Le président français, François Hollande, n’a ni confirmé ni infirmé l’information selon laquelle Abdelhamid Abou Zeid, un des émirs d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), serait éliminé en compagnie de 40 de ses acolytes, au massif montagneux de l’Adrar des Ifoghas, à l’extrême nord-est du Mali, au cours d’affrontements avec des militaires français, tchadiens et maliens.
Le président français a déclaré qu’il n’avait «pas à les confirmer», faisant allusion aux informations donnant Abdelhamid Abou Zeid pour mort.
«Des informations circulent, je n’ai pas à les confirmer parce que nous devons aller jusqu’au bout de l’opération», a déclaré le président de la République française qui évoquait l’opération militaire au Mali dans un discours à Paris consacré à l’aide au développement.
Dans cette allocution, il a affirmé que l’opération déclenchée le 11 janvier pour chasser les jihadistes du nord du Mali était «sans doute dans sa phase ultime», consistant à aller les chercher dans une zone montagneuse où ils sont réfugiés, dans l’extrême nord-est du pays, près de la frontière algérienne.
Plus tôt, la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, avait indiqué que l’annonce de la mort d’Abdelhamid Abou Zeid était «à prendre au conditionnel», en l’absence de «confirmation officielle».
Le corps d’Abou Zeid aurait été retrouvé dans la région de Tigharghar, au nord du Mali, parmi d’autres cadavres, a-t-il été rapporté. Le corps qui pourrait être celui de Abou Zeid serait dans un état non identifiable.
L’identification nécessiterait des tests ADN. Abou Zeïd est soupçonné par la France d’avoir orchestré l’enlèvement de quatre français enlevés en septembre 2010 sur le site d’Areva à Arlit, au Niger.
En Algérie, Abou Zeid est connu pour son parcours terroriste et son activité criminelle. Abou Zeid est-il mort ? L’aviation française aurait bombardé fin février de l’année en cours un massif où plusieurs 4X4 avaient été repérés.
Les bombardements ont, à en croire des informations parues dans la presse, alors touché une quarantaine d’islamistes présumés dont peut-être Abou Zeïd.
1200 militaires français, 800 militaires tchadiens et des militaires maliens ont lancé une offensive militaire contre les terroristes d’Aqmi retranchés dans le massif montagneux l’Adrar des Ifoghas.
De violents affrontements ont lieu et les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique refusent d’abandonner leurs repaires et de se rendre.
Qui est Abdelhamid Abou Zeid ?
Ancien membre du FIS (Front islamique du salut) dissous, Abdelhamid Abou Zeid avait rejoint le Groupe islamique armé (GIA), devenu Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui, en 2007, annonça son allégeance à Al Qaïda, devenant ainsi Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L’un des artisans de cette allégeance n’est autre que Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel émir national d’Aqmi.
Aqmi, comme le GSPC, était miné par l’existence de «clanismes» en son sein. Abdelhamid Abou Zeid faisait partie du clan de Droukdel du temps où Hassan Hattab, alias Abou Haydara, dirigeait le GSPC.
Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, et Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, alias Belaouar (le borgne) étaient, eux, du clan de Hassan Hattab. En 2003, et avec l’aide de Khaled Abou El Abbès, Abderrezak El Para créa la phalange Tarek Ibn Ziad qui a enlevé 32 touristes européens en 2003.
L’annonce de l’intention de Hassan Hattab de se rendre dans le cadre de la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale a été l’occasion pour Droukdel de condamner à mort Abou Haydara. Ce dernier a dû alors fuir les maquis pour échapper à la sentence de Droukdel qui lui succéda à la tête du GSPC.
Devenu émir national du GSPC, Droukdel fait allégeance à Al Qaïda et désigne Abdelhamid Abou Zeid pour diriger la phalange Tarek Ibn Ziad, spécialisée dans les enlèvements.
Droukdel avait même, et selon des terroristes arrêtés par les services de sécurité, donné ordre à Abdelhamid Abou Zeid d’éliminer Belmokhtar s’il s’opposerait à sa désignation à la tête de cette phalange.
Mounir Abi