Législatives du 10 mai : Un tournant décisif dans le processus de soutien des droits politiques de la femme

Législatives du 10 mai : Un tournant décisif dans le processus de soutien des droits politiques de la femme

Les prochaines élections législatives du 10 mai constituent pour la femme algérienne un tournant décisif dans le processus de soutien de ses droits politiques qui lui garantiront une participation au développement durable et à la prise de décision.

La mobilisation de la femme algérienne durant la campagne électorale qui débutera dimanche prochain, demeure « plus que vitale », d’autant plus que sa présence sur les différentes listes électorales des formations politiques en lice pour les législatives ou sur les listes indépendantes, est conforme à la loi relative à l’élargissement de la représentation de la femme au sein des assemblées élues.

La présence de la femme au sein des assemblées élues et des centres de prise de décision contribuera, sans aucun doute, « au changement positif de la condition de la femme algérienne grâce aux garanties énonçées dans la loi relative à la promotion de ses droits politiques, selon l’avis de certaines femmes algériennes.

En dépit du développement que connaît la société algérienne, l’élection de femmes devant représenter des hommes dans les assemblées élues, demeure une question sensible. Les observateurs s’attendent à un débat houleux durant cette campagne électorale.

Les candidates devront de ce fait défendre leurs idées et convictions eu égard à leur forte présence sur les listes électorales. Le débat devrait atteindre son paroxysme entre les candidates et les citoyens quant à l’importance de la présence de la femme dans les centres de prise de décision en tant que partenaire politique, social et économique indispensable.

Le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika avait, à plusieurs occasions, incité la femme algérienne à jouer son rôle pleinement sur la scène nationale eu égard aux nombreux acquis qu’elle a réalisés. La faible participation de la femme à la vie politique a été l’un des motifs du dernier amendement de la Constitution (novembre 2008). Un nouvel article prévoyant la « nécessaire promotion des droits politiques de la femme et l’élargissement de sa représentation au sein des assemblées élues a été de ce fait introduit dans la Constitution ».

Le président de la République a souligné que la femme algérienne est appelée plus que jamais à jouer pleinement son rôle en tant que partie prenante de l’équation de la vie politique de l’Etat à travers une plus large participation dans les assemblées élues locales et nationales.

Pour leur part, les partis politiques en lice (plus de 40), en vue de gagner les voix des femmes, leur ont accordé une place particuliere au sein des commissions de candidatures allant jusqu’à les placer têtes de listes pour certains.

Cette démarche devrait permettre une forte présence des femmes au sein du Parlement afin qu’elles puissent démontrer « leurs capacités politiques », estiment les partis politiques, toutes tendances confondues.

Toutes les conditions sont réunies pour garantir une large participation des femmes aux prochaines législatives à travers leur mobilisation au niveau de toutes les wilayas, ont-ils indiqué.

En effet, la nouvelle loi portant élargissement de la representativité de la femme au sein des assemblées élues lui permet de participer à la vie politique avec  » courage et confiance » et d’investir un domaine qui était monoplisé par l’homme dans le cadre du principe d’égalité des chances. Le nouveau texte repose sur le principe de graduation des taux de representativité des femmes aux assemblées élues entre 20 à 50%.

Un taux de 20% a été retenu pour la représentativité féminine aux élections de l’APN lorsque le nombre de sièges est égal à 04 et un taux de 30% pour un nombre de sièges égal ou supérieur à 05.

Un taux de 35% a été retenu pour les listes électorales de l’Assemblée populaire nationale (APN) lorsque le nombre de sièges est égal ou supérieur à 14, un taux de 40 pc lorsque le nombre de sièges est égal ou supérieur à 30 et enfin 50% pour les sièges réservés à la communauté nationale à l’étranger. Concernant les élections des assemblées populaires de wilaya (APW), un taux de 30% a été retenu pour un nombre de 35, 43 et 47 sièges à pourvoir et 35% pour 51 à 55 sièges.

Pour ce qui est des élections des Assemblées populaires communales (APC), un taux de 30% est prévu pour les APC dont la population est supérieure à 20.000 habitants.

L’APN compte actuellement 30 femmes sur 389 députés contre 7 au sein du Conseil de la Nation sur 136 membres nommés par le président de la République. Sur 1541 présidents d’APC, 3 seulement sont des femmes.