L’ancien chef du gouvernement, Sid Ahmed Ghozali (1991-1992), a estimé, samedi à Paris, que le niveau des relations entre l’Algérie et la France est « en deçà » de ce qu’il devrait être, au regard des intérêts des populations des deux pays.
Intervenant lors du colloque « L’Algérie et la France au XXIe siècle », organisé à l’Assemblée nationale française à l’initiative de l’Association France-Algérie, M. Ghozali a relevé que le secteur de l’énergie a « pesé lourdement sur les relations algéro-françaises, après avoir constitué une pomme de discorde, voire un motif de guerre et s’est mué en une confrontation politique plus forte dès le lendemain de l’indépendance ».
A travers son exposé, dans lequel il est revenu sur les négociations d’Evian, l’intégrité du territoire algérien et la souveraineté de l’Algérie sur le Sahara, ainsi que sur l’étape des nationalisations des hydrocarbures, il a estimé qu’on est « en droit de tendre aujourd’hui vers une troisième étape où l’énergie peut constituer un puissant levier pour aider à hisser le niveau des rapports algéro-français vers un niveau plus important que celui qui existe actuellement ».
« L’énergie peut avoir un rôle refondateur des relations algéro-françaises », a-t-il dit. « Il suffit de partir sur des intérêts des populations des deux pays, sachant que le rôle des pouvoirs politiques des deux pays est de servir leurs populations », a estimé M. Ghozali. Il a également plaidé en faveur des énergies de substitution (éolienne et solaire) dans le Maghreb et le développement de toutes les industries en aval qui, a-t-il indiqué, « créera des millions d’emplois et des partenariats entre cette région et la France.
Il a enfin suggéré une « vision convergente » des deux rives de la Méditerranée pour réaliser des projets communs, soulignant l’intérêt de renforcer la dimension humaine.