Lenteurs bureaucratiques à Mostaganem : 20 ans en quête d’un logement

Lenteurs bureaucratiques à Mostaganem : 20 ans en quête d’un logement

Documents à l’appui, le malheureux a commencé ses batailles pour l’accès à un logement la veille de son mariage, par une première demande enregistrée le 21/10/95, auprès des services de l’OPGI.

Au 9, rue Hoche de Beymouth, au centre-ville de Mostaganem, la famille de A. Hamrouche détient un double record : celui d’une vie si longue, depuis sa naissance en 1967, dans une vieille bâtisse frappée depuis les années 90 de la croix rouge prescrivant sa démolition, et celui d’une course à un logement décent, qui perdure depuis 20 ans, sans jamais l’obtenir ! Plus frustrant encore, la famille du malheureux Abderrahim, cadre du secteur de la jeunesse et des sports, avec 6 membres à charge, n’a jamais été destinataire d’une quelconque fin de non-recevoir lui signifiant expressément son inéligibilité à l’accès au logement social, tout comme elle n’a jamais reçu la visite d’une moindre commission d’enquête ayant daigné venir s’enquérir de ses conditions d’hébergement.

Des conditions pires que déplorables dans une buanderie d’à peine 25 m2, couverte d’une toiture en amiante haute de 2,2 m, sous laquelle la vie reste infernale, autant en été qu’en hiver, eu égard tantôt à la chaleur de fournaise, tantôt aux infiltrations des eaux pluviales.

N’ayant pas le sens ni le ‘’nif’’ indigne, pour reprendre ses propres termes, du subterfuge d’ériger une tente au pied de la bâtisse, ni de s’installer dans un bidonville pour décrocher un logement social, Abderrahim prend son mal en patience, confinant sa famille dans cette buanderie, dont il s’ingénie à optimiser l’utilisation de l’espace, mais qui demeure étroite et inadéquate pour offrir le cadre d’une vie salubre.

Documents à l’appui, le malheureux a commencé ses batailles pour l’accès à un logement la veille de son mariage, par une première demande enregistrée le 21/10/95, auprès des services de l’OPGI. Suite à sa seconde demande formulée auprès des services de l’APC, il reçoit une correspondance de la direction de l’éducation, de la culture et des affaires sociales (Decas) de la commune, datée du 8/2/98, l’informant que son dossier a été transmis à la commission habilitée pour étude. Une année plus tard, son recours daté du 11/10/99, auprès de la commission des recours de la wilaya, restera sans résultat.

En 2001, il reçoit une lettre du chef de daïra lui signifiant que son dossier inscrit sous n°2739 du 18/9/2001 a été soumis au président de l’APC pour examen. 2002, nouvelle demande adressée à l’APC, suivie de l’introduction de dossiers auprès du Fnpos Oran (2004), puis auprès de l’agence AADL (2006).

Vainement. Mai 2011, nouvelle correspondance du chef de daïra, lui demandant l’actualisation des pièces de son dossier introduit en 2002. Il s’exécute, mais sans davantage de chance à l’accès au moindre logement. Ni à une quelconque information quant aux raisons de son exclusion, alors que des centaines, voire des milliers de demandes, nettement plus récentes, sont exaucées, au fil des quotas attribués.

M O T