L’Emir Abdelkader avait conscience de l’importance des valeurs humaines dans tout acte de résistance (le président Bouteflika)

L’Emir Abdelkader avait conscience de l’importance des valeurs humaines dans tout acte de résistance (le président Bouteflika)

ALGER- Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a mis en avant les valeurs de tolérance et d’humanisme marquant la pensée et l’oeuvre de l’Emir Abdelkader El-Djazaïri qui « avait conscience que tout acte de résistance serait éphémère, sinon vain, s’il ne puisait pas sa force et sa raison d’être dans les valeurs et principes humains ».

« L »Emir Abdelkader El-Djazaïri avait conscience que tout acte de résistance serait éphémère sinon vain s’il ne puisait pas sa force et sa raison d’être dans les valeurs et principes humains », a écrit le président Bouteflika dans sa préface de la traduction en langue arabe de l’ouvrage intitulé  » Le faucon du désert: Abdelkader et l’occupation française de l’Algérie » de l’écrivain britannique Wilfrid Scawen Blunt (voir traduction aps de la préface sur le site www.aps.dz).

« La pensée de l’Emir Abdelkader s’articule en effet autour de ces mêmes valeurs de respect, de déférence, de tolérance et d’altruisme qu’il privilégiait, tout guerrier et noble chevalier qu’il était, aux ardeurs de la guerre, forçant ainsi le respect des ses adversaires avant les alliés », a encore soutenu le président de la République faisant valoir que la renommée de l’Emir Abdelkader « gagna les contrées les plus éloignées ».

Dans la préface du titre arabe signé du traducteur Sabri Mohamed Hossein, du centre El Ahram pour la traduction et l’édition, le président Bouteflika a ajouté qu’ « un homme de la grandeur de l’Emir Abdelkader a pu canaliser en suscitant une propension collective qui nous amène à l’aimer et à l’admirer, à vouloir questionner son parcours et son oeuvre sur cet élixir qui a fait de lui le chef de guerre authentique qu’il était et le guide, par excellence, de l’amour du prochain ».

Revenant sur les aspects humanistes et humanitaires de l’oeuvre de l’Emir Abdelkader, notamment lorsqu’il a avait libéré des dizaines de prisonniers, le président Bouteflika a tenu à rappeler que « l’Emir Abdelkader était beaucoup plus un homme de paix qu’un homme de guerre » et qu’ »avant de porter une main à son sabre, il tendait l’autre, conciliante, à ses adversaires ».

Le président Bouteflika a également tenu à évoquer les positions dont cette éminente personnalité s’est prévalue à Damas lorsqu’ « il avait offert, ainsi que tous ses proches et membres de sa famille, refuge et hospitalité à des milliers de chrétiens qui fuyaient les massacres de 1860 ».

« Il oeuvrait conformément à sa religion tolérante loin des convictions étroites qui prévalent de nos jours, pour jeter les bases d’un humanisme plus large dont nous avons grandement besoin en cette conjoncture que l’humanité tout entière, et plus particulièrement le monde arabe, traverse », a encore affirmé le président de la République.

« A partir de ce moment là, il était impératif pour les peuples aspirant à la noblesse et à la vertu, d’adopter ce référent humaniste: l’Emir Abdelkader, remarquable dirigeant militaire, poète-écrivain, savant-érudit, philosophe soufi et révolutionnaire chevronné, qui a marqué de son empreinte spirituelle chaque terre qu’il a foulée », a ajouté le président de la République pour qui « rien d’étonnant alors à ce que l’Emir Abdelkader ait été, par sa pensée, précurseur du droit humanitaire, devançant même la création de la Croix rouge de plusieurs années ».

« La grandeur de l’Emir Abdelkader apparaît clairement dans les principes fondamentaux portées par le projet de l’Etat algérien qui, en dépit d’un contexte politique non favorable à l’émergence d’une pensée politique hors norme, fait ressortir les contours d’un Etat civil moderne, le plaçant, à la faveur d’une vision sage et pondérée, dans un tournant historique sans précédent » a poursuivi le président Bouteflika soulignant que « dans la conception de l’Emir Abdelkader, les principes de l’Etat algérien procèdent de la vision d’un homme politique, un guerrier, un philosophe, un écrivain, un intellectuel et un homme de foi qui stigmatisait la confrontation entre religions et prônait le dialogue. »

« Quiconque médite le parcours de ce grand homme, se rend de sitôt à l’évidence du besoin pressant de tolérance pour l’humanité qui s’enfonce de plus en plus aujourd’hui dans le bourbier de la haine et la spirale de l’extrémisme.

La tolérance est le seul remède aux maux de l’humanité qui s’en est pourtant détournée, elle est ce code de conduite délaissée par les législateurs et exalté par l’Emir Abdelkader El-Djazaïri qui en a fait une véritable charte régissant ces rapports y compris avec le colonisateur français », a écrit le président de la République pour conclure.