L’emploi au Sud : la chasse-gardée des rois d’Algérie !

L’emploi au Sud : la chasse-gardée des rois d’Algérie !

Faute d’offrir des perspectives d’emploi pour les jeunes Algériens, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, vient d’inviter les chômeurs du sud à revenir à l’agriculture saharienne sous prétexte que les réserves en hydrocarbures sont en déclin avancé, alors que dans un passé récent, il s’est engagé à maintes reprises à leur donner la priorité dans le recrutement local.

Notamment, à la faveur des nouvelles découvertes de gisements de pétrole par Sonatrach, qui s’attelle avec ténacité à les développer en effort propre d’ici à 2017, à qui s’ajoute la mise en production incessamment du grand gisement d’El Merk (Sonatrach/Anadarko pour 160.000 barils /jour)



Malgré les nombreuses manifestations, les chômeurs du Sud ne sont pas écoutés.

Au train où vont les choses dans cette région, il est souhaitable que les pouvoirs publics trouvent une solution à tout chômeur, par des mesures concrètes et une révision des lois régissant l’emploi. Les vaines promesses exacerbent plus qu’autre chose la colère des maudits de l’embauche.

Les nouveaux négriers du sud

Il est juste de dire aujourd’hui qu’un complot s’est tramé par le biais d’un recrutement népotique et régionaliste dans le groupe Sonatrach contre notre jeunesse en âge de travailler, pour détruire le développement futur du pays. Et ce n’est pas les preuves qui manquent pour démontrer la machination du calvaire vécu par les chômeurs, ou diplômés et non diplômés se trouvent logés à la même enseigne.

L’amère ! Nul ne s’étonne maintenant (autorités politiques, civiles, judiciaires et militaires) pourquoi le front social au sud s’agite en continu, particulièrement à Ouargla depuis 2004. Évidemment par la faute du recrutement sauvage opéré par les négriers des temps modernes, propriétaires de sociétés de placement opérant au Sud dans les, clientélisme, passe-droit, favoritisme, régionalisme, copinage, liens parental et amical, ou les gens du Nord en sont les plus favorisés, particulièrement les femmes, car très sollicitées par les expatriés (…), ce qui rend impossible le virtuel redressement tant escompté par l’État pour l’épineux dossier de l’emploi en ces temps de récurrentes crises. Une dramatique situation qui n’est pas le fruit du hasard, car ceux qui tirent les ficelles de ce juteux créneau, désirent que le mal perdure.

Ces jeunes victimes de l’exclusion de l’emploi connaissent beaucoup de procédés intolérables sur les abjectes procédures régissant le recrutement opéré dans les sociétés pétrolières par de vrais barons qui ne reculent devant rien. La mainmise de clans régionalistes sur la catastrophique gestion de ce domaine, a dilapidé incontestablement le pays et l’a enfoncé dans le gouffre de la violence, de la criminalité et de la corruption. Ces parrains recrutent comme bon leur semble dans l’impunité, et à l’insu de tout le monde. Il est regrettable de constater que la maffia du recrutement au sud continue de pratiquer l’exploitation des hommes, et continue de sévir sévèrement contre les lois de la République !

L’Observatoire de l’Emploi féminin du Groupe Sonatrach ?

C’est une création en 2001 de l’ex-ministre le l’Energie et des Mines, Chakib Khelil en l’occurrence, visant le morcellement en profondeur des ressources humaines de l’entreprise Sonatrach et ce, après avoir neutralisé en premier, les meilleurs managers de Sonatrach toutes activités confondues, et son rentier le syndicat national UGTA en confectionnant à ses parrains de sulfureux dossiers de corruption, paralysant ce syndicat magouilleur, qui depuis des décennies, gère des centres de formation de l’entreprise Sonatrach sans agrément, etc.!

Pour la direction générale du groupe Sonatrach, l’Observatoire de l’Emploi féminin est un organe de veille, un pôle d’analyse, de réflexion et de proposition dont s’est doté l’entreprise nationale pour connaitre et améliorer l’emploi féminin en matière de recrutement, d’accès à la formation et aux postes de responsabilité dans la carrière professionnelle. Sur ce volet, il est constaté que l’évolution des effectifs féminins à fait un grand pas en avant, elle est passée de 12% en 2006 à 20% en 2012, mais pas dans la qualité, une certitude sur le terrain.

Devant la prolifération de terribles, sensationnels, intolérables et condamnables cas de harcèlement sexuel des femmes au nord, et d’autres victimes de viols divers sur les lieux de travail au sud dans le secteur hydrocarbures, l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil en l’occurrence, décida en 2006, la création d’une structure nationale fonctionnant sous son égide, chargée de lui rendre compte quotidiennement, sur tout cas de harcèlement sexuel envers les femmes, et de cas de harcèlement moral envers les hommes (ceux qui dénoncent le clientélisme, le régionalisme, la mauvaise gestion, etc.)

Sonatrach et son processus de modernisation

Cependant, une des raisons capitale du mal profond qui continue de gangréner l’emploi au sud surtout, dans les sociétés pétrolières nationales et étrangères, ainsi que dans les sociétés de full-catring d’hôtellerie, de transport et d’entretien des bases de vie, est la faillite de Sonatrach dans l’application non réussie d’une politique mal conçue durant les années quatre-vingt-dix en externalisant les métiers de soutien et de support, pour ce consacrer uniquement à ses métiers de base (appelés dans l’ancien-nouveau système de rémunération : Fonctions cœur de métiers)

Il est bon de rappeler aux Algériens que Sonatrach faisait tout, elle possède actuellement une nomenclature des postes de travail couvrant 24 activités, composée de plus de 5000 fonctions, ou dans l’activité Agriculture figurait la fonction de « Berger » classée à l’échelle 8, supprimée en 2009 ! Seule la fonction de « Chef avicole » l’échelle 13 continue d’exister, pour les besoins de viande fraiche de volailles et d’oiseaux lors de passage des délégations !

Malgré son semblant de passage à la modernité, opéré durant plus de vingt ans dans l’anarchie et le charcutage des politiques de gestion saine des Ressources humaines, Sonatrach continue de gérer son personnel du temps de ses ex-Bergers, dans la médiocrité totale, sans que ses propriétaires affiliés à « l’Association clanique des pots-de-vin », ne crient au scandale !

L’explosion de colère des jeunes chômeurs

La goutte qui a fait déborder le vase, provoquant la colère des sudistes dans le domaine du recrutement, ce sont les agissements impunis et hors la loi des protecteurs (…) de certains sous-traitants calculateurs dieux du système clanique en forte expansion, qui embauchent pour les expatriés de belles femmes universitaires, même ne possédant aucune expérience professionnelle, car très désirées par les managers des Groupements (expatriés & algériens), dotés de comportements harcelant et immoraux que l’on connait, imposant une loi de jungle à celle de décembre 2004 relative au recrutement, pourtant édictée grâce à la lutte des sudistes !

Ces négriers s’en fichent des jeunes chômeurs, ils font plutôt business avec les patrons des sociétés nationales et multinationales qui aident les clans à détourner l’argent des richesses du sous-sol du pays vers des banques étrangères en Suisse et ailleurs, ou le peuple algérien ne verra jamais aucun centime, continuant d’attendre comme toujours que le soleil pleuve !

Le couronnement du désespoir des populations frustrées de l’emploi, est arrivé durant la journée du 24 Février, date commémorative du double anniversaire de la création de l’UGTA et la nationalisation des hydrocarbures, pourtant censée être une journée de fête dans le pays, ou les jeunes chômeurs de Ouargla, sous la houlette de leur charismatique leader, le symbole maintenant de la résistance des malchanceux citoyens, Tahar Belabes en l’occurrence, porte-parole du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), soutenu par tous les déshérités de l’emploi, ont décidé de marcher de Ouargla vers Hassi Messaoud en signe de protestation, dénonçant ainsi la politique de recrutement instaurée par de nouveaux négriers et ce, afin d’arriver à arracher dignement leur droit constitutionnel, un travail sûr. Malheureusement ils ont été bloqués durement par les forces de l’ordre antiémeutes à 25 km de Ouargla allant vers Hassi Messaoud, sûrement pour ne pas nuire à ceux de l’UGTA qui festoient au nom des travailleurs à Tiguentourine en présence du premier ministre, Sellal Abdelmalek, et de leurs invités étrangers de marque dont des ressortissants ont été victimes de l’attaque terroriste sur le site gazier d’In Amenas qui a fait plusieurs morts.

Tenaces envers leur idéal, deux jours après leur tentative de marche avortée, les jeunes chômeurs de Ouargla récidivent autrement le 26 février, en affrontant les forces de l’ordre à Ouargla qui voulaient les empêcher de tenir un rassemblement pour réclamer du travail devant l’Agence nationale de l’emploi (l’antenne régionale ANEM), la source de leur mal. Ces derniers, tout en manifestant leur désarroi, ont fermé la route pour protester contre l’institution qui les spolie sans scrupule de l’emploi, en criant sans cesse sur les lieux leur féroce colère. En fin de compte, les jeunes malchanceux de la crise de l’emploi vécue au sud, ont été violemment dispersés par la police bien armée en la circonstance, leurs cris n’ont pas fait de poids devant les matraques et autres outils modernes de riposte policière. Inlassables dans leur implacable lutte déclarée continuelle jusqu’à obtention de leur droit légitime au travail en tant que citoyens comme le garanti la constitution du pays, les jeunes chômeurs ont aussi tenu un rassemblement dans la matinée devant le tribunal de Ouargla, où devait se tenir le procès de leur leader M. Tahar Belabes et d’un autre militant, reporté au 12 mars prochain, le temps que les choses se calment un peu, car sentant de loin le souffre.

Une discrimination de taille dans le recrutement !

Certes, toute récrimination de groupe, trouve un lien de légitimité en elle, surtout quand il s’agit d’emploi, les récurrentes revendications des jeunes du sud en possèdent plusieurs brins de vérité, vivifiées par les photos de belles jeunes femmes, recrutées à Hassi Messaoud à la vitesse lumière, se montrant en galante compagnie avec des expatriés de différentes nationalités, utilisées pour le travail de jour en décor professionnel, et évidemment il faut le dire, pour la satisfaction de leurs vils instincts animaliers d’hommes durant le travail de nuit !

Dans leur quasi majorité, ses recrues sont sans expérience professionnelle, sans profil adéquat, très loin de la valeur des jeunes diplômés et universitaires du sud qui continuent de marcher à la recherche du droit au travail, malgré la répression dont ils sont victimes commise par ceux qui sont censés les aider pour atteindre leur but, la liste des dessous est longue, seule une enquête approfondie entreprise par les services habilités des rois d’Algérie pourra en faire la lumière sur cette jungle innommable du recrutement dans le secteur pétrolier au sud.

La persécution policière comme dialogue !

Comme un malheur n’arrive jamais seul ! Le Premier ministre lors de son dernier discours à Tiguentourine, assène soit disant ses vérités aux jeunes chômeurs révoltés, leur disant de faire attention dans leurs actions mal vues, car une main étrangère semble vous manipuler, évoquant l’existence d’une clique au Sahara algérien qui cherche à séparer le Sud du Nord !

Cependant, les forces de l’ordre continuent de procéder à l’arrestation des chômeurs qui manifestent sur la voie publique, ou des dizaines de jeunes ont été arrêtés durant ces deux derniers mois à Ouargla et Laghouat et présentés à la justice, ce qui amena les chômeurs à mettre en garde le Premier ministre au sujet de la marginalisation des régions sahariennes, de ses promesses non tenues ainsi que ses paroles offensantes lors de ces derniers discours.

Pour le moment, même les fameux propos du Président de la République « La jeunesse est l’avenir du pays » qu’il ne cesse de répéter à chacune de ses apparitions sont devenus aux yeux des chômeurs méprisés du sud un vieux bluff sablonneux.

M. Lefhel