L’épouse de Khalifa et les Keramane seront-ils livrés par la France ?

L’épouse de Khalifa et les Keramane seront-ils livrés par la France ?

Accusée et condamnée par le tribunal de Blida à vingt ans de prison ferme, la femme de Rafik Khalifa se trouve depuis près de 5 ans en France.

L’ex-golden boy algérien Rafik Abdelmoumène Khalifa, aujourd’hui âgé de 45 ans, sera extradé vers l’Algérie, suite au feu vert donné par le ministre britannique de l’Intérieur, Alan Johnson après trois ans passés dans une prison, à Londres.

Cette nouvelle de taille a fait le tour en Algérie, mais au-delà de cette importante décision, d’autres noms et pas des moindres, tous impliqués dans le plus grand scandale du pays, se trouvent toujours à l’étranger, alors que plusieurs mandats d’arrêt internationaux et demandes d’extradition ont été prononcés à leur encontre par la justice algérienne.

En tout, il s’agit de douze accusés qui sont réfugiés dans des pays étrangers. Parmi ces personnes impliquées dans l’affaire Khalifa, on trouve l’épouse de Abdelmoumène Khalifa, en l’occurrence, Amirouchène Nadia. Accusée et condamnée par le tribunal de Blida à vingt ans de prison ferme, la femme de Rafik Khalifa se trouve depuis près de 5 ans en France. Elle a été entendue par la justice française dès son arrivée en France, en avril 2005.

Avant cela, Amirouchène Nadia avait été accusée par la justice algérienne le 5 février 2005 dans plusieurs délits. Création d’une association de malfaiteurs, participation au vol prémédité, détournement et vol de l’argent privé, ce sont autant d’accusations qui ont été portées contre l’épouse de Khalifa.

Elle a été condamnée par contumace par le tribunal de Blida à dix ans de prison ferme. Cette dernière jouit d’une liberté en France, malgré un lourd dossier. A. Nadia n’est pas la seule à bénéficier de cette liberté, les autorités françaises donnent également beaucoup d’autonomie aux frères Keramane, respectivement Abderrahmane et Abdennour.

La fille de Abdennour Keramane, Yasmine Keramane, jouit pour sa part de cette position exceptionnelle. Aujourd’hui, c’est toute la famille qui se trouve libre sur le territoire français, malgré les demandes officielles d’extradition présentées à leur encontre pour implication directe dans des affaires de scandales financiers.

Juste pour rappeler, Abderrahmane Keramane, occupait à l’époque de Khalifa le poste du gouverneur de la Banque d’Algérie ; il a été condamné par contumace à 20 ans de prison ferme par le tribunal de Blida. Son frère, Abdennour, ancien ministre de l’Industrie, et sa fille, Yasmine, ex-représentante de Khalifa Airways à Milan, en Italie, ont été condamnés à dix ans de prison ferme.

Cinq autres co-accusés sont en fuite à l’étranger et condamnés à 20 ans de prison ferme. Alors, seront-ils extradés en Algérie comme sera le cas de Rafik Khalifa ? Cette question est toujours posée par les clients spoliés de Khalifa Bank. Ces victimes de l’ex-golden boy, aujourd’hui au nombre de 1 200, s’interrogent sur le devenir des autres accusés-clés de cette affaire, et qui jouissent toujours d’une liberté à l’étranger, surtout dans l’Hexagone.

Les clients spoliés demandent l’extradition des Keramane

Au nom de l’ensemble des victimes de Khalifa Bank, Omar Abed, président du collectif des clients spoliés, a demandé aux hautes instances du pays d’agir en premier lieu pour l’extradition de l’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, en l’occurrence Keramane Abdelwahab, actuellement en fuite dans un pays européen.

Toutefois, les clients spoliés félicitent la décision des Britanniques d’extrader Khalifa vers notre pays. Une décision, estiment ces victimes de Khalifa Bank qui va permettre le dénouement de cette grande affaire et la réparation morale des 1 200 clients spoliés.

D’autre part, Omar Abed estime aussi que l’extradition des Keramane est la clé de cette affaire. «Cet ex-gouverneur de la Banque d’Algérie est le véritable responsable des détournements commis à Khalifa Bank, dont nous sommes victimes.

De 1999 à 2003, Keramane n’a pas réclamé le bilan annuel, dit de contrôle classique, auprès de l’administrateur de Khalifa Bank, une opération pourtant obligatoire. Au lieu d’instaurer le règlement applicable à toutes les banques, l’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie a préféré fermer les yeux durant ces années.

C’est ce qui est le plus grave dans cette affaire», tient à faire rappeler Omar Abed. Comment peut-on ne pas exiger cette procédure à une banque devenue leader en Algérie ? L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie a-t-il reçu des pots-de-vin en contrepartie de sa politique commerciale très «spéciale», voire très «douce» avec la banque du golden boy ?

Sofiane Abi