Auteur de quelques entrées de jeu intéressantes avec l’Equipe nationale, Khaled Lemmouchia, qui s’impose comme un élément de base du coach Halilhodzic, revient sur ces quatre matchs joués en sélection et affirme que les routes du Mondial de la CAN restent encore longues et difficiles. Par ailleurs, Lemmouchia temporise avant de rendre sa réponse aux clubs désireux de l’enrôler. Dans cette interview, l’international de l’USM Alger, qui est en fin de contrat, préfère étudier les offres qu’il a reçues, avant de rendre sa réponse. Il précise qu’il optera pour une équipe qui répondra à son statut d’international.
Khaled, tout d’abord, à tête reposée, quelle analyse faites-vous de ces matchs joués en ce mois de juin ?
Ça s’est très bien passé, excepté cette défaite contre le Mali qui nous a fait vraiment mal parce qu’on nourrissait beaucoup d’espoirs sur ce match où il y avait pas mal d’arguments qui nous poussaient à croire à un meilleur résultat. Malheureusement, comme tout le monde l’a constaté, on a manqué de réussite.
Et si on parlait de ce stage, quelle conclusion peut-on en tirer ?
Je dirais que ce fut un stage positif sur toute la ligne. Il y a une équipe qui est en train de se former avec un amalgame de jeunes talents et quelques anciens dont j’en fais partie. Donc pour moi, la conclusion qu’on peut tirer de ce regroupement est que la sélection nationale est sur la bonne voie, il n’y a pas l’ombre d’un doute là-dessus.
La Gambie, pour certains, était un match quand même difficile à préparer sur le plan psychologique, comment expliquer cette réaction de vos camarades ?
On était vraiment décidés à frapper fort pour montrer que la défaite face au Mali n’était qu’un accident de parcours. Il fallait aussi démontrer qu’on avait du cran pour rebondir, même si, au risque de me répéter, ce revers du Mali nous laisse beaucoup de regrets.
Cette défaite semble avoir marqué tout le monde, mais vous avez été quand même battu par une bonne équipe du Mali…
C’est exact, c’était un peu le vrai test pour nous. On avait misé au moins sur un point pour confirmer ce succès contre le Rwanda, mais comme je viens de le dire, on a raté notre objectif et ça nous a fait très mal. Après, c’est vrai que trois victoires sur quatre matchs joués demeure un bilan positif.
L’Algérie marque pratiquement à chacune de ses sorties. Vous l’ancien de cette équipe, pouvez-vous nous dire ce qui a changé dans cette sélection ?
C’est clair, net et précis, il y a une nouvelle philosophie de jeu qui a été instaurée par le coach Halilhodzic. Il y a une envie d’aller vers l’avant et l’équipe est devenue plus offensive et bien sûr avec des éléments qui font le boulot devant, à l’image d’un Slimani ou d’un Soudani qui ont cassé la baraque. Cela n’aurait pas été possible s’il n’y avait pas eu une bonne pelouse comme celle de Blida.
Justement, un mot par rapport à la performance de ces deux joueurs…
Ces deux gars ont énormément travaillé durant le stage. Franchement, ils méritent tout le bien qu’on dit d’eux. Ils étaient bien dans le groupe, ils se sont vite bien sentis et cela ne me surprend pas de les voir apporter ce grand plus à l’équipe.
D’aucuns pensent que Soudani et Slimani se sont vite aussi décomplexés, d’où cette réussite, est-ce votre avis ?
C’est vrai que par le passé, certains avaient des discours très négatifs vis-à-vis des locaux, mais avec le nouvel entraîneur, les choses ont changé. Il ne fait jamais de différences entre les locaux et les professionnels. Son seul souci, c’est de prendre les meilleurs pour l’intérêt de l’équipe d’Algérie. Avec lui, seuls les meilleurs du moment jouent. Il essaye de trouver le meilleur équilibre pour que l’équipe avance et hamdoulilah, les résultats sont là pour lui donner raison sur le terrain.
L’équipe progresse, cela sera-t-il suffisant pour briguer ce billet pour la CAN ?
Attention, c’est vrai qu’on progresse et que l’équipe retrouve un bon volume de jeu, mais ça ne suffit pas. Donc, il ne faut pas s’arrêter là. Il faut continuer à travailler et refaire ces bons résultats contre de grandes équipes africaines.
Êtes-vous capables de le faire ?
Bien sûr, je suis même persuadé. En tout cas, au jour d’aujourd’hui, contre des équipes dites petites en Afrique, on arrive à imposer notre suprématie et à marquer des buts. Chose qu’on ne faisait pas auparavant. Par le passé, on éprouvait des difficultés à battre une équipe comme le Rwanda chez nous. Ce n’est plus le cas maintenant. C’est déjà positif, on a gagné en confiance et plus aucune équipe ne nous fait peur.
Et si on parlait un peu de vous. Vous avez effectué votre entrée en jeu contre la Gambie, cela s’est passé comment pour vous ?
Je vais dire d’abord que j’ai fait de mon mieux pour respecter les consignes du coach. Ensuite, hamdoulilah, je m’entends très bien avec tous les joueurs du milieu. Donc, voilà ce qui explique mes entrées rapides dans les matchs à chaque fois que je suis incorporé en cours de jeu.
Le tirage au sort du dernier tour de la CAN-2013 aura lieu dans quelques jours, avez-vous des appréhensions si, par exemple, on tombe sur une équipe comme le Maroc ?
Moi, personnellement, ça ne me dérange pas du tout. Quelle que soit l’équipe qu’on affrontera, je souhaiterai une chose seulement : jouer le match retour chez nous en Algérie. Après, aujourd’hui, les équipes qu’on appelle petites ou de seconde zone sont toujours capables de créer la surprise. Il n’y a qu’à voir l’exemple de la RCA qui a battu l’Egypte et la Zambie qui a remporté la Coupe d’Afrique. On sait que toutes les équipes vont jouer leur va-tout, donc il faudra rester vigilants et bien sur ses gardes.
Le coach a été on ne peut plus clair, il ne veut pas entendre parler de joueurs sans club ou évoluant dans un championnat de second palier, comment trouvez-vous ça ?
C’est normal, il a raison. C’est le sélectionneur national, il veut avoir entre les mains des joueurs compétitifs et moralement au top pour bien préparer les échéances importantes qui nous attendent au mois de septembre prochain et aussi pouvoir monter la meilleure équipe possible pour atteindre ses objectifs.
On a lu sur certains sites tunisiens que vous allez rejoindre le Club Africain, une confirmation ?
Il n’y a rien d’officiel. C’est toujours en pourparlers. Il y a des gens qui m’ont appelé, j’ai discuté avec eux, ils m’ont proposé pas mal de clubs à l’étranger mais pour l’heure, je préfère bien me reposer tout en étudiant chaque offre, avant de rendre ma réponse.
Vous allez certainement opter pour une équipe qui répondra à votre statut d’international, n’est-ce pas ?
C’est sûr, ça va être un critère de choix important et décisif pour moi. C’est pour ça d’ailleurs que j’ai préféré bien prendre mon temps avant de trancher.
Et l’USMA dans tout ça ?
Je n’ai jamais dit que j’allais fermer la porte à l’USMA ! Donc, on va discuter et si on arrive à un terrain d’entente, il n’y a pas de problème.