“L’épuration” des binationaux a commencé !

“L’épuration” des binationaux a commencé !

60% DES 23 DE L’EN SONT DES LOCAUX.

Cette fois-ci, il a joint le geste à la parole. Et de quelle manière ! En convoquant pas moins de 14 éléments issus du championnat national, Rabah Madjer a inversé la donne au sein des 23 de l’EN. Une sélection qui sent désormais fort la Ligue 1 DZ puisque deux tiers de sa composante humaine y ont été formés. Car, outre les huit locaux que sont Chaouchi, Rahmani, Salhi, Djabou, Abdellaoui, Benguit, Ferhani et Ziti, six autres éléments sélectionnés pour les deux matches face au Nigeria et à la Centrafrique ont également fourbi leurs armes sur les différentes aires de jeu du championnat national, avant d’aller monnayer leur talent sous d’autres cieux, autrement plus cléments, à savoir Bounedjah, Attal, Bensebaïni, Slimani, Soudani et Ferhat.

Autant dire que Rabah Madjer et ses deux assistants du staff technique, Meziane Ighil et Djamel Menad, n’y sont pas allés de main morte pour faire la promotion du “talent local”. Eux, qui avaient tellement disserté sur les plateaux TV, là même où “Mustapha” dit avoir fait son apprentissage et allongé son cursus de formation, sur la nécessité de “nationaliser” la sélection, donnent plutôt l’impression d’en avoir abusé.

Il faudrait, en effet, remonter à un passé assez lointain pour trouver pareille trace et pareille “quantité” de joueurs locaux en sélection où ils sont désormais majoritaires avec un affolant pourcentage dépassant les 60%. On ne peut, tout de même, penser, dès lors, que Rabah Madjer l’a fait en raison de cette si puissante “dictature du moment” si propre au football, en particulier, et au sport de haut niveau, en général, qui consiste à promouvoir le plus en forme et à “bâcher” les moins étincelants.

Mais plutôt en raison de son obsession à réduire au maximum le pouvoir d’influence des binationaux en sélection et de faire pencher la balance du côté local quand bien même il serait inintelligent et complètement déraisonnable de comparer l’incomparable, notamment après les enrichissantes expériences d’un passé récent et les glorieuses années que la fameuse loi des Bahamas initiée par l’ex-président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a rendu possibles.

Le sort réservé à Mbolhi et le traitement destiné à Feghouli laissent, d’ailleurs, à penser que cette “épuration” en fonction du lieu de naissance n’est qu’à son commencement. Rien de bien rassurant pour les Algériens nés outre-Méditerranée. Encore moins pour notre sélection nationale qui risque de payer au prix fort cette démagogie populiste qui viole les règles les plus élémentaires régissant le sport d’élite et fait la part belle à cette doctrine nauséabonde et complètement dépassée du made in bladi quand bien même c’est du toc.