L’enseignement en Algérie : une tête bien faite au lieu d’une tête bien pleine, le défi !

L’enseignement en Algérie : une tête bien faite au lieu d’une tête bien pleine, le défi !

« Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience » 

Jean Jaurès.

Quel jeune algérien ne s’est jamais comparé à un jeune américain ? Un jeune européen ? Lequel d’entre nous ne s’est jamais posé la question de savoir ce que cela pouvait faire d’être citoyen d’une puissance mondiale ?

L’Algérie : un pays plein de potentiel inexploité, qui continue à vivre dans le passé et la gloire des martyres de la guerre de libération nationale contre la France. L’Algérie c’est effectivement une histoire forte, incontournable, admirable, honorable, qui rend fière et continuera à rendre fières les générations futures. Mais ce pays ne doit pas se résumer à cela.                       Continuerons-nous encore longtemps de répondre à la question : «  qui es-tu ? » par « mon père était…» ?

Une nation ne se construit pas du jour au lendemain. Il faut du temps, des efforts, mais surtout, une volonté et des moyens pour y arriver.

L’un des facteurs les plus importants pour y parvenir est la conscience. Une conscience  qui s’éveille grâce à l’éducation, à l’instruction.

Victor Hugo a dit : « L’éducation, c’est la famille qui la donne ; l’instruction, c’est l’État qui la doit ».

Force est de constater que de nos jours,  l’étudiant algérien perd son statut d’ « étudiant ». Etudiant : tout le monde ne peut pas être qualifié d’étudiant. Le statut d’étudiant se mérite et devrait permettre de  faire la différence entre une personne engagée dans un cursus d’enseignement supérieur, ou plus largement post-secondaire, et une personne qui ne l’est pas. Or, aujourd’hui, il est de plus en pus difficile de faire cette distinction.

Aujourd’hui, l’étudiant se fond dans une masse populiste. Il s’habille, parle, se comporte comme n’importe quel  individu  de la société. Il devient de plus en plus difficile de reconnaitre le jeune qui passe ses journées au café et celui qui passe ses journées sur les bancs de l’université.

Comment en sommes nous arriver là ? La faute à qui ? 

-Aux valeurs qui nous ont été inculquées étant enfants ?

«La seule habitude qu’on doit laisser prendre à l’enfant est de n’en contracter aucune »

D’Alembert

Peut être nous a-t-on trop souvent répété qu’il fallait « absolument » réussir à l’école. Le message perçu par un enfant a peut être été : « fais en sorte de réussir quels que soient les moyens que tu utilises pour y parvenir».

Peut être nous a-t-on plus souvent fait l’éloge du succès que celle du savoir, de l’importance d’apprendre pour accroître ses connaissances, pour pouvoir se défendre plus tard et non pour une avoir bonne note.  Peut être avons-nous été encouragés dans notre enfance à nous focaliser sur le fait d’être félicité plus que sur celui d’être rigoureux et  méritant.

-Aux méthodes d’enseignement utilisées ?

 « Savoir par cœur n’est pas savoir. C’est tenir ce qu’on a donné en garde à sa mémoire. »

Michel de Montaigne

Peut être aurait t-il été  plus intéressant, par exemple, d’essayer de répondre à un sujet de philosophie autrement qu’en apprenant par-cœur des dissertations toutes faites ? Peut être  qu’en analysant le sujet, en formalisant une problématique, en construisant un plan et en rédigeant soi-même une dissertation  aurions-nous été capables aujourd’hui d’énoncer et de développer clairement des idées. Peut-être aurions nous appris à  analyser, à avoir un esprit critique constructif et développer une faculté rédactionnelle qui nous éviterait d’avoir systématiquement recours au « copier-coller » ?

A la contrainte de faire quelque chose que l’on n’aime pas :

« Choose a job you love and you’ll never have to work a day in your life »

Peut être aurait t-il été  plus avantageux d’obtenir un bac sans mention qui vous ouvre toutes les portes qu’un bac avec mention qui ne vous en ouvre que très peu. Peut être qu’un bachelier devrait être libre de choisir son orientation, peut être devrait-il avoir la chance de prouver sa motivation et ses capacités dans le domaine de son choix (concours d’accès),  au lieu d’être jugé sur des matières qui n’ont rien à voir avec celui-ci.

Pour finir, une dernière citation de John Fitzgerald Kennedy  à l’occasion du discours à l’Université d’Amherst le 26 octobre 1963 :  « On connait une nation aux hommes qu’elle produit, mais aussi à ceux dont elle se souvient et qu’elle honore. »