L’environnement des banques doit changer

L’environnement des banques doit changer

Le financement de la croissance des entreprises a été le thème d’un débat organisé, hier, par le Care (cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise). Plusieurs experts en la matière ont pris part à cette rencontre.

Entre autres, M. Lies Kerrar, président de Humilis Finances, M. Adel Bouekkaz, directeur général de Nomad Capital, et M. Mohamed Chami président général de la Chambre algérienne du commerce et d’industrie (Caci).



Les acteurs économiques sont unanimes quant à l’entrave que constitue le financement en Algérie, tant pour le lancement que pour le développement des activités.

La rencontre d’hier a mis l’accent sur le financement de la croissance en explorant les alternatives au financement bancaire, notamment celles offertes par le marché financier. Selon M. Abdelkrim Boudra, président de Care « le développement des marchés financiers en Algérie nécessite une action volontaire de l’ensemble des parties prenantes ».

Il en résulte donc qu’en Algérie les secteurs de production, créateurs de richesses et d’emploi peinent à financer leurs investissements. Face à l’absence d’acteurs pouvant assurer le rôle de financement de l’investissement productif en Algérie, un fonds national dédié à ce type d’investissement, détenu par l’Etat, pourrait jouer ce rôle.

Prenant la parole, M. Chami a expliqué aux intervenants que « le fonds d’investissement a été mis en place pour une raison déterminée de la part des pouvoirs publics ». Pour lever toute ambiguïté, le DG de la Caci a souligné que « le fonds national d’investissement n’est pas destiné au financement des PME, mais plutôt au financement des grands projets » En effet, ce nouvel instrument de financement de l’économie prend en charge la gestion des financements des projets d’investissement publics ainsi que celle relevant du secteur productif, la promotion du financement bancaire local nécessaire aux grands projets et ce, pour ne pas recourir à l’endettement extérieur.

Son but demeure aussi dans la promotion de la politique d’encouragement à l’investissement en fixant un certain nombre d’objectifs telles la promotion de la production et des exportations hors hydrocarbures, la création de l’emploi…. Dans cette même optique, M. Chami a indiqué que « le capital risque a été créé pour les entreprises innovantes dans les secteurs à risques ».

Ce même intervenant a relevé qu’il existe un sérieux problème de financement, « les banques ont besoin d’être rassurées, elles sont frileuses et le gouvernement doit jouer son rôle pour leur fournir des garanties, il doit aussi assainir l’environnement des banques ».

Ce même responsable, propose « de mettre à niveau des banquiers qui doivent eux-mêmes être des évaluateurs de PME », « il est indispensable de former les banquiers qui eux sont en face constante avec les clients » L’Algérie a engagé des facilitations de financement des PME pour pallier les différentes contraintes de financement, notamment par la diversification de l’offre de crédit, la création de fonds d’investissements locaux, la création de fonds de garantie spécialisés, le relèvement du niveau de la garantie de 50 à 250 millions de dinars, ainsi que la création de sociétés de capital investissement et de sociétés de leasing.

Mais ce soutien des pouvoirs publics profitera beaucoup plus aux filières industrielles à forte valeur ajoutée.

Il est clair que la promotion de la PME devrait permettre une économie productive diversifiée, génératrice de richesses et créatrice d’emplois durables. Nassima Bensalem