Législatives : Peine capitale, gaz de schiste, interdiction de l’alcool: Ces polémiques réchauffées

Législatives : Peine capitale, gaz de schiste, interdiction de l’alcool: Ces polémiques réchauffées

En quête de thèmes qui accrochent à l’oreille, les partis sont même remontés à deux ans en arrière pour ranimer des sujets qui ont fait l’objet d’une grande polémique au sein de la société.

Ils fouillent dans les archives. Les partis politiques tentent d’exploiter tous les sujets qui peuvent capter le citoyen. En quête de thèmes qui accrochent à l’oreille les partis sont même remontés deux ou trois ans en arrière pour réchauffer des sujets qui ont fait l’objet d’une grande polémique au sein de la société. L’application de la peine de mort, l’exploitation du gaz de schiste la réglementation du marché de l’alcool sont en autres les sujets qui marquent le discours politique durant la deuxième semaine de la campagne électorale.

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) est revenu à plusieurs reprises dans ses discours sur le sujet de la peine capitale. Une revendication vivement soutenue par le mouvement associatif. Suite aux multiples cas de kidnappings et de meurtres d’enfants mineurs dont la dernière, la petite fillette Nihal en été dernier, des voix se sont élevées pour exiger l’application de la peine de mort aux criminels. Des marches ont été également organisées dans plusieurs wilayas du pays pour dénoncer ce phénomène qui a menacé la sécurité des familles.

Ahmed Ouyahia a rebondi sur ce sujet qui a provoqué un grand débat pour exprimer son accord sur l’application de cette peine. Lors d’un meeting qu’il a animé au théâtre régional de Saïda, mardi dernier, le patron du RND a indiqué que son parti oeuvre à faire appliquer la peine capitale pour les individus impliqués dans des rapts d’enfants et les trafiquants de drogue qui introduisent frauduleusement au pays ce poison par quintaux.

Le premier responsable de cette formation politique a rappelé, dans la foulée, l’exécution dans les années 1960 de la peine de mort contre le kidnappeur du fils du gouverneur de la Banque d’Algérie et la libération de la jeune victime après 30 jours de captivité. Dans ce contexte, Ahmed Ouyahia a insisté, à ce propos, sur la force de la loi et les mesures coercitives qui sont les instruments à mettre en place pour protéger les citoyens de ces crimes que sont le kidnapping et le trafic de drogue. Malgré le fait que cette peine n’a pas été appliquée depuis 1993, l’Algérie est vivement interpellée par les ONG pour la supprimer définitivement.

Le secrétaire général du RND qui est directeur de cabinet à la présidence de la République est parfaitement au courant des raisons qui sont derrière le refus du gouvernement d’appliquer cette peine aux dizaines de cas de crimes commis à l’encontre des mineurs. S’agit-il d’un simple discours de campagne ou d’une véritable volonté chez Ouyahia? Les observateurs politiques soutiennent beaucoup plus la première thèse puisque le même responsable s’est dit pour l’abolition de la peine de mort en 2004 lorsqu’il était chef du gouvernement.

Le gaz de schiste s’invite dans la campagne également. Le gouvernement a rassuré qu’il ne compte pas exploiter cette source qui était à l’origine de la colère de la population du Sud. «L’Algérie n’a pas besoin, à court terme, de recourir à son stock en gaz de schiste, car elle dispose d’autres ressources naturelles, dont le gaz notamment», a déclaré le ministre de l’Energie Noureddine Boutarfa mardi dernier lors d’une visite qu’il a effectuée à Koléa.

Ahmed Ouyahia a donné une autre version. Le secrétaire général du RND a soutenu que son parti est favorable à l’exploitation du gaz de schiste en Algérie. «Le pays doit revenir aux grands projets et favoriser les exportations. Les petites entreprises publiques doivent être privatisées. Nous ne voulons pas être de nouveau endettés. Nous voulons rester souverains et maîtres de nos décisions», a-t-il affirmé lors d’un meeting qu’il a animé à Oran. Cette déclaration ne va pas plaire aux gens du Sud qui risquent sérieusement de saboter le RND.

Le sujet de la vente renaît de ses cendres. La polémique qui a fait couler beaucoup d’encre, il y a de cela deux ans, refait surface. Amara Benyounès est revenu dans ses discours de campagne pour répondre à ceux qui l’accusent d’avoir distribué des autorisations de vente d’alcool en les défiant d’apporter des preuves. Selon lui, les autorisations ont été délivrées par ses prédécesseurs, islamistes. En meeting samedi dernier à Oran, Amara Benyounès a voulu éclaircir l’opinion publique en précisant que la vente d’alcool était autorisée bien avant qu’il ne soit ministre.