Législatives: des partis sans programmes appellent toujours à un « vote massif », Ould Abbès convaincu de « gagner »

Législatives: des partis sans programmes appellent toujours à un « vote massif », Ould Abbès convaincu de « gagner »

Quelques jours après le lancement de la campagne électorale des prochaines législatives, les partis politiques omettent de convaincre par leurs programmes. Ils appellent plutôt les Algériens « à voter en force », au nom de la « paix », de la « stabilité » et de l »unité » de l’Algérie selon certaines formations comme le FLN ou l’Alliance nationale républicaine (ANR), au nom du « changement politique pacifique » pour des formations d’opposition, telles que le Front des forces socialistes (FFS).

Les législatives du 4 mai 2017 sont-elles déjà jouées ? Oui, à en croire le Secrétaire général du FLN, convaincu de la victoire de sa formation. Djamel Ould Abbès, qui animait mercredi 12 avril un meeting dans la wilaya de Bouira, a révélé que son parti « ne menait pas une campagne sur la base d’un programme proprement dit ».



Pour autant, la majorité absolue au Parlement ne saurait échapper, de son avis, au FLN qui préfère miser durant cette campagne sur « sa légitimité historique » pour appeler la « majorité du peuple algérien » à l’élire.

Le Front des forces socialistes (FFS) appelle également les Algériens à voter en force pour aspirer à un « changement pacifique ». Son premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, qui affirmait que le boycott de ces élections « nous conduira vers l’inconnu », a expliqué que sa formation ne présentait aucun programme « conjoncturel » mais « oeuvre jour et nuit à faire sortir le pays de sa crise « multidimensionnelle ».

Pour la pérennité …

La « stabilité » et « l’édification d’un état de droit » est également le cheval de bataille de Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA). Lors d’un meeting animé hier dans la wilaya de Bachar, il a affirmé que l’appel au boycott de la part de certaines formations est « une atteinte à la souveraineté du peuple ».

Il appelle ainsi les Algériens à contribuer à « l’édification d’un état de droit ». Et pour les convaincre, Moussa Touati préfère quant à lui miser sur « les valeurs » auxquelles aspire le FNA, tant en matière de « justice sociale » que de « démocratie », sans détailler un moindre programme.

Le secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a estimé de son côté que le boycott « ne servira ni les intérêts du pays ni ceux du citoyen ». Tout comme les autres chefs de partis susnommés, il a exhorté le peuple à voter pour la « pérennité des institutions de l’Etat et de l’union nationale », en « élisant des hommes et des femmes compétents aptes à relever les défis ».

A l’image de Moussa Touati, Belkacem Sahli promet de concrétiser davantage les droits sociaux et économiques du citoyen algérien, sans donner plus de détails.

Le président du parti Tajamoue Amal Jazair (TAJ), Amar Ghoul, s’est une fois de plus adressé aux jeunes Algériens, leur proposant « un délai supplémentaire, allant jusqu’à la date du scrutin le 4 mai, pour obtenir leurs cartes de vote ». Le parti, qui semble faire des jeunes sa principale audience, insiste sur le volet économique de son programme en appelant à réduire le chômage et multiplier la création des PME.

Les « idées » du RND, les « 60 promesses » du PT, le « nouveau départ » du RCD

Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique, n’a pas non plus omis d’évoquer « la sécurité, la stabilité et l’unité de l’Algérie ». Appelant à la libération de l’économie nationale de la dépendance des hydrocarbures, le RND affirme que « le développement du pays ne saurait se réaliser sans stabilité ».

« Tous les programmes de développement engagés, y compris ceux ayant nécessité de gros investissements de l’Etat, seront vains et inefficaces s’il n’y pas la paix, la stabilité et l’unité du peuple », a-t-il dit.

Néanmoins, ce parti « aspire aussi dans son programme à améliorer la conduite des affaires du pays et à développer les performances de l’économie nationale pour sortir de la dépendance à l’égard de la rente pétrolière », a affirmé Ouyahia à Guelma et Khenchela.

« L’économie nationale doit être construite avec le dinar algérien en dépit de la conjoncture économique difficile que traverse le pays », a -t-il plaidé, estimant que « la crise peut constituer une opportunité pour insuffler une dynamique à notre production locale et notre économie nationale ».

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a boycotté les législatives de 2012, multiplie les rencontres et présente son programme électoral intitulé « Un nouveau départ pour l’Algérie » pour sortir du “mensonge d’État” et de “l’absence de transparence”.

Sur les réseaux sociaux, les militants et les cadres du RCD font état des activités de leur formation politique en relation avec les élections législatives prochaines et rendent publiques les affiches des 13 listes engagées par le parti.

Le RCD présente durant cette campagne son ambition première de “libérer l’individu grâce à une citoyenneté pleine et entière, matérialisée par l’égalité en droits et la promotion des libertés publiques et d’organisation”. Son programme aspire par ailleurs à redynamiser l’activité économique, notamment l’industrie, l’agriculture, l’énergie et le tourisme.

Le parti insiste de son côté sur la nécessité de bâtir “une école qui éveille les consciences, un enseignement ouvert sur la modernité, un système de formation qui assure une qualification à tous les jeunes de notre pays et un système de santé où l’accès à des soins de qualité est garanti pour tous”.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a elle aussi appelé à un vote massif, en affirmant mercredi à Blida l’engagement des candidats de son parti à « concrétiser 60 promesses visant l’intérêt du citoyen s’ils remporteront ces législatives ».

« Le PT va œuvrer, dans le cas de sa victoire avec suffisamment de sièges qui en feront une force dans la chambre basse du Parlement, pour la concrétisation de 60 promesses, susceptibles d’engendrer des lois qui vont contribuer à l’amélioration du cadre de vie des citoyens », a soutenu Mme Hanoune.

Dans son discours électoral, la SG du PT a longuement abordé son programme, assurant que « sa formation va défendre les acquis sociaux de la classe moyenne, représentant la majeure partie de la société algérienne », citant notamment la santé, l’enseignement et la justice.