L’enjeu à venir, l’élargissement du champ de la modernisation au Service public de proximité (Bouteflika)

L’enjeu à venir, l’élargissement du champ de la modernisation au Service public de proximité (Bouteflika)

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a affirmé, jeudi à Alger, que « l’enjeu à venir est l’élargissement du champ de la modernisation aux prestations du Service public de proximité et l’adoption des principes du développement durable dans leur gestion ».

Dans un message adressé aux présidents des Assemblées populaires communales, à l’occasion du 51e journée nationale de la commune, lu en son nom par le secrétaire général à la présidence de la République, Habba El Okbi, le président Bouteflika a indiqué que « la modernisation est le principal vecteur de la décentralisation des services publics », ajoutant à l’adresse des élus locaux que « l’ensemble des systèmes en cours de développement devant être domiciliés au niveau de la commune, vous avez la responsabilité de former la ressource humaine en prévision de cette profonde mutation ».

« L’enjeu  à venir est l’élargissement du champ de la modernisation aux prestations du Service public de proximité et l’adoption des principes du développement durable dans leur gestion, en favorisant l’utilisation des énergies propres et renouvelables et en valorisant les ressources de la commune, pouvant être exploitées économiquement dans le cadre de l’économie circulaire, soucieuse de l’environnement et de sa préservation outre l’adoption de nouvelles techniques de gestion intelligente de nos villes », a poursuivi le chef de l’Etat.

Pour relever ces défis, les présidents d’APC doivent « s’entraider et coopérer dans le cadre d’une approche solidaire locale pour surmonter les difficultés et les entraves au niveau local. Par votre solidarité, vous parviendrez à accélérer le rythme du développement dans vos villes et villages », a-t-il préconisé, les appelant à élargir leur vision « et à passer rapidement de l’organisation des affaires internes au niveau de vos assemblées aux questions essentielles ».

Et pour leur permettre de coordonner leurs efforts et de communiquer, périodiquement, avec les services de l’Etat, le président Bouteflika a fait part de sa décision d’instituer la tradition « des assises nationales de la Commune », le 18 janvier de chaque année et consacrer cette datte « Journée nationale de la Commune ».

Le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour appeler « tous les segments de la société à se mobiliser autour des institutions de l’Etat et à les soutenir, particulièrement la commune, afin que nous puissions ensemble concrétiser nos objectifs de développement et permettre à notre pays d’occuper la place qui lui sied dans le concert des nations » et « l’ensemble des partenaires politiques à oeuvrer au service du citoyen et de la patrie »

Evoquant les dernières élections locales, le président de la République a félicité les élus pour la confiance placée en eux par les électeurs, une confiance qui implique de « lourdes responsabilités » dans la fidélité aux engagements pris envers le citoyen.

Citant les nombreuses significations de la rencontre en termes de consécration de « la volonté populaire », de « consolidation du pouvoir local » et de « mise en avant du développement du système national des assemblées élues », le chef de l’Etat a évoqué les étapes de la mutation de la Commune depuis les premières années de l’indépendance en termes de développement des législations jusqu’à l’avènement du pluralisme.

« Une ère amorcée dans une violence sanglante, sans précédent, qui a touché les fondements de l’Etat et tenté de démanteler ses institutions à travers l’assassinat de présidents et membres des Délégations exécutives communales, qui ont assumé , avec dévouement, courage et abnégation, la responsabilité de la gestion des communes dans un contexte de vide institutionnel », a-t-il dit.

Il a rappelé également le rôle de cette frange militante, à l’issue de cette étape, qui avait adhéré avec « son grand sens de nationalisme, à la démarche historique de la réconciliation nationale.

Au volet de la gestion, le président de la République s’est dit convaincu que « la commune ne peut relever de nouveaux défis que si elle compte sur ses propres ressources, libère ses initiatives et gère elle même ses ressources », ajoutant que « cet objectif passe par l’approfondissement de la  décentralisation ».

Il a indiqué, dans ce sens, avoir instruit « le Gouvernement d’imprimer aux nouvelles lois sur les collectivités locales et la fiscalité locale, une nouvelle vision qui met les assemblées élues face à leurs responsabilités, tout en les dotant de tous les moyens nécessaires pour exercer leurs prérogatives dans un cadre légal clair et bien défini », réitérant son engagement « à faire aboutir le processus de développement local au bénéfice de toutes les régions du pays jusqu’au dernier recoin », voulant pour preuve « la décision, mise en oeuvre pour réactiver les Fonds spéciaux pour le développement des Hauts plateaux et du Sud en est la preuve tangible ».

Dans cette perspective, « nous avons entamé la réorganisation des services de l’Etat au niveau local et créé des wilayas déléguées dans le Sud dans le cadre de la dynamique de développement marquant le pays ces deux dernières décennies, convaincu de la nécessité de rapprocher l’administration du citoyen et de focaliser d’intenses efforts sur le développement des wilayas déléguées créées », a-t-il soutenu.

Le président Bouteflika a cité les moyens de réussite déployés au niveau local pour permettre aux élus d’accomplir efficacement leur travail et réaliser leurs projets électoraux en toute liberté et avec responsabilité, dans le cadre d’une approche intégrée.

« La première bataille que vous devez mener est celle de la lutte contre la bureaucratie, le népotisme, le clientélisme et les pratiques illégales », a-t-il souligné.

Le chef de l’Etat a relevé, en outre, que cette rencontre « intervient quelques jours après la consécration de Yennayer (jour de l’an amazigh) jour férié chômé payé, précisant que cette consécration visait à « conforter notre identité et unité nationales, notre cohésion socio-culturelle », a poursuivi le chef de l’Etat.

« Partant de ce principe constitutionnel, j’appelle toutes les instances et institutions concernées à accorder à l’amazighité, sous ses différentes variantes, sa place naturelle au sein des espaces de communication quotidienne au niveau des communes et des autres services, notamment à travers l’organisation de sessions continues de formation », a-t-il conclu.