Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a signé, hier lundi, une instruction portant «programme spécial d’urgence pour l’emploi au profit des dix wilayas du sud du pays», comme nous l’annoncions dans notre précédente édition. Un programme qui donnera, désormais, la priorité aux habitants de ces dix wilayas dans l’accès aux embauches au niveau des entreprises publiques.
Préparé depuis la visite de Abdelmalek Sellal dans la wilaya de Ouargla en novembre 2012, ce programme spécial a été peaufiné au cours d’un conseil interministériel dimanche dernier et qui avait repris ses travaux en commission, hier lundi.
Y ont pris part, outre le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur, de l’Energie, du Travail, de l’Agriculture, des Ressources en eau, de la Formation professionnelle, du Tourisme, du Commerce ainsi que le P-dg de Sonatrach. L’instruction de Sellal, dont nous avons eu accès, se décline en six volets : recrutement ; rémunération ; amélioration de la qualification de la main d’œuvre locale ; soutien à la création de micro-entreprises ; suivi de la mise en œuvre des décisions ; contrôle et suivi. Parmi les mesures phares que Sellal annoncera samedi prochain à partir de Béchar où il sera en visite, il y a celle interdisant, désormais, à toute entreprise publique «de procéder à des recrutements hors wilaya, lorsque cela peut se faire au niveau local (…) Exceptionnellement, l’entreprise peut le faire hors wilaya, sur dérogation du wali après constat de déficit de main-d’œuvre qualifiée ou disponible localement». Problème majeur concernant les demandeurs d’emploi dans lesdites wilayas, la qualification bénéficie de plusieurs mesures gouvernementales.
Ainsi, outre l’ouverture de centres de formation par la Sonatrach, dont celui pilote de Ouargla lancé en novembre 2012 et qui ouvrira fin avril prochain, les écoles de tourisme de Tizi Ouzou et de Boussaâda devront désormais former des étudiants originaires du Grand Sud pour les métiers de l’hôtellerie, restauration, etc.
Autre problème de taille, celui des disparités salariales, constatées au niveau de ces wilayas, entre ce qu’offrent Sonatrach et les autres entreprises, pour le même travail. Désormais, lesdits salaires seront tous majorés à auteur de 80% de ce qu’offre Sonatrach pour le même travail. Les deux organismes d’emploi que sont l’Anem et l’Ansej seront les seuls habilités à proposer de la main-d’œuvre pour toutes les entreprises publiques.
De même que les banques seront instruites pour l’octroi de crédit au profit de micro-entreprises, sans intérêt, alors que la Sonatrach sera tenue de réserver les contrats de sous-traitance à ces mêmes micro-entreprises prioritairement. Ce programme sera chapeauté, au niveau de chaque wilaya, par une commission présidée par le wali avec obligation de remettre des rapports-bilans mensuels au Premier ministre.
K. A.