Les 200 bénéficiaires de logement CNEP-APC de mohammadia exhortent le wali : 27 ans d’attente pour des logements fantômes

Les 200 bénéficiaires de logement CNEP-APC de mohammadia exhortent le wali : 27 ans d’attente pour des logements fantômes

Ce changement dans l’intitulé du programme, le collectif des bénéficiaires des 200 logements Cnep/APC, l’incombe au «président de l’APC de l’époque avec la complicité de certains qui ont falsifié les documents», atteste le collectif des bénéficiaires.

L’affaire des 200 bénéficiaires de logements dans le cadre d’une promotion immobilière APC-Cnep, à Mohammadia, refait surface à nouveau. Ce dossier qui remonte à 1989 a fait depuis, l’objet de tiraillements des maires qui se sont succédé aux affaires de l’Assemblée populaire communale de Mohammadia., sans que le dossier, soit jugulé et la situation des 200 bénéficiaires soit assainie de façon définitive.

Après 27 ans, le projet ne bouge pas et sa réalisation est otage des structures dont la responsabilité est avérée, à l’image de la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance et Cosider et la direction de logement au niveau de la wilaya d’Alger.

Les bénéficiaires viennent de lancer un ultime appel au wali d’Alger, lui demandant «d’intervenir pour régler définitivement ce problème, nous avons des contrats avec des actes notariés depuis 1989 soit plus de 27 ans que nous attendons nos logements et ce, malgré plusieurs démarches entreprises avec les présidents d’APC qui se sont succédé aux affaires de notre commune», précise le collectif représentant les bénéficiaires du projet de 200 logements. Selon les mêmes bénéficiaires, le projet initial a fait l’objet d’un réaménagement afin de réaliser deux autres projets, 200 logements sociaux participatifs (LSP) et 89 autres logements promotionnels.

LG Algérie

Ce changement dans l’intitulé du programme, le collectif des bénéficiaires de 200 logements Cnep/APC, l’incombe au «président de l’APC de l’époque avec la complicité de certains qui ont falsifié les documents, information qui nous a été communiquée par les élus actuels de l’APC», atteste le collectif des bénéficiaires. Cette déclaration est entourée par des zones d’ombre, d’autant plus que les joutes des locales sont à nos portes.

Le président de l’APC de Mohammadia, Belaïd Kheloui, n’a pas nié que ce problème remonte à une vingtaine d’années en soulignant qu’«ils sont dans leur droit, ce sont des bénéficiaires en bonne et due forme, j’ai même fait des démarches avec les structures concernées pour leur trouver une solution urgente, mais ça traîne pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les prérogatives de la commune», souligne Belaïd Kheloui. D’ailleurs et selon le document dont dispose le journal, ces mêmes bénéficiaires reconnaissent que le problème a été accentué après que le maire de «l’époque» eut fait recours au réaménagement de l’assiette réservée à la réalisation dudit projet en falsifiant des documents avec la complicité des structures y afférentes.

Ce qui est ombrageux dans cette affaire, c’est que les bénéficiaires dudit projet de 200 logements version Cnep-APC ne daignent pas de soulever le nom de ce maire de «l’époque» et citer son nom pour que la justice soit saisie et l’enquête dûment diligentée pour que toutes les structures impliquées dans ce projet fantomatique soient interrogées sur ce crime et cette forme de corruption qui a causé un sérieux conflit avec des victimes potentielles, à savoir les bénéficiaires dudit projet qui n’arrive pas à voir le jour depuis 1989. Pour le premier magistrat de la commune de Mohammadia, l’affaire est imbriquée, il explique que «la Cnep s’est retirée du projet, pour ainsi dire elle a abandonné complètement le projet, la direction du logement de l’époque a été instruite par les pouvoirs publics entre 2003 et 2004 de lever le gel sur les projets qui connaissaient des blocages, elle a jugé utile d’enclencher des projets à caractère social dans ses deux intitulés et aussi des logements promotionnels à la place de ce projet», explique Belaid Kheloui.

Dans ce sens, le président de l’APC de Mohammadia a entamé des tractations avec l’entreprise Cosider pour trouver une forme susceptible de relancer le projet afin que les bénéficiaires puissent une fois pour toutes réceptionner leurs maisons. Mais le problème qui se pose, selon les dires de Belaïd Kheloui, c’est celui de la démarche de Cosider qui «ne veut pas opter pour la réhabilitation des immeubles abandonnés et délaissés dans un état lamentable, Cosider a opposé son niet pour des raisons strictement de rentabilité économique et commerciale la concernant, elle était d’accord pour tout détruire et reconstruire au lieu de réhabiliter ces carcasses», a noté Belaïd Kheloui. Cosider considère que l’opération de la réhabilitation de 200 logements version Cnep-APC est très coûteuse pour son entreprise, par contre, la reconstruction est faisable et rentable économiquement pour elle.

Les bénéficiaires de 200 logements CNEP-APC sont face à un vrai dilemme, voire un imbroglio, celui d’avoir été sapés par les anciens présidents d’APC qui se sont succédé aux commandes de la commune et que le problème s’enfonce davantage dans des questions bureaucratiques des plus périlleuses sans que l’issue ne se précise. A titre de rappel, l’ex- maire qui était aux commandes de l’APC de Mohammadia et qui n’a rien fait pour régler le problème de ces bénéficiaires, est porté comme tête de liste sous la bannière d’un parti dans les joutes des locales du 23 novembre prochain.