L’enquête écarte tout acte criminel: Deux Palestiniens retrouvés morts à Alger

L’enquête écarte tout acte criminel: Deux Palestiniens retrouvés morts à Alger

Par Moncef Wafi

L’enquête écarte tout acte criminel: Deux Palestiniens retrouvés morts à Alger
La mort d’un scientifique et d’un médecin palestiniens, en l’occurrence Suliman al-Farra, 34 ans, et Mohammed Albana, 35 ans, retrouvés sans vie dans leur appartement à Zéralda, dans la banlieue ouest d’Alger, a vite fait d’enflammer la Toile et la presse arabe. Et pour cause, le statut des deux victimes, un profil qui répond aux cibles du Mossad israélien dans un contexte d’élimination physique des élites palestiniennes soupçonnées de travailler avec le Hamas. Selon les premières informations qui ont fuité, les deux hommes, originaires de Khan Younes, dans le sud de Ghaza, auraient succombé soit à une fuite de gaz ou à un dysfonctionnement du système électrique. L’autopsie prévue théoriquement, hier, selon l’agence palestinienne Wafa, devra donner les premières conclusions sur cette affaire alors que Loaï Issa, l’ambassadeur de Palestine en Algérie, a écarté toute piste criminelle.

Il indiquera que l’enquête préliminaire de la police algérienne a montré que les deux hommes ont péri par suffocation au gaz butane. «Il n’y a aucune trace de meurtre (sur les deux corps)», a-t-il affirmé dans un entretien téléphonique avec Ennahar. Selon certains médias palestiniens, les circonstances de cette mort étaient mystérieuses et résultaient peut-être de l’étranglement ou de l’électrocution impliquant une éventuelle présence des assassins du Mossad, une thèse partagée par la famille d’un des défunts. L’agence de presse palestinienne Ma’an, reprenant une source proche de l’affaire, indique «que la mort est survenue il y a deux jours et a été découverte, dimanche soir, après que les voisins eurent senti l’odeur de gaz dans le bâtiment». La même source ajoute que la police a trouvé l’un des cadavres près de la porte, indiquant qu’il a essayé d’ouvrir la porte pour demander de l’aide, tandis que l’autre a été trouvé allongé sur le lit. Le frère d’Albana a déclaré, ce dimanche, attendre «des autorités algériennes et de l’ambassade palestinienne qu’elles fassent tout ce qui est nécessaire pour comprendre ce qui s’est passé». Rappelons qu’au mois d’avril dernier, le Hamas avait accusé l’agence d’espionnage israélienne d’avoir assassiné l’un de ses scientifiques qui vivait en Malaisie au cours d’une fusillade. Le tireur se trouvait à bord d’un véhicule en circulation qui avait pris la fuite.

Le Hamas avait juré de se venger d’Israël après le meurtre de Fadi Mohammad Al-Batsh alors que les médias israéliens avaient rapporté que Al-Batsh assumait un rôle déterminant dans un programme de drone développé par le Hamas et qu’il était expert en roquettes. Son meurtre était survenu après celui de l’ingénieur tunisien Mohamed Zouari aux abords de son domicile dans la ville portuaire de Sfax au mois de décembre 2016, une fusillade qui avait également été attribuée à l’Etat juif. Zouari était considéré par Israël comme le chef du programme de drone du Hamas. Le Mossad est également impliqué, selon le mouvement de résistance palestinien, comme responsable du meurtre, en 2010, de Mahmoud al-Mabhouh dans un hôtel de Dubaï.