Quatre-vingt dix minutes pour que les Algériens retrouvent enfin leur ballon perdu. Leur aura footballistique «feintée» par tant d’années de privation de scène internationale.
La ville des Roses confirmera-t-elle ce rêve ? Aura-t-elle la bravoure de crever le ballon de baudruche et délivrer du stress des millions d’Algériens qui seront accrochés aux étoiles d’une rencontre enfiévrée ? Jamais la réussite n’aura été aussi proche du «but». Jamais le fan n’aura été aussi «Tchaker». «Il y est !!!», aimera-t-il à crier.
L’équipe nationale de football en découdra ce soir à partir de 20h30, avec l’équipe libyenne pour le compte du match retour du 3e tour éliminatoire de la coupe d’Afrique des nations 2013, qui se déroulera en Afrique du Sud.
Même si les capés de Vahid Halilhodzic partent avec une longueur d’avance pour l’avoir remporté lors du match aller à Casablanca, il s’agit d’abord d’arracher la qualification, ensuite de confirmer un retour sur la scène footballistique continentale. Cette empoignade ne constitue qu’une marche avant de monter encore en puissance en prévision des éliminatoires de la coupe du monde 2014.
Le stade fétiche Mustapha-Tchaker de Blida recevra ce soir les Fennecs pour un ultime coup de collier avant la phase finale de la CAN 2013, dans une rencontre qui ne s’annonce guère facile même si théoriquement les données s’annoncent toutes «vertes» : une victoire à l’aller, l’avantage du terrain et du public entre autres qui donnent aux camarades de Feghouli un ascendant psychologique.
Cependant, il faut compter avec la détermination des Libyens qui déclarent à qui veut l’entendre qu’ils ne se présenteront pas à Blida pour une simple formalité, mais plutôt pour tenter de renverser la vapeur et remporter une victoire.
D’ailleurs, le premier responsable de la Fédération libyenne de football, Meftah Kouidir, n’a pas caché l’ambition de son équipe en soulignant qu’ils seront à Tchaker avec l’objectif de gagner, abondant dans le même sens que l’entraîneur Erbich qui a dit qu’il repartira avec la qualification dans les bagages. Du côté algérien, on compte bien préserver l’acquis arraché en terre marocaine.
Pendant près d’une semaine, le directeur technique des Verts affûtait ses armes pour la circonstance, scrutant ses éléments et évaluant une dernière fois leur aptitude à répondre présent en corrigeant leurs vieux travers et surtout en gardant leur mobilisation, car tout relâchement se payera cash à ce stade de la compétition.
Ainsi, dans le onze qui défiera la sélection d’Erbich, l’entraîneur national ne devrait pas procéder,s vraisemblablement, à de grands changements en reconduisant le onze ayant évolué d’entrée à Casablanca, sauf en ce qui concerne le poste où joue le capitaine Medhi Lacen, sanctionné pour un match, mais plutôt à des réaménagements tactiques dictés par les conditions de ce match.
Ainsi, il est quasi certain, sauf surprise de dernière minute, que Ouahab Raïs Mbolhi garde les bois, en dépit de son manque de compétition vu qu’il reste sans club depuis quelque temps, et que dans l’axe central la confiance sera renouvelée au duo Medjani-Belkalem qui a donné entière satisfaction lors de la première manche.
Mieux encore, le titulaire de la JS Kabylie avait impressionné plus d’un, en premier le staff technique, par son engagement sur le terrain et son (presque) sans-faute (à l’exception d’une bévue en début de match). Mehdi Mostefa et Cadamuro seront respectivement alignés sur le flanc droit et gauche, et en milieu récupérateurs, Lemouchia appelé en renfort prendra la place de Lacen et sera aux côtés de Guedioura.
Feghouli et Kadir prendront leurs places en milieu offensif en porteurs d’eau. Dans le compartiment offensif, la paire Islem Slimani, l’attaquant du CRB, et le tonitruant Hilal Soudani, qui a été encensé par la presse portugaise après ses belles prestations avec son club Vitoria Guimarães, aura l’occasion de réaffirmer tout le bien que l’on pense d’elle même si le premier cité a essuyé ces derniers temps des critiques rêches.
Malgré le fait que le match se présente sous de bons auspices notamment l’absence de blessés, Halilhodzic garde les pieds sur terre. Le coach a même laissé entendre que le plus grand adversaire pourrait être un éventuel relâchement des joueurs. Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, dit l’adage.
«La victoire au match aller nous a fait beaucoup de bien. Maintenant, nous devons oublier ce résultat et nous concentrer sur la deuxième manche. Rien n’est fait pour le moment, et il ne faut pas crier victoire avant terme. Notre qualification pour la CAN-2013 n’est pas encore acquise», a t-il indiqué lors de son dernier point de presse. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’il a axé son travail lors du dernier regroupement à Sidi Moussa sur l’aspect psychologique.
Je dois bien préparer mes joueurs, sur tous les plans, notamment l’aspect psychologique qui ne doit pas être négligé. Les Libyens vont certainement adopter le jeu de la provocation, et nous ne devons pas tomber dans le piége», a-t-il prévenu.
La victoire arrachée à l’aller, qui n’est pas une garantie totale, tant le football est plein de surprises, reste incontestablement un sérieux ressort psychologique qui a permis aux protégés du coach Vahid de faire le plein de confiance. Mais attention à l’excès de confiance !
Selma B