Le grand emprunt national se précise. L’opération annoncée par le Premier ministre le 2 mars 2016 donnera lieu à l’émission d’un coupon au porteur qui ne sera pas coté et donc pas inscrit sur les comptes.
« C’est l’équivalent d’un bon anonyme, de la quasi-monnaie que l’on peut utiliser pour nantir des crédits ou comme moyen de paiement » a expliqué un expert financier à Maghreb Emergent.
Ne pas toucher aux ressources déjà bancarisées
Ce risque de détournement de l’épargne institutionnelle au profit de l’émission souveraine de bons du Trésor semble donc s’éloigner. Farid Bourenani, expert financier et conseiller du groupe Cevital, a évoqué mardi dernier sur Radio M les deux options qui se présentaient dans cette opération, avant que ne se précise l’une d’entre elles.
Dans le cas d’un emprunt souscrit essentiellement par les investisseurs institutionnels, « les montants récupérables sont certains mais risquent d’être limités et de réduire les ressources bancaires disponibles pour l’investissement des entreprises voire pour les futurs emprunts obligataires annoncés par les entreprises publiques ».
S’il s’agit, en revanche, de « lever l’argent de l’informel en masse », des « titres au porteur, comme les bons de caisse anonymes, permettraient sans doute de collecter des ressources nettement plus importantes avec le mérite supplémentaire de ne pas toucher aux ressources déjà bancarisées ».
Le directeur de la Bourse d’Alger (Société de gestion de la bourse des valeurs, SGBV) a émis en début de semaine le souhait de voir l’émission de l’emprunt national passer par la Bourse.
Selon les sources différentes qui ont organisé des fuites sur ce sujet tout au long de cette semaine, c’est la voie de l’opération de récupération des capitaux informels qui a été privilégiée pour financer les déficits publics.