L’Entente de Sétif, vainqueur mardi soir des Tunisiens de l’Olympique de Béja au stade du 8-Mai 1945 par 3 buts à 0 (mi-temps 1-0), accède à la finale de la coupe de l’Union Nord-africaine de football (UNAF) des vainqueurs de coupe.
Défaits au match aller par la plus petite des marges (0-1), les Sétifiens ont su gérer la rencontre avec intelligence et patience, sans se laisser impressionner par les velléités offensives affichées par les Tunisiens en début de match.
Costauds en défense grâce à la solidité d’Aymen Lakhdari et d’Anis Matar Bacha, présents dans l’entrejeu grâce à l’abattage de Saber Mhamedi et de Brahima Camara, les Béjaouis ont cependant eu le mérite de ne jamais chercher à préserver leur but d’avance. Utilisant à bon escient les ailes, en particulier le flanc droit où Mohamed Yakhlef paraissait parfois s’oublier, les hommes de l’algérien Rachid Belhout, passablement gênés par la surface synthétique du terrain, n’ont toutefois jamais réussi à mettre Faouzi Chaouchi en réel danger. L’équipe sétifienne, évoluant avec une certaine sérénité, attend patiemment son heure. Celle-ci sonnera à la 24, lorsque Djallit coupe la trajectoire d’un centre aveugle de Mourad Delhoum pour planter une première banderille.
Un but validé par l’arbitre libyen de la rencontre même s’il a été longtemps contesté par les Tunisiens qui ont estimé que l’attaquant de l’Entente était en position de hors-jeu.
Ayant résorbé leur handicap, les protégés de l’Italien Solinas se libèrent en seconde période et s’emploient méthodiquement, devant le va-tout adopté par leurs adversaires, à déclencher des contres rapides qui donneront leurs fruits à la 66, lorsque Hachoud, à la réception d’un centre millimétré de Khaled Lemmouchia, place un heading hors de portée du gardien Kaïs Amdouni. Malgré ce but, la qualification de l’ESS, qui restait à la merci d’une réalisation tunisienne, n’était pas encore acquise.
Les supporters s’en rendront compte à la 71’ lorsque Mhamedi se trouvera nez à nez avec Chaouchi qui s’en tire à bon compte après avoir déséquilibré le capitaine de l’O Béja. Malheureusement pour Rachid Belhout et ses hommes, Hocine Metref (de loin le meilleur homme sur le terrain) mettra fin au suspense, à 4’ du coup de sifflet final, en se trouvant à point nommé pour traduire en but un centre au ras du sol de Djabou qui venait de déborder en laissant sur place son ange gardien sur le côté gauche.
Une victoire méritée de l’Entente de Sétif qui rencontrera, en finale de l’épreuve, l’équipe libyenne du Nasr de Benghazi.
Ils ont dit
Rachid Belhout (entraîneur de l’Olympique de Béja)
“L’arbitre nous a déconcentrés”
« Je voudrais tout d’abord remercier le public de Sétif que j’ai redécouvert avec plaisir combien même cc match s’achève sur une défaite de mon équipe et que cette rencontre me reste quelques part en travers de la gorge. C’est un match à l’issue duquel mon équipe a mal débuté avant de rentrer finalement dans le jeu, malheureusement il y a eu ce premier but qui comme vous avez du le constater à fait l’objet de contestations de mes joueurs auprès de l’arbitre en ce sens que cette réalisation sétifienne était bel et bien entachée d’une position de hors jeu qui ne prête à mon sens à aucun commentaire, mais bon que voulez vous, l’arbitre en a décidé ainsi.
Mon équipe aurait très bien pu marquer ensuite mais les joueurs étaient au paroxysme de l’énervement et se plaignaient sans cesse de l’attitude de l’arbitre qui n’a également pas sifflé le penalty de Missaoui en seconde mi-temps.
Tout cela ne nous fait pas douter un seul instant de l’accueil chaleureux qui nous a été réservé à Sétif par les responsables de l’entente, mais bon que’ voulez vous, on s’est un peu énervé surtout à la fin et il suffirait tout simplement d’inverser les rôles, pour que chacun puisse comprendre cette attitude ; l’arbitre nous a déconcentré.
Pour le reste, je pense que nous avons fait le maximum chez nous à Beja et nous sommes venus pour apprendre encore sachant de surcroit que nous évoluons face à une grande équipe d’envergure Africaine.
Nous avons fait ce que nous avons pu mais une fois encore, ça fait un petit peu mal de sortir de la compétition maintenant après avoir été aussi proche du but et réalisé une aussi belle avancée.
Gianni Solinas (entraîneur de l’Entente)
“Merci à notre public et à nos joueurs”
«C’est effectivement une victoire magnifique que nous avons pu réaliser ce soir en plantant trois buts à notre adversaire.
Je voudrais pour cela, remercier le public qui a été une fois encore le douzième homme et qui nous a porté jusqu’à la fin de cette rencontre. Comme je dis un grand bravo à mes joueurs qui se sont surpassé et ont su une fois encore amener l’équipe à un stade aussi avancé de la compétition.
Maintenant je pense que nous devons nous concentrer sur la suite à venir et continuer à faire dans la même sérénité, toujours avec l’apport de tous et cette magnifiquesymbiose qui nous permet de jouer les premiers Rôles. Je suis donc convaincu que mon équipe méritait amplement sa victoire et il n’y a absolument rien à dire de cette victoire sinon qu’elle était nette.
Nous étions supérieurs sur le terrain, nous nous sommes crée beaucoup d’occasion et je pense qu’avec la sportivité qui s’impose, chacun devrait donner à cette victoire sa juste dimension et surtout l’accepter.
El Hadj Serrar Abdelhakim (Président de l’Entente de Sétif)
“Une belle victoire, un beau cadeau”
Voyez vous ! à peine j’arrive et je suis déjà comblé par un aussi beau cadeau et une aussi belle victoire. J’ai tenu à assister à cette rencontre et franchement je ne suis pas déçu! Après une première mi temps à l’issue de laquelle nous sommes parvenus à remettre les pendules à l’heure et donc nous repositionner, la seconde mi-temps, je pense a été toute à notre avantage et l’appétit venant en jouant, nos joueurs indépendamment des nombreuses occasions ratées ont tué le match en inscrivant deux autres belles réalisations par Hachoud et Metref.
C’est donc une victoire qui ne souffre d’aucune faille et que nous méritons amplement pour que tout le monde puisse l’accepter sportivement et ne pas faire état de défaillances de l’arbitre ou autre pour diminuer de l’envergure de notre équipe.
En un mot donc nous étions plus forts et nous devons continuer à travailler pour aller à la conquête de ce trophée qui je pense est maintenant à notre portée d’autant plus que nous jouons l’aller à l’extérieur et le retour à Sétif.
Comme il est également vrai que nous devons nous concentrer et nous pencher sur ce volet financier d’autant plus que nous avons à apurer rapidement le contentieux que nous accusons encore avec nos joueurs. Sur ce plan je dis donc que tout le monde devrait s’y mettre car l’entente n’est pas seulement l’affaire de l’état mais aussi de tous ses sympathisants qui peuvent apporter beaucoup sur ce plan.
F. Z.
Les Sétifiens avec l’art et la manière
L’ESS s’est refaite une santé dans cette compétition de la coupe de l’UNAF des vainqueurs de coupe en disposant des Tunisiens de l’Olympique de Béja, entraînée par notre compatriote, Rachid Belhout, sur le net score de 3 à 0 sur des buts de Djallit, Hachoud et Metref. Ils ont réussi aisément à remonter le score de l’aller où Béja l’avait emporté sur le score de 1 à 0.
Même s’ils n’ont pas joué depuis plusieurs jours, les Sétifiens ont affiché un visage séduisant. Sur le plan physique, ils ont tenu admirablement bien le coup. Ce sont les Tunisiens de Béja qui avaient apparemment accusé le coup, eux qui ont fait le déplacement Béja-Sétif par route.
Certes, avec les deux entraînements effectués à Sétif, ils ont réussi à se refaire une santé. Néanmoins, au cours de la rencontre sur le « ground » du stade du 8-Mai 45, en tartan synthétique, les Tunisiens de Belhout ont été incapables de hausser le rythme de la rencontre.
En attaque, ils étaient quasi-absents permetttant à Chaouchi de passer une soirée des plus tranquilles. Si la première partie, dominée par l’ESS s’était achevée sur le score de 1 à 0 sur un but de Djallit, c’est en deuxième mi-temps que les Sétifiens ont fait la différence. Grâce à un Abdelmoumène Djabou des grands jours, les Sétifiens ont survolé les 45 dernières minutes.
Ils ont surclassé leur vis-à-vis. Sans l’excès de précipitation, le score aurait été encore plus ample. Le but de Hachoud sur une passe précise de Lemouchia, était considéré comme un petit chef-d’œuvre. On peut dire la même chose du débordement de Djabou, qui avait laissé son adversaire Tunisien comme « plombé »; sa passe à Metref avait fait le reste en corsant l’addition (3ème but). Avec ce score de trois à zéro, les gars de Aïn-El-Fouara ont prouvé qu’ils étaient un cran au-dessus de leurs hôtes du jour.
L’ESS aura face à lui, à Benghazi, le représentant Libyen du Nasr. La première manche aura lieu le 9 décembre prochain en Libye et le retour au stade du 8-Mai 45 de Sétif le 21 décembre. Il est certain que l’ESS ne va pas se contenter d’arriver à la finale, mais de l’emporter.
On peut dire qu’elle en a les moyens. Désormais place au championnat national de Ligue1 et ce match de ce samedi (14 h 30), au Khroub, contre l’ASK, une équipe qui alterne le bon et le moins bon.
H. GHARBI