécurité alimentaire

Les crises alimentaires cycliques et leurs conséquences sur les prix des matières premières sont parmi les défis auxquels font face les pays des deux rives de la Méditerranée qui se réunissent aujourd’hui à Alger pour tenter d’apporter des solutions pour améliorer leur sécurité alimentaire.

« Au-delà des facteurs structurels, les risques qui pèsent sur la sécurité alimentaire des pays riverains de la Méditerranée sont aggravés par l’instabilité chronique des marchés internationaux des produits agricoles, qui se traduit par une volatilité exceptionnelle des prix des produits agricoles », selon un document du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, organisateur d’un séminaire sur la sécurité alimentaire qui se déroulera du 6 au 7 février à Alger. Organisé dans le cadre du dialogue euro-méditerranéen des 5+5, cette rencontre a pour objectif d’ »analyser la genèse des crises alimentaires cycliques et leur lien intrinsèque avec le prix des matières premières et des denrées alimentaires sur le marché mondial », selon un document du ministère. Outre le partage de leurs expériences nationales en matière de sécurité alimentaire, les 10 pays concernés examineront les voies et moyens d’assurer une meilleure sécurité alimentaire à travers l’accroissement des investissements agricoles et la gestion rationnelle des espaces agricoles et le progrès technique. Pour ces pays méditerranéens, les principaux enjeux portent sur l’insuffisance et le déséquilibre de la ration alimentaire pour une partie « plus ou moins importante de la population » et la forte dépendance des pays de la rive sud des marchés internationaux avec des quantités importantes qu’ils sont contraints d’importer pour faire face à leurs besoins. Ces pays, notamment ceux de la rive sud, font face aussi à une pression accrue sur les ressources naturelles, en particulier le sol et l’eau, lesquelles s’amenuisent du fait du changement climatique accentuant le phénomène de la sècheresse et de la désertification.



La biotechnologie à la rescousse

D’autres enjeux, non des moindres, sont actuellement posés pour les 5+5 tels que la menace acridienne et le poids des moyens de prévention et de lutte à mobiliser à l’échelle régionale, ainsi que la nécessité de faire appel, « de manière plus systémique », aux biotechnologies qui offrent de nouvelles perspectives en matière d’amélioration des plantes cultivées et de mise au point de nouvelles variétés végétales plus productives. Il est attendu de ce séminaire, auquel prendront part des représentants d’institutions internationales et des experts, de trouver des mécanismes de régulation adéquats pour atténuer les impacts de la volatilité des prix sur les marchés des aliments au profit des agriculteurs et des consommateurs. Il s’agit aussi d’élaborer une stratégie commune qui pourra être adoptée par les 5+5 pour assurer une meilleure protection et une bonne gestion des ressources naturelles (eau, sols, forêts, ressources génétiques) tout en garantissant le maintien des activités humaines relatives à l’exploitation de ces ressources. La réflexion qu’engageront les experts des 5+5 autour de ces questions devrait déboucher sur une « démarche commune de lutte contre l’insécurité alimentaire », pouvant être appliquée et défendue dans d’autres espaces de concertation internationale tels que le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), la FAO, l’UE ou l’UpM. Les experts devraient se prononcer, durant cette rencontre, sur l’opportunité de création d’un Panel d’experts des 5+5 sur la sécurité alimentaire régionale avec un réseau de points focaux. Outre la présentation des stratégies de sécurité alimentaire des pays concernés, le séminaire abritera plusieurs ateliers consacrés, notamment aux « prix et produits agricoles et alimentaires et régulation des marchés », à la gestion durable des ressources naturelles et développement des territoires ruraux » et au « développement de la coopération scientifique et technologique ».