L’Egypte accuse l’Algérie d’être à l’origine de sa pénurie
Les Egyptiens grelottent en ces froides journées hivernales. La cause : une grande pénurie de bonbonnes de gaz dans plusieurs régions de ce pays. Fini l’épisode du football, les Egyptiens n’hésitent pas à pointer du doigt l’Algérie, l’accusant, encore une fois, d’être à l’origine de leurs malheurs.
En effet, des membres du Conseil consultatif égyptien (chambre haute du Parlement) reprochent à Alger d’avoir procédé à la réduction des quotas de gaz butane exportés vers leur pays, dans la foulée de l’animosité née suite aux récentes rencontres de football entre les deux pays.
Certes, l’Algérie, avec l’Arabie saoudite, est l’un des plus grands fournisseurs en gaz butane de l’Egypte. Si effectivement réduction il y a eu, il faut peut-être la chercher dans des raisons économiques et stratégiques plutôt que dans le patronat égyptien.
Donc, l’Egypte fait dans la diversion afin de détourner l’opinion locale des réels enjeux de cette pénurie. Du côté de la rue égyptienne, tel que rapporté par une certaine presse de ce pays, les populations qui souffrent des longues chaînes dans l’espoir d’acquérir une bonbonne de gaz butane, ne croient pas aux subterfuges des autorités.
A ce titre, le quotidien égyptien «Al Chaâb» a rapporté hier plusieurs détails sur l’accord gazier négocié avec Israël le 17 septembre dernier, qui s’étalera sur 20 ans avec une dotation annuelle de 1,7 milliards de m3 et avec un prix des plus bas. Cet accord, révèle le même quotidien, est contracté en catimini entre les deux parties, et ce, au détriment du peuple égyptien qui continue à se chauffer au bois.
D’ailleurs, des émeutes ont éclaté un peu partout à Alexandrie et au Caire à cause de cette grave pénurie qui saigne les ménages. Cela dit, côté officiel, rien n’a été avancé sur cette question des deux côtés. Cependant, il semblerait que des émissaires égyptiens ont été dépêchés par le Caire pour négocier des quantités de gaz supplémentaires auprès de l’Algérie afin d’endiguer cette pénurie qui dure déjà depuis plus d’une semaine.
A lire les réactions des citoyens égyptiens collectés dans les sites Internet de certains journaux, la rue égyptienne ne semble guère préoccupée par les tirs croisés véhiculés par les télés du «Rais», mais plutôt par la crise sociale, politique et économique qui empoisonne leur vie. Ainsi, ils dénoncent les accointances avec Israël au détriment du peuple palestinien et l’échec de la stratégie sociale menée par les autorités en place.
M.C