L’ES Sétif a été sacrée champion d’Algérie de Ligue 1 professionnelle de football, saison 2011-2012, à une journée de la fin de la compétition, après sa victoire contre le CSC et la défaite de l’USM Alger devant l’ASO lors de la 29e journée.
Les Aigles noirs réalisent ainsi le doublé Coupe- Championnat, le deuxième après celui de 1968. C’est le cinquième titre de champion d’Algérie pour l’ESS après ceux de 1968, 1987, 2007 et 2009. Toutefois, on se souviendra longtemps de ce championnat qui rendra l’âme ce week-end. D’abord, par sa longévité. Il lui reste à peine quelques jours pour boucler une année entière.
Ensuite, par une implication impromptue causée par un arbitrage tatillon qui va s’inscrire dans l’histoire du football algérien et enfin par sa curieuse fin de parcours où tout fut contesté, âprement discuté et disputé sur fond de huis clos navrant et lamentable. Le niveau médiocre de certains arbitres dits d’élite, internationaux de surcroît, cette saison, a fait l’objet d’une grande polémique.
Les erreurs des arbitres étaient insupportables. Joueurs, entraîneurs, journalistes et même les spectateurs ont tous critiqué les arbitres. C’est vrai que les erreurs des arbitres font partie du jeu, mais ces erreurs ont été nombreuses, et elles ont influencé en grande partie sur les résultats des rencontres. A tel point que l’ES Sétif a dû demander à la Fédération algérienne de football la présence d’arbitres étrangers pour les rencontres décisives et capitales.
Il est vrai que les arbitres comme Benouza, Haïmoudi et Houasnia, les supposés meilleurs sifflets algériens et parmi la crème en Afrique, ont commis de multiples et graves erreurs cette saison. La Fédération a besoin de trouver des solutions, car les arbitres sont des éléments importants du jeu. Ils ont influé sur beaucoup de matches par leurs décisions partiales et abusives.
On supputait, certes, les chances de chacun avec des faveurs pour l’USM Alger avec la venue de Haddad, mais celle-ci constellée de stars, n’a rien démontré sur le terrain. Elle a, toutefois, toujours trouvé une issue de secours. On a même senti le miracle frôler la réalité quand l’arbitre du match JSMB-USM Alger siffla trois penalties.
La JSMB a toutefois pu arracher sa victoire. C’est à cet instant que le championnat s’est lassé de jouer au suspense. L’Aigle noir ramena une belle victoire de Mostaganem quant à l’ASO, il inscrivit le premier but de la victoire par l’inévitable Seguer.
C’est à ce moment là, que le leader prit une avance quand le second se fit distancer de trois longueurs. Les jeux étaient faits dès la mi-temps, le reste ne fut qu’une formalité. Une formalité comme partout ailleurs. A Tizi-Ouzou, la JSMB plus que jamais concernée par une place en Ligue des champions a décidé d’en finir avec la JSK en marquant le but victorieux.
L’ESS s’est facilement jouée du CSC. Mais toutes ces rencontres étaient à l’évidence par trop poussées par un certain manque d’enjeu. Seuls les matches de Chlef et Sétif retenaient beaucoup l’attention. Et encore, durant moins d’une mitemps.
En quelques minutes, la formation des Hauts-Plateaux a exclu la possibilité de recourir au goal-average, reprenant sa confortable avance de trois points entiers. Ainsi, la page de ce championnat a été tournée sous la chaleur, mais avec une certaine controverse qui va chercher ses origines dans bien de circonstances qu’on ne prévoyait pas, il y a six mois.
Le championnat est presque clos, mais pas la saison puisque la préparation et les recrutements restent encore à se prononcer. La rivalité entre l’USM Alger de Ali Haddad et l’ES Sétif de Abdelkrim Serrar va peut-être encore durer. On aura sans doute l’occasion de reparler de cette saison singulière. N’a-t-elle pas fait rêver des mentalités nouvelles, éveillé quelques revendications, galvanisé des clubs jusqu’à remettre en question la routine de la hiérarchie ?
N’a-t-elle pas fait du huis clos une règle et non plus une exception ? Et des décisions se pliant aux circonstances plus qu’aux règlements ? Ses conséquences ne sont pas seulement un 5e titre et un doublé pour l’équipe de Aïn El Fouara, mais aussi et surtout l’impératif de réflexions pourquoi pas strictes pour un avenir que tout ce monde ne voit pas trop bien clairement. Saison ratée ? Non quand même. Car, l’Entente dans ce contexte étrange a su le mieux gérer l’impondérable, l’inédit et l’inattendu.
Les Sétifiens ont bel et bien effacé des mémoires de leurs fans l’échec de la Coupe de la CAF où l’équipe a raté sa campagne. L’amalgame entre jeunes et moins jeunes a finalement réussi. L’équipe était perplexe au début, mais elle a su en fin de parcours comment convaincre. Ce titre remporté haut la main est le fruit de la collaboration entre les deux générations de joueurs, le staff et toute la famille ententiste.
A. B.