Cette bande de criminels en haute mer est dirigée, faut-il le souligner, par une femme d’origine ukrainienne, avec cinq autres femmes travaillant sous ses ordres.
Contactée hier par téléphone, l’épouse de Hanouche Nafaâ, âgé de 55 ans, l’un des 17 otages algériens détenus depuis le 1er janvier dernier par des pirates somaliens, a relaté les conditions terribles de détention de son mari par un commando terroriste somalien. Cette bande de criminels en haute mer est dirigé, faut-il le souligner, par une femme d’origine ukrainienne, avec cinq autres femmes travaillant sous ses ordres. Selon l’épouse de Hanouche Nafaâ, son mari souffre d’une pneumonie. Ce père de trois enfants, travaillant depuis 29 ans dans la marine, a été kidnappé le 1er janvier de cette année, avec seize autres Algériens ainsi que d’autres étrangers à bord du MV Blida. Ils ont été pris en otages dans l’océan Indien par des dizaines d’hommes armés. Il s’agit de terroristes somaliens, des pirates qui détiennent déjà plus de 28 bateaux étrangers, et plus de 650 personnes en otages, selon les données des forces européennes anti-piraterie. Ces pirates des temps modernes ont exigé de l’équipage du MV Blida de les suivre jusqu’à la destination finale, la Somalie. Il a fallu deux jours en mer pour que nos compatriotes arrivent, en compagnie des pirates somaliens, sur les lieux. Ils seront mal traités, selon l’épouse de Hanouche Nafaâ. «Chaque otage a droit à un seul plat rudimentaire le jour et un seul la nuit.
Concernant l’eau, mon mari comme d’ailleurs tous les otages, boit de l’eau de mer, car les pirates somaliens refusent de leur donner de l’eau minérale», raconte son épouse. Cette dernière ajoute : «Les ravisseurs somaliens ont tout volé à mon mari, ils lui ont pris ses vêtements, la nourriture, et même son téléphone portable. Les pirates somaliens avaient permis aux otages algériens d’appeler leurs familles à partir de son téléphone portable, et ce, une fois tous les deux mois. Désormais, le contact téléphonique est interrompu, et je n’ai plus de nouvelles de mon mari». Cette femme, qui a la charge de trois enfants, paraît très fatiguée par cette situation et appelle les autorités algériennes à faire preuve de responsabilité. «Vous savez, depuis que mon mari a été enlevé avec ses collègues je n’ai reçu aucun appel du ministère des Affaires étrangères.
Pourtant, une cellule de crise a bel et bien été créée pour suivre l’évolution de la prise d’otages», explique Mme Hanouche.
Sit-in aujourd’hui à la place Emir Abdelkader
Pour tenter de faire pression sur les autorités, les familles des 17 otages algériens ont décidé d’observer une nouvelle fois un sit-in à Alger. Cette fois, elles se sont fixées rendez-vous à partir de 9h00 à la place Emir Abdelkader (rue Larbi-Ben M’hidi). Par ce nouveau rassemblement, les familles des otages algériens revendiquent la libération de leurs proches et demandent à l’Etat de se mobiliser davantage pour tenter de résoudre cette affaire. 225 jours de captivité.
La famine et la sécheresse qui sévissent en Somalie et le ramadhan dans des conditions torrides font peser une menace sur la santé des 17 marins algériens, capturés le 1er janvier en plein océan Indien. Le 3 août dernier, un sit-in a été ob-servé par leurs familles. Sur les banderoles brandies au niveau de la Grande poste on pouvait lire : «Dix-sept marins algériens passent le mois de ramadan en Somalie, un pays en proie à la famine».
La famine née de la sécheresse touche deux régions du sud de la Somalie, alors que les pirates concentrent plutôt leurs activités aux alentours du port de Harardere, au nord de Mogadiscio, mais elle menace de s’étendre, selon l’ONU.
Par Sofiane Abi