L’emprunt obligataire : l’ultime chance pour l’Algérie

L’emprunt obligataire : l’ultime chance pour l’Algérie

Le ministre des finances Abderrahmane Benkhalfa s’est engagé aujourd’hui sur le principe que l’emprunt obligataire de l’Etat, qui sera lancé le mois prochain, sera «exclusivement» dédié à l’investissement économique. «L’argent récolté dans le cadre de cette opération servira à financer des projets économiques», a-t-il assuré.

Un engagement rassurant certes mais qui attend d’être vérifié sur le terrain. Parce que, l’expérience enseigne que les devises de la banque centrale ont largement profité à l’import-import au détriment de l’investissement productif et créateur de richesse et d’emploi. C’est cette politique assassine qui a ruiné l’économie nationale au point ou l’Algérie risque de se retrouver une nouvelle fois entre les fourches caudines du FMI.

Son conseilleur au département du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, Jean-François Dauphin, qui a animait lundi une conférence de presse, a d’ailleurs montré la bonne (ou mauvaise c’est selon) voie à suivre pour permettre à notre pays de «survivre» économiquement au choc de la dégringolade des prix du pétrole.

Il a proposé une thérapie lourde à supporter surtout pour les catégories sociale vulnérables dont notamment le recours à l’endettement extérieur.

LG Algérie

Pour l’heure, le gouvernement écarte cette option bien que Benkhalfa précise qu’elle fait partie des leviers de riposte possible. Il compte surtout sur le succès de l’opération emprunt obligataire avec un taux d’intérêt de 5%. Une opération qui s’apparente pour certains observateurs à une amnistie générale masquée.

L’import-import a tout avalé

Après l’échec cuisant de la bancarisation de l’argent de l’informel qui n’a récolté que des miettes, le gouvernement offre une occasion en or aux amateurs de la «chkra» d’acheter dans l’anonymat total des obligations émises par l’Etat. Surtout que le ministre précise «qu’aucune somme limite ne sera fixée pour cet emprunt obligataire étatique».

Ce message codé s’adresse surtout à ceux qui ont amassé des fortunes colossales à l’ombre de la loi et qui rechignent à les introduire dans les circuits bancaires en raison de leur origine douteuse.

Abderrahmane Benkhalfa soutient que l’Algérie est «loin d’être dans le rouge» car, d’après lui, «disposant d’un grand potentiel». Ce discours est pour les besoin de la consommation interne, dans la réalité, avec ou sans l’emprunt obligataire, l’Algérie s’achemine inexorablement vers un retour douloureux au FMI. Une institution à laquelle notre pays a prêté 5 milliards de dollars il y a quelques années seulement…