La participation du RCD aux prochaines législatives, qui devrait être tranchée lors de son prochain congrès, est loin d’être acquise de manière définitive. Et c’est même le contraire qui pourrait advenir.
Dans un communiqué mis en ligne lundi sur son site, le parti de Said Sadi pose des préalables à sa participation et insiste sur l’importance cruciale de la phase préparatoire du scrutin » où se joue l’essentiel d’une élection « .
Pour le RCD, » le fichier électoral où une même personne est inscrite 3, 4 voire 10 fois est toujours en vigueur et un stock de près de 3 millions de voix est prêt à être distribué entre les quotas retenus en sus de la concentration des bureaux et la gestion des centres de votes qui dépendront (…) encore du seul bon vouloir de l’administration « .
L’enjeu du fichier électoral
Bien que le préalable d’une » présence massive et qualifiée » d’observateurs étrangers semble acquis, le RCD veut pousser plus loin le contrôle du processus électoral et exige un droit de regard sur la gestion du fichier des électeurs.
A ce propos, il fait référence aux expériences récentes de pays voisins, la Tunisie et le Sénégal : » En Tunisie, c’est l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et non le ministère de l’intérieur qui a été chargée, entre autres, de refaire le fichier électoral. Au Sénégal, une mission d’audit du fichier électoral, effectuée par une commission indépendante, a rendu son rapport en février 2011 pour le scrutin de 2012 « .
Report du scrutin
Or l’assainissement du fichier électoral selon les standards internationaux de surveillance est matériellement irréalisable en Algérie car elle nécessite plusieurs mois de travail alors que les élections législatives pointent déjà à l’horizon. D’où la proposition du RCD d’un report de ces élections.
» A moins d’être reportées à une date ultérieure, les législatives de 2012 n’échapperont pas à la traditionnelle répartition des quotas décidée par les officines », estime le parti de Said Sadi qui soulève des doutes quant à la régularité des prochaines législatives malgré la présence d’observateurs internationaux.
« Participer au détournement de la volonté populaire au moment où les contestations rappellent quotidiennement, dans le pays et la région, l’impératif de faire du citoyen l’acteur et l’arbitre de la vie publique reviendrait à se rendre complice d’un système qui a renié et trahi les sacrifices et les espoirs du peuple algérien « , conclut le RCD qui brandit ainsi la menace du boycott du scrutin.