Lemmouchia : «L’Equipe nationale est malade»

Lemmouchia : «L’Equipe nationale est malade»
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«Après Oum Dourmane, il y a eu un relâchement»

«J’ai mis les points sur les i avec Anthar Yahia»

Avec son franc-parler, Khaled Lemmouchia s’est exprimé sur plusieurs sujets inhérents à l’actualité de l’Equipe nationale. Il a parlé de Saâdane, de sa mise à l’écart et de son retour à la sélection grâce à Benchikha ainsi que du match perdu à Bangui. Il a tenu également à clarifier un point concernant sa relation avec le capitaine d’équipe, Antar Yahia, et Ziani, au moment où certains affirment que ces deux éléments se sont opposés au retour du milieu sétifien à la sélection à l’époque de Saâdane.

«La page Saâdane est tournée pour moi»

«Je n’ai pas rencontré Saâdane en Tunisie même si on a fait le voyage dans le même avion. Pour moi, la page de l’ex-sélectionneur est tournée et je ne souhaite pas parler de lui. On est actuellement avec Benchikha avec qui on travaille dur. Il est vrai que la situation n’est pas reluisante, car le coach est toujours à la recherche de son équipe. Nous avons la chance d’avoir deux matches amicaux à disputer avant cette confrontation contre le Maroc pour remettre l’équipe sur les rails. J’espère que tout rentrera dans l’ordre dès cette rencontre du 17 novembre (contre le Luxembourg).»

«Il y avait beaucoup de contradictions dans ma situation à l’époque de Saâdane»

«Je ne souhaite pas m’étaler sur ce qui m’est arrivé dans la sélection du moment que l’ex-entraîneur est déjà parti. Mais il y avait beaucoup de contradictions dans ma situation. D’un côté, je suis sanctionné, mais je joue toujours avec les locaux. Je n’ai pas joué le Mondial, alors que j’étais dans la liste des cinq réservistes. J’ai déjà dit à cette époque que je ne comprenais rien. Ils n’ont suivi aucune logique et même ma sanction n’a été que verbale. Ce n’est pas la même chose avec ce qui s’est passé avec Anelka en France par exemple. Ce qui s’est passé est passé, mais j’ai toujours du mal moi et ma famille à digérer le fait de n’avoir pas participé au Mondial.»

«La liste de Benchikha contient beaucoup de surprises et un message clair»

«Il y a beaucoup de surprises auxquelles je ne m’y attendais pas, personnellement, dans la liste de Benchikha. Mais il a adressé également à travers cette liste un message clair : la sélection n’appartient à personne. Les meilleurs jouent, c’est une occasion pour les nouveaux joueurs de prouver leurs capacités. Il est vrai qu’il est difficile d’écarter des joueurs qui, pour certains, se trouvaient dans la sélection depuis cinq ans, mais c’est cela le football.»

«Chaouchi reviendra à la sélection, il n’a pas commis de crime»

« Je connais Zahir Zerdab, je suis content pour lui. Il a réalisé une belle saison et un début tonitruant cette année. Il est en train de cueillir les fruits de ses sacrifices. Il va prouver à tout le monde de quoi il est capable. Pour les autres joueurs, comme Mesloub et Benyamina, je ne les connais pas, mais l’essentiel c’est que l’entraîneur, lui, les connaisse. J’aurais souhaité que Chaouchi fasse partie de cette liste. Il n’a pas commis de crime à ce que je sache, il a donc le droit de rêver de retourner à la sélection. C’est un grand gardien.»

«Benchikha a foi en le joueur algérien»

«Je n’aime pas parler de joueur local, ou émigré ou bien professionnel. Le sélectionneur national connaît la valeur du joueur algérien et sait comment lui donner sa chance. J’espère que les joueurs choisis pour ce match contre le Luxembourg vont libérer l’équipe et lui permettre de renouer avec les succès.»

«On ne peut juger Benchikha après une semaine»

«Ce sera difficile de juger l’entraîneur. Dire qu’il a commis des erreurs ne relève pas de l’objectivité, car il n’avait qu’une semaine devant lui pour préparer son premier match officiel. Que pouvait-il faire ? Il ne connaît pas les joueurs, et n’importe quel entraîneur ne pouvait faire une révolution à ce moment-là. J’espère que les prochaines échéances prouveront ce qu’il vaut.»

«Notre équipe est malade»

«A Bangui, je me sentais comme un nouveau joueur en dépit des 16 matches que j’ai disputés avec les Verts. J’ai constaté qu’il y avait un problème de confiance en soi par rapport à mon premier passage dans la sélection. On a joué le Mondial, oui, mais cela ne suffit pas. Et puis qu’avons-nous réalisé justement dans ce Mondial ? Je l’ai dit, notre équipe est malade depuis la Coupe d’Afrique. Mis à part le match de la Côte d’Ivoire, tous les autres résultats ont été catastrophiques.»

«La confiance nous fait défaut»

«La confiance fait défaut à l’équipe car cela fait un bon moment que nous n’avons pas gagné un match, mis à part celui des EAU grâce à un penalty. Que s’est-il passé ? Moi, je pense que l’équipe est prise de panique dès la première action de l’adversaire, contrairement à la rencontre d’Oum Dourmane où on était confiants. Je ne crois pas que cela est dû à la pression, car la pression faisait toujours partie du jeu depuis longtemps : contre l’Egypte, la Zambie, le Rwanda, et même bien avant. Face au Sénégal et le Liberia à Blida, il y avait une pression terrible. La pression n’a rien à voir avec ce qu’on vit maintenant, c’est le manque de confiance en soi.»

«La victoire contre le Maroc est impérative»

«Nous avons mal débuté les éliminatoires en perdant cinq points dans deux matches. On aurait dû au moins gagner contre la Tanzanie à domicile. Mais bon, ça ne sert à rien de parler de ce qui  est passé. On est à trois points du premier et à cinq mois de ce match contre le Maroc. Nous avons tout le temps nécessaire pour se préparer et nous n’aurons pas d’excuses cette fois-ci, contrairement au match précédent, à Bangui. Au vu de notre situation, la victoire est impérative contre le Maroc.»

«La situation est difficile, nous ne devons pas mentir au peuple»

«Nous ne devons pas mentir aux 35 millions d’Algériens : la situation est difficile. On ne s’attendait pas à un tel début, mais rien n’est impossible, nous pouvons toujours nous qualifier pour la CAN 2012. J’espère que nous allons réaliser ce déclic tant attendu avec ces changements opérés par le sélectionneur.»

«Benchikha a instauré une discipline dans le groupe»

Concernant les accusations de Kamel Kaci-Saïd, à savoir que les joueurs ont levé le pied à Bangui, Lemmouchia rétorque : «Je n’ai pas entendu parler de cela, et je ne peux rien avancer à ce sujet. Mais je dirai qu’en tant que joueurs, on s’est entraînés sérieusement et on était bien concentrés à la veille de la rencontre. Le nouvel entraîneur a apporté beaucoup de choses comme le réveil le matin, mettre la même tenue, le biquotidien entre autres. Il a instauré la discipline quoi, ce qui n’est pas étranger pour moi, car je me suis habitué à cela en France. Mais on n’était pas présents le jour du match sur le terrain. On est passés à côté, il faut l’accepter. Comme on peut être excellents dans certains matches, on peut être médiocres dans d’autres.»

«L’équipe qui a joué à Bangui n’est pas celle qui s’est entraînée la veille»

«J’étais sur le banc de touche et je ne comprenais pas ce qui s’est passé. Toute l’équipe était out ce jour-là et je ne reconnaissais pas mes camarades. En tout cas, ce n’est pas l’équipe qui s’est entraînée la veille qui a joué le match. Mais bon, on était mauvais ce jour-là. J’espère que cette rencontre nous servira de leçon pour l’avenir. Et j’espère aussi que cette défaite ne sera qu’un accident de parcours. J’espère enfin que tout rentrera dans l’ordre à partir de ce match amical contre le Luxembourg et que nous aborderons les autres matches de qualification avec plus de sérénité.»

«Après Oum Dourmane, il y a eu un relâchement»

«Nous avons joué un match exceptionnel à Oum Dourmane, c’était un match décisif dans lequel on n’avait pas le droit à l’erreur et qui a sanctionné notre excellent parcours dans les éliminatoires. Les incidents du Caire nous ont donné plus de force mais après la qualification, c’est le sentiment de suffisance qui a dominé, et c’est la plus grosse erreur qu’on a commise. Mais bon, il ne faut pas faire subir à l’équipe plus qu’elle ne supporte. C’est une équipe qui manque d’expérience et qui a réalisé de belles performances, en arrivant en demi-finales de la CAN précédente.»

«Nous devons nous remettre en cause»

«Tout le monde veut nous battre, car gagner contre des équipes comme l’Algérie, le Cameroun ou la Côte d’Ivoire a un goût spécial. Nous devons, nous, les joueurs, nous remettre en cause et dire qu’il y a une année seulement, on gagnait tous nos matches. Que s’est-il passé depuis ? C’est à nous de nous remettre en cause. La mission est difficile mais pas impossible, nous devons faire de notre mieux pour sortir de cette mauvaise passe.»

«J’ai beaucoup souffert de cette image de joueur indiscipliné»

«J’ai été privé de signer dans un club français à cause de cette image de joueur indiscipliné engendrée par ce qui m’est arrivé dans la CAN en Angola. J’ai passé des moments difficiles. Plusieurs clubs se sont intéressés à moi et se sont ravisés à cause de cet incident. Mais tout cela fait partie du passé, et mon retour à la sélection en est la meilleure preuve.»

«Je n’ai aucun problème avec les arbitres, sauf celui de la langue»

Khaled Lemmouchia est réputé pour avoir des problèmes avec les arbitres au point où le président de la FAF, Raouraoua, a demandé à Serrar de conseiller son joueur sur ce point. Même Saâdane a dit que l’arbitre de la rencontre entre les équipes locales de Libye et l’Algérie ne cessait de répéter à Benchikha qu’il doit calmer son joueur s’il ne veut pas qu’il l’expulse. «Saâdane n’était pas en Libye, comment peut-il savoir ce qui s’est passé sur le terrain ? En tout cas, je n’ai pas de problème avec les arbitres. Si je parle avec eux, c’est en ma qualité de capitaine d’équipe. Il y a aussi le problème de la langue car je ne comprends pas trop ce qu’ils disent.»

«J’ai mis les points sur les i avec Anthar Yahia»

«Tout le monde a été content de mon retour en sélection surtout Bougherra et Anthar Yahia. On est une même famille, et il n’y a rien qui puisse altérer nos relations. J’ai profité de l’occasion pour parler face à face avec certains joueurs. Concernant Anthar Yahia, je pense qu’on a déformé mes propos mais tout est rentré dans l’ordre maintenant. On a vécu deux ans ensemble. On a parlé de tout en présence de Hadj Aïssa dont je voulais la présence en tant que témoin. Je lui disais aussi que je devais parler avec Karim Ziani et Mansouri pour tirer tout ça au clair. Je n’ai rien dit à Saâdane sur ces joueurs ni sur d’autres d’ailleurs. J’ai dit à Anthar que nous devons en parler tous les deux et exposer nos deux versions, et tout ce qui se dit ailleurs ne nous intéresse point. Et tout est rentré dans l’ordre, comme je l’ai dit. On n’est pas les meilleurs amis du monde, certes, mais sur le terrain on est comme des frères. Ma relation avec Anttar s’est consolidée car on est tous les deux droits et on dit les choses en face.»

«Je souhaite le retour de Hadj Aïssa»

«Je suis très affecté par ce qui est arrivé à Lazhar Hadj Aïssa, qui est un frère pour moi, et pas seulement un coéquipier. Il nous manque énormément, il a laissé un vide au sein de l’équipe. C’est l’homme qui nous manque et non le joueur. J’espère qu’il reviendra le plus vite possible sur les terrains et en sélection. C’est un grand joueur qui peut rendre service au football algérien.»