L’Egypte tente de faire son mea-culpa

L’Egypte tente de faire son mea-culpa

Un ministre reconnaît l’agression du bus de l’EN au Caire

L’Egypte semble revenir à de meilleurs sentiments vis-à-vis de l’Algérie, après une campagne de dénigrement acharnée menée depuis la victoire de l’Equipe nationale en match barrage pour le Mondial 2010, le 18 novembre dernier, à Khartoum (Soudan).

En effet, le ministre égyptien des Affaires juridiques et des Assemblées élues a reconnu textuellement que le bus qui transportait l’EN a été agressé par des Egyptiens à la veille du match retour joué le 14 novembre dernier au Caire.

«Bien que ce soit nous qui avions fauté lorsque le bus qui transportait les joueurs algériens avait été agressé, les relations algéro-égyptiennes sont assez fortes et pérennes pour que des actions anarchiques perpétrées par un groupe de perturbateurs qui n’ont rien à voir avec les valeurs sportives et qui ne réalisent pas la profondeur du passé révolutionnaire des deux peuples, et les intérêts communs grandissants entre eux, ne sauraient altérer», a déclaré le docteur Moufid Chihab, dont les propos ont été répercutés par le quotidien égyptien «Al-Ahram» dans son édition d’hier, en guise de réconciliation après les propos acerbes proférés par certaines parties, nourrissant une grande polémique.

Une polémique davantage enflée par des chaînes satellitaires égyptiennes que le ministre n’a pas manqué d’épingler, en soulignant «la dangerosité du rôle des médias dans cette affaire».

Ces derniers ont versé dans des injures gravissimes et ignobles à l’adresse de tout ce qui représentait l’Algérie. Le mea-culpa de l’Egypte, quoique tardif, survient au lendemain du tirage au sort effectué par la FIFA en Afrique du Sud vendredi dernier.

Si cela renseigne sur le tarissement complet des efforts égyptiens quant à une éventuelle qualification au Mondial suite à la requête qu’ils ont déposée auprès de l’Instance de football internationale, il n’en demeure pas moins que cela accentue le discrédit international des autorités égyptiennes qui ont actionné tous leurs relais pour fustiger l’Algérie.

Il faut rappeler, dans ce sens, que l’Egypte est allée jusqu’à inventer un stratagème pour influencer l’opinion internationale, en affirmant que c’était les joueurs algériens qui ont cassé les vitres du bus et donc simulé l’agression barbare dont ils avaient été victimes.

Néanmoins, les autorités égyptiennes semblent mieux digérer à présent leur défaite, en adoucissant leurs critiques vis-à-vis de l’Algérie. Une attitude beaucoup plus raisonnable au vu des intérêts économiques énormes que partagent les deux pays, qu’une simple partie de football ne saurait remettre en cause.

D’ailleurs, le ministre de l’Energie et des Mines a assisté récemment à la réunion de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) qui s’est déroulée au Caire, et qui s’est soldée par la création d’une société mixte algéro-égyptienne dans le secteur des hydrocarbures.

Mokrane Chebbine