Législatives: Le PT ferme la liste des partants: Tous présents!

Législatives: Le PT ferme la liste des partants: Tous présents!

Le véritable visage de l’Algérie politique se révèlera à l’issue des résultats des législatives.

Avec le positionnement du Parti des travailleurs en faveur de la participation aux prochaines législatives, on peut affirmer sans risque de se tromper que l’ensemble des acteurs s’est exprimé sur le sujet des élections législatives. A moins de cinq mois du rendez-vous avec les urnes, il y a lieu de noter quelque spécificité du scrutin de 2017 par rapport aux précédents.

La participation record des partis politiques, à l’exception d’un seul, Talaïou El Hourriyet, donne au rendez-vous électoral majeur une crédibilité sans précédent dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Il est entendu, en effet, que depuis les législatives avortées de décembre 1991 et celles entachées de fraude de 1997, jamais la scène partisane n’a fait montre d’un tel consensus que celui que les observateurs constatent présentement.

Pourtant, au lendemain de la présidentielle de 2014, on ne donnait pas cher de la démarche mise en oeuvre par le chef de l’Etat, dans le cadre des réformes politiques profondes mises en oeuvre dans la foulée du printemps arabe. On se souvient qu’une partie de l’opposition n’avait pas souscrit à la démarche présidentielle, notamment les islamistes qui attendaient la «maturité» du fruit pour le cueillir.

La fin de l’alliance présidentielle et la création de l’Alliance de l’Algérie verte versait dans cette logique. Les autres formations de l’opposition ont rejoint les islamistes dans deux conglomérats partisans fortement opposés au calendrier déployé par le président de la République pour aboutir à une «normalisation» de la scène politique à l’échéance des législatives de 2017. La Cltd, le Pôle du changement et l’Icso ont donc évolué parallèlement à la réforme politique ne validant aucune initiative ni chantier lancé par le président de la République.

Les différentes lois proposées par le gouvernement ont été toutes promulguées sans l’assentiment de l’opposition qui rejetait tout en bloc. Jusqu’à la nouvelle Constitution, critiquée en long et en large par des partis, à l’époque, visiblement décidé à en découdre. Les membres de la Cltd et du Pôle du changement en étaient même arrivés à ne reconnaître aucune légitimité à toutes les institutions élues de la République.

La dernière en date, née de la révision constitutionnelle, à savoir la Haute Instance de surveillance des élections, a été totalement ignorée par cette frange de l’opposition. Très médiatisées et en apparence très solidaires et mobilisées, les formations des deux conglomérats partisans ont réussi à créer une illusion qui a trompé l’opinion nationale durant deux bonnes années. Et pour cause, les trois «congrès» de Zéralda, les communiqués «enflammés» et les multiples rencontres ont fait écran sur une situation très précaire. En réalité, les deux pôles de l’opposition étaient traversés par de profondes divergences idéologiques et vivaient une véritable crise de leadership entre les présidents des partis la composant. En reléguant leurs «différences» au second plan, ces partis de l’opposition ont creusé les tombes de leurs organisations.

Celles-ci n’avaient pas tenu le coup au premier petit vent électoral. De fait, l’opinion nationale s’est rendu compte que tout ce qui a été «construit» par les formations de l’opposition «dure» ne tenait pas la route. En quelques jours, la Cltd et le Pôle du changement se sont vus vidés, en raison principalement, des divergences idéologiques, mais également du fait de l’inconsistance de leur démarche au plan politique.

Les conglomérats partisans ont volé en éclats et chaque parti s’en est allé de sa propre stratégie, laquelle, il faut dire qu’elle aura été convergente, et surtout à l’opposé de tous les discours développés par la Cltd et le Pôle du changement, à l’exception du parti de Ali Benflis qui est resté sur sa ligne, mais lâché par ses anciens alliés et totalement isolé sur la scène nationale.A quelques mois de la prochaine échéance politique majeure, une nouvelle cartographie partisane voit le jour.

Elle est encore transitoire. Le véritable visage de l’Algérie politique se révèlera à l’issue des résultats des législatives. En attendant, tout ce que compte le pays comme acteurs politiques ira au charbon et défendra crânement son programme. Dans le lot, il y a évidemment l’autre partie de l’opposition, représentée par d’anciens partis bien ancrés, à l’image du FFS et du PT, qui avaient accompagné à leur manière le parcours des réformes. Leur participation est un atout très sérieux pour la démocratie.