L’enquête devrait rendre ses conclusions dans les prochains jours, apprend-on d’une source proche de la société qui souligne l’existence d’un véritable scandale financier, en plus de la dilapidation de biens et d’équipements se chiffrant à des milliards de dinars.
La société de papeterie et d’emballage, Tonic Emballage, fait l’objet d’une enquête approfondie menée par une structure sécuritaire qui risque de révéler plusieurs anomalies liées à la gestion et au fonctionnement de l’entreprise depuis son lancement. Selon une source proche de l’entreprise, «cette enquête qui se poursuit devrait rendre ses conclusions dans les prochains jours».
Selon notre source, «l’on s’attend à un véritable scandale financier, avec une dilapidation de biens et d’équipements se chiffrant à des milliards de dinars». L’on peut comprendre à travers les propos de notre interlocuteur que «certains éléments de cette enquête révèleraient que la société Tonic, par sa mauvaise gestion notamment industrielle, enregistrerait environ 900 milliards de centimes de pertes», et ce en plus «de pertes et de la dilapidation quotidienne de tonnes de papiers produits, ainsi que de l’existence d’équipements ne fonctionnant pas et qui engendreraient des pertes économiques pour le pays».
Dans ses conclusions, dont «certains éléments auraient été déjà remis au procureur territorialement compétent, l’enquête révèlerait, en partie, certaines anomalies liées à la gestion du séquestre judicaire», mais néanmoins sans grande importance par rapport à la mauvaise gestion des premiers responsables de l’entreprise.
Globalement, la situation dans laquelle se trouve actuellement l’entreprise sur le plan social interpelle les pouvoirs publics quant à redynamiser l’activité. Il est à souligner que plus de 3 000 travailleurs vivent de cette société et qu’actuellement, seuls quelques postes d’emploi sont en service, alors que la majeure partie de l’entreprise est paralysée.
Cette enquête approfondie devrait permettre de conforter les pouvoirs publics quant à la reprise de toutes les actions de la société Tonic.
A ce propos, et selon l’enquête, «la BADR aurait contribué à hauteur de 60 % dans le montage de cette entreprise». Faut-il rappeler qu’au regard d’une gestion douteuse et suite à la plainte de la BADR en 2005, le doyen des juges d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed de la cour d’Alger avait interdit l’accès aux unités de Tonic aux 13 dirigeants et associés de l’entreprise.
Une décision qui avait donné lieu à la prise en charge de la gestion des dépenses et recettes de l’entreprise par un administrateur judiciaire dûment désigné. Pour rappel, tout a commencé avec la plainte déposée par la BADR en 2005 contre le principal associé, Abdelghani Djerrar, pour avoir bénéficié d’importants crédits sans garantie de remboursement.
Des fonds qui auraient servi à l’acquisition d’assiettes de terrain pour les usines et d’équipements de production, ainsi que pour la construction des usines, mais aussi pour l’achat d’au moins 64 biens personnels, dont 56 ont été saisis par la BADR et 9 hypothéqués en sa faveur, ainsi que d’autres biens à usage d’habitation personnelle et de véhicules de haut de gamme pour les associés.