Législatives: confection des listes électorales chez l’émigration: Faible affluence dans l’Hexagone

Législatives: confection des listes électorales chez l’émigration: Faible affluence dans l’Hexagone

Un émigré dans un bureau de vote en France lors des dernières élections

Ils ne se bousculent pas au portillon. Les ressortissants algériens établis en France sont moins intéressés par la course à l’Assemblée populaire nationale. En France, où réside la plus importante communauté algérienne, ce rendez-vous ne capte pas grand monde. «Dans toute la France, il y aura une dizaine de listes électorales cette année», a affirmé le député FLN représentant la communauté algérienne du sud de la France.

Contacté par nos soins, Abdelkader Haddouche a affirmé qu’en 2012 il y avait 20 listes électorales dans la région parisienne et 18 pour Marseille. Ce qui n’est pas du tout le cas cette fois-ci. Le nombre des listes électorales a baissé de plus de la moitié.

Pourquoi ce désintérêt? Notre interlocuteur explique que le profil et la qualité du candidat sont parmi les paramètres qui conditionnent la participation.

Ce député de l’immigration estime que le discours politique n’est pas séduisant. «Notre classe politique reste médiocre et son discours est de plus en plus inconsistant et pas du tout séduisant», a-t-il déploré en précisant que les gens s’engagent dans la course électorale par intérêt et non pas par conviction de défendre un programme et des idées. Il y a lieu de rappeler que dans l’actuelle législature, il y a huit députés de l’émigration dont quatre pour l’Europe, deux pour l’Amérique et deux pour les pays arabes et le Maghreb.

Le parti majoritaire dispose de quatre députés contre un pour chaque parti à savoir, le RND, le FFS, El Moustakbel et l’Union des forces démocratiques et sociales. Les députés représentant l’émigration seront-ils nombreux cette fois-ci? Pas si sûr. La loi interdisant les postes de haute responsabilité aux binationaux peut être un élément qui risque d’éloigner la communauté nationale à l’étranger de s’intéresser aux affaires du pays. «Les opposants peuvent utiliser cette loi pour dissuader nos ressortissants de participer aux élections», a reconnu Abdelkader Haddouche. Nul n’ignore que cette loi a fait couler beaucoup d’encre au sein de la communauté algérienne établie à l’étranger.

De nombreuses associations de la diaspora ont dénoncé leur exclusion de la gestion des affaires du pays. L’article 51 de la première mouture de la Constitution, faut-il le souligner, stipule que «la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques». Fort heureusement que le gouvernement s’est ressaisi dans l’article 63 de l’actuelle Constitution en fixant le nombre de postes dont la nationalité algérienne est indispensable. Cette loi votée récemment par le Parlement fixe en tout 15 postes civils et militaires réservés aux seuls détenteurs de la nationalité algérienne.

Il s’agit des présidents du Conseil de la nation, du Conseil constitutionnel, de l’Assemblée populaire nationale, de la Cour suprême et du Conseil d’État, auxquels s’ajoutent tous les postes gouvernementaux (Premier ministre, ministres et secrétaire général du gouvernement), celui de gouverneur de la Banque d’Algérie ainsi que les responsables des corps de sécurité, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), les commandants des forces armées et les commandants des régions militaires.

La loi stipule que les détenteurs de ces postes qui seraient binationaux ont six mois pour «manifester leur intention» d’abandonner leur autre nationalité. Or, ces réajustements n’ont pas mis fin à la polémique dans les milieux politiques. Certains partis ont rejeté cette loi estimant qu’elle tourne le dos à la diaspora algérienne qui est prête à contribuer au développement du pays.

Un autre élément est que les partis ne s’investissent pas dans leur campagne électorale pour capter l’intérêt de nos ressortissants à l’étranger. Pris par la mobilisation des électeurs au niveau des 48 wilayas du pays, les responsables des partis ignorent un peu la communauté nationale installée à l’étranger. A l’exception de deux ou trois partis qui font le déplacement en France, d’autres n’y pensent même pas. Pourtant, il s’agit d’un réservoir électoral très important. Le président du Tajamou Amel El-Djazair TAJ n’a pas attendu le début de la campagne électorale pour faire du porte-à-porte. Amar Ghoul s’est rendu dernièrement en France pour faire campagne auprès de nos ressortissants.