Le Parti des travailleurs n’a toujours pas digéré le hold-up électoral. Sa secrétaire générale dénonçait hier une «fraude scientifique» avec comme «colonne cérébrale les corps constitués» qui cache mal les véritables enjeux qu’elle résume en une volonté de donner la majorité au FLN en vue de la révision de la Constitution et le contenu de la future loi de finances qui pourrait constituer un recul en matière de politique économique.
Sans surprise aucune, le bureau politique du Parti des travailleurs a disséqué les résultats – même partiels — des élections. Pas d’abattement chez Louisa Hanoune qui puise sa force du soutien populaire qui, dit-elle, est exceptionnelle depuis l’annonce des résultats. Son parti a introduit quinze recours après ce qu’elle qualifie de «fraude scientifique» basée essentiellement sur le vote des corps constitutionnels qui, dit-elle, ont reçu des instructions pour un vote fermé» en direction exclusivement du FLN et sur des procurations illégales. La numéro un du PT a analysé les résultats et en conclut qu’au moins deux enjeux sont derrière le score attribué au FLN. Elle évoque la volonté du pouvoir de sauver le FLN «même artificiellement» en utilisant l’épouvantail islamiste auquel personne ne croit pour ensuite donner carte blanche à ses députés lors du vote pour la Constitution pour fermer le jeu politique et ensuite laisser libre cours à ces mêmes députés lors des discussions sur la loi de finances qui risquent de se solder par un recul en matière d’acquis démocratiques. Très critique vis-à-vis de l’Assemblée qui sera prochainement installée, Hanoune estime que ça sera la pire au regard de la multitude d’élus ayant des accointances avec les milieux des affaires. La loi sur l’incompatibilité des mandats sera-t-elle appliquée ? Elle se pose la question semblant ne pas se faire vraiment d’illusion à ce sujet. Le PT qui reste mobilisé appelle à la multiplication des comités populaires. Son comité central se réunira dans les plus brefs délais au regard des développements que connaît la scène politique.
N. I.