Les 15 familles algériennes rapatriées racontent l’enfer de Ghaza « C’est un paysage apocalyptique »

Les 15 familles algériennes rapatriées racontent l’enfer de Ghaza « C’est un paysage apocalyptique »
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Quinze familles algériennes ont été rapatriées mercredi dernier à Alger après leur évacuation de Ghaza en transitant par le point de passage de Rafah. Avant de rentrer au pays, les familles ont fait une halte au Caire.

Les ressortissants algériens ont été accueillis à l’aéroport international Houari-Boumediene par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Chérif et le directeur de la protection de la communauté algérienne établie à l’étranger, Abdelkrim Touahria. Les traits défaits et le regard lourd, excédés par la peur, ils étaient en tout 61 personnes, des pères de famille, des femmes mais également de nombreux enfants, à raconter l’enfer dans lequel ils vivaient depuis le début de l’offensive israélienne sur Ghaza.

« C’est un paysage apocalyptique comme on n’en voit que dans les films de guerre. J’ai eu l’occasion de vivre les trois dernières guerres mais croyez-moi, celle ci reste, à mon avis, la plus meurtrière », témoigne Hatem Saidi âgé d’une quarantaine d’années. « On s’est sauvé en abandonnant tout derrière nous, argent, maison, vêtements », ajoute les larmes aux yeux, Koudih Nahed, père de deux enfants. « J’avais toutes les commodités, je n’ai jamais pensé que ce genre de situation allait arriver », regrette-t-il encore. « Regardez ce que j’ai ramené avec moi, juste quelques effets personnels », confie de son côté Moumen Abou Hamed, un jeune de 32 ans, installé à Ghaza depuis 12 ans qui tient toutefois, à l’instar des autres personnes rapatriées, à saluer l’initiative des autorités algériennes. « Notre représentation diplomatique au Caire est vraiment à féliciter. Depuis notre arrivée dans la capitale égyptienne vers 3h du matin, les services de l’ambassade algérienne nous ont porté assistance veillant à nous mettre dans les meilleures conditions avant de nous acheminer vers Alger ». Soulagés d’avoir pu regagner le pays natal, d’autres ne cachent pas cependant leur tristesse d’avoir laissé des proches et d’autres familles algériennes encore bloquées à Ghaza. Il s’agit en majorité de membres de familles formées après un mariage « entre des Algériennes et des Palestiniens qui résidaient auparavant en Algérie ». « C’est l’enfer. On n’entendait que le bruit des bombardements et les cris de citoyens qui fuyaient. C’est un état de guerre, on avait très peur », témoigne Kheira Mestour, une Algérienne la trentaine, mariée à un Palestinien. Et de poursuivre : « Je suis soulagée d’avoir pu regagner mon pays mais j’avoue que mon esprit est encore à Ghaza. Je pense encore à ces dizaines de familles algériennes qui sont restées bloquées là-bas mettant ainsi leur vie en péril ». Mme Mestour évoquera le cas de cette femme algérienne qui souffre le martyre au quotidien mais qui refuse de vivre loin de ses filles vivant sur place car mariées à des Palestiniens.

« L’Algérie suit de près la situation dans les territoires occupés »

A propos de cette communauté algérienne encore bloquée à Ghaza, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a tenu à rassurer : « L’Algérie a de tout temps veillé à la protection de ses enfants qui vivent dans des zones de guerre ou de crise. Cette opération n’est pas la dernière. Nous suivons de près la situation au Proche-Orient et nous ne cessons de nous enquérir des nouvelles de notre communauté établie dans les territoires occupés pour éventuellement prendre les mesures appropriées en temps opportun. Nous sommes en contact permanent avec les autorités égyptiennes et palestiniennes avec lesquelles nous travaillons en étroite collaboration afin de faciliter le rapatriement de nos concitoyens ». Par ailleurs, le porte-parole de la diplomatie algérienne a indiqué que « toutes les familles évacuées de Ghaza seront prises en charge par les services du ministère de la Solidarité nationale ».

Mehdi F.