Dans l’interview exclusive que nous a accordée hier Khaled Lemmouchia, vous avez certainement dû remarquer que le joueur n’est pas allé jusqu’au bout.
Dans l’interview exclusive que nous a accordée hier Khaled Lemmouchia, vous avez certainement dû remarquer que le joueur n’est pas allé jusqu’au bout.
Même s’il a dévoilé certaines choses, que nous ignorions tous, il n’a pas dit ce que nous aurions tous aimé entendre, ce qu’il a vu et entendu, avec des noms et des faits. On s’attendait vraiment à ce qu’il déballe tout, mais il n’a pas osé finalement. On peut le comprendre cependant, car s’il avait tout dit, il aurait été obligé de balancer des noms de ses coéquipiers, chose qu’il veut éviter à tout prix.
Mais bon, l’essentiel a été dit et les non-dits, tout le monde en est au courant. Nous avons appris quand même que ce n’est pas Lemmouchia qui a décidé de quitter le campement de l’équipe nationale pour rentrer chez lui, mais c’est Saâdane qui l’a renvoyé. Et apparemment, jusqu’à preuve du contraire, sans raison apparente, puisque Lemmouchia défie le sélectionneur national à s’expliquer en public sur le sujet.
Nous avons appris aussi que l’équipe qui a joué contre le Malawi n’est pas celle que Saâdane avait arrêtée deux jours auparavant, qu’il s’est passé des choses graves avant que des joueurs sautent pour laisser la place à d’autres, et que face à cette situation, Saâdane n’a rien pu faire, et, donc, n’a pu imposer ses choix.
Le milieu de terrain de l’Entente de Sétif nous fait même savoir qu’il avait interpellé le sélectionneur national sur le sujet bien avant la CAN, pendant le stage de Coverciano en Italie, mais rien n’y fit.
«Je n’ai fait que lui parler de ce que j’ai vu, d’autant que j’avais déjà eu une discussion pareille avec lui en Italie, lors du stage de Coverciano avant notre déplacement au Caire. Je lui ai dit textuellement : ‘Coach, il se passe des choses ici.
Vous ne vous comportez pas avec les joueurs d’une manière juste. Vous faites dans les deux poids deux mesures et cela me pousse à quitter l’EN et mettre un terme à ma carrière internationale’.» Il m’a dit : ‘Penses-y, mais ne te précipite pas’.»
Ce qu’il n’a pas osé dire
Ce que Lemmouchia n’a pas voulu dire, nous, nous le savons. La FAF le sait aussi, et le grand public, même s’il ne sait pas tout, devine beaucoup de choses. Quand il dénonce les deux poids deux mesures de son coach, il veut dire que les joueurs ne sont pas traités au même pied d’égalité, que ce qui est permis pour X n’est pas permis pour Y, et que les sanctions ne sont pas les mêmes pour tous.
Ce qu’avait fait Hadj Aïssa, par exemple, n’est rien devant ce que d’autres font quotidiennement, au vu et au su du staff technique sans être jamais inquiétés.
Ce qu’il avait vu avant le match du Malawi, ce sont des joueurs et quelques proches de l’EN qui se sont intervenus pour refaire l’équipe, un rituel assez courant au sein de la sélection. Ce que Lemmouchia a dit et tout ce qu’il avait laissé entendre, confirme, si besoin est, que celui qui a été encore une fois nommé à la tête des Verts n’a pas l’envergure qu’il faut.
Ce témoignage est d’autant plus important qu’il émane d’un joueur qui a fait un long chemin avec la sélection, d’où sa crédibilité et son impact. Quand on entend tout cela, et quand on voit des choses, car nous aussi nous avons vu des choses, on se demande pourquoi on a préféré le statu quo.