Ceux qui commençaient à tresser des lauriers avant l’heure au nouveau sélectionneur des Verts, Christian Gourcuff, devraient tempérer leurs ardeurs. Le coach français, en l’espace de deux matches seulement à démontré un seul talent : s’emmêler les pinceaux !
Il est vrai que les férus de la comptabilité technique pourront toujours mettre en avant l’escarcelle de 06 points engrangés. Mais l’effet magique des Verts s’effiloche de match en match. La patte de l’entraîneur n’y est pas étrangère.
Devant un adversaire, qui aura moins récupéré, Gourcuff est déjà allé vers un schéma pour le moins curieux, pour la circonstance, en optant pour un seul attaquant de pointe, Slimani en l’occurrence, alors que 4 jours auparavant et dans des conditions autrement plus rudes en Éthiopie, le tandem Soudani-Slimani avait bien payé et la variante Belfodil avait encore consolidé le schéma mis en place.
Mais le plus remarquable a été cette incapacité à trouver le palliatif à la stratégie malienne, consistant à «laisser jouer dans le vide» et bloquer par le regroupement compact à la récupération au niveau du compartiment défensif. Tous les espoirs mis sur la virtuosité de Brahimi furent ainsi annihilés. Pour sa part, Slimani a presque tout son temps de jeu durant, couru comme une âme en peine.
Et si l’E.N. donnait l’impression de faire le jeu, en revanche c’était l’adversaire qui le maîtrisait. Un adversaire qui n’avait d’autre choix que cette option au vu du manque de récupération qui l’affectait. Mais pas seulement puisqu’on a vu quelques raids qui ont manqué de peu d’être incisifs, notamment à la 40 ‘ quand Adama se lançait dans une chevauchée effrénée pour se rater, in extremis à un mètre des bois de M’Bolhi, dans sa remise. L’on pourra citer également ces autres escarmouches maliennes intervenues toutes après des erreurs de défense, respectivement par Belkalem (8’), et Medjani (17’) et Mesbah (35’).
Les coéquipiers du métronome Seydou Keita entendaient par là casser l’ascendant que les Verts voulaient instaurer d’entrée de jeu. Un ascendant ponctué par l’essai infructueux de Mahrez, seul face au but à la 3’, le double ratage suite au coup franc de Brahimi à la 9’, celui de Feghouli( 31’) et enfin celui de Mahrez sur service de Mesbah à la 44’. L’opportunisme d’un Soudani se faisait cruellement ressentir. Même topo à la reprise, même si l’action la plus dangereuse était d’emblée enregistrée au profit des visiteurs (60’).
Le tournant advint à la 68’ avec l’expulsion, justifiée au demeurant, de Mamoutou Ndiaye après un deuxième carton. Les Verts tentèrent d’exploiter leur supériorité numérique, mais en vain. Il a fallu un véritable coup de pouce du juge de touche qui a fermé l’oeil sur un hors jeu flagrant de Medjani pour voir ce dernier catapulter la balle au fond des filets, suite à un coup franc bien levé par Mahrez. Une victoire sans gloire qui laisse un gout d’inachevé amer : l’EN commence à ne plus enchanter !
Nourredine B.
Fiche technique
Stade Mustapha Tchaker (Blida), terrain en bon état, temps clément, public nombreux, éclairage satisfaisant.
Arbitres: Alioum Néant, Moussa Yanoussa, Noupuenguegoue Elvis (Cameroun)
Quatrième arbitre: Cosmas Madeng(Cameroun)
Buts : Medjani (82) Algérie
Avertissements: Yacouba Sylla (21) Mamoutou Ndiaye (56, 68)Mali Mesbah (34) Algérie
Expulsion: Mamoutou Ndiaye (68) Mali
Composition des équipes :
Algérie: M’Bolhi, Mandi, Mesbah, Belkalem, Medjani, Lacen (Guedioura 59), Feghouli, Brahimi, Taider (Bentaleb 54), Mahrez, Slimani (Belfodil 78)
Sélectionneur: Christian Gourcuff.
Mali:
Omar Sissoukou, Seydou Keita, Idrissa Koulibaly, Salif Koulibaly, Fousseny Diawara, Adama Tamboura, Mamoutou Ndiaye, Yacouba Sylla, Sambo Yatabare, Bakary Sako (Cheikh Diabaty 90+1), Mustapha Yatabare.
Selectionneur: Henri Kasperzack.