L’émissaire international en Syrie depuis Dimanche soir,Brahimi dit son inquiétude à Assad

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L’émissaire de l’ONU, Lakhdar Brahimi, a rencontré lundi soir le président Assad et son staff gouvernemental

La situation ne s’améliore pas en Syrie où les violences des combats entre l’armée syrienne et les rebelles et les djihadistes prennent chaque jour plus d’ampleur.

L’émissaire Lakhdar Brahimi a appelé lundi soir à un accord pour mettre fin à la guerre civile en Syrie après avoir rencontré Bachar al-Assad à Damas au lendemain de la mort de 60 civils près d’une boulangerie, insurgés et autorités se renvoyant la responsabilité de ces violences condamnées fermement par Washington. Dans le centre du pays, des jihadistes se sont emparés d’une grande partie d’un village alaouite au prix de violents combats ayant fait une trentaine de morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). Les insurgés ont récemment multiplié les attaques dans cette région de Hama où coexistent de nombreuses communautés,

jusqu’ici quadrillée par la sécurité depuis les manifestations durant l’été 2011. M.Brahimi a fait part de son inquiétude à Bachar Al Assad, disant espérer que «toutes les parties se prononcent pour une solution». Et le président syrien lui a assuré «l’engagement du gouvernement à faire réussir tous les efforts visant à protéger la souveraineté et l’indépendance du pays», selon la télévision d’Etat. M.Brahimi a dit avoir rendu compte à M.Assad de ses récents entretiens, après avoir notamment rencontré des dirigeants américains et russes, aux positions diamétralement opposées, les premiers appelant au départ de M.Assad et les seconds s’y opposant. Alors que l’Occident a récemment mis en garde contre toute utilisation d’armes chimiques par Damas, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé à la chaîne Russia Today que ce recours serait un «suicide politique». Selon des experts, la Syrie dispose du plus important stock d’armes chimiques du Moyen-Orient. Damas affirme cependant régulièrement qu’il n’utilisera jamais d’armes chimiques «dans le cas où» il en possèderait.

Des militants cités par l’Osdh ont indiqué que six rebelles avaient péri à Homs (centre) en inhalant un gaz inodore tiré par l’armée qui pourrait avoir été utilisé pour la première fois en Syrie. Le directeur de l’Osdh, Rami Abdel Rahmane, a exhorté la Croix-Rouge internationale à envoyer une équipe médicale spécialisée à Homs, assiégée depuis six mois, tout en affirmant à l’AFP que le gaz utilisé n’est «pas une arme chimique». Dimanche, jour de l’arrivée de M.Brahimi, 198 personnes ont péri en Syrie, dont 120 civils, selon l’Osdh. Parmi ces victimes, 60 sont mortes devant une boulangerie de Halfaya (centre), l’Osdh faisant état d’un raid de l’aviation, l’agence syrienne Sana affirmant pour sa part que l’armée était intervenue après une attaque de terroristes. L’Osdh a pour le moment identifié 43 corps, 40 d’hommes et trois de femmes. La Coalition de l’opposition a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à enquêter, tandis que sa principale composante, le Conseil national syrien (CNS), a «fait porter à la communauté internationale la responsabilité de ce massacre», qui prouve que le régime «a perdu le contrôle du pays». «Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus fermes les dernières attaques violentes commises par le régime syrien contre des civils, notamment celles menées contre des personnes attendant pour acheter du pain dans une boulangerie de la ville de Halfaya», a souligné Patrick Ventrell, un porte-parole du département d’Etat, dans un communiqué.

Amnesty International a dénoncé le transfert de plusieurs civils devant des cours militaires, où les accusés n’ont aucun droit légal, ne peuvent pas faire venir de témoins ni faire appel. Alors que l’ONU estime que quatre millions de Syriens ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence dans le pays, le Koweït a annoncé qu’il accueillerait fin janvier une réunion de donateurs.