De la dégringolade des prix du pétrole, à la flambée de ceux des produits de large consommation, sans précédent, qui occupe le haut de l’affiche, les débats promettent d’être «chauds».
Le coup d’envoi est donné… Que proposeront les partis? Les thèmes ne manqueront pas. De la dégringolade des prix du pétrole qui a provoqué une sévère crise financière, aux préoccupations quotidiennes des citoyens qui subissent une flambée des prix des produits de large consommation, sans précédent, avec en toile de fond les conflits qui secouent certaines régions du monde, les débats s’annoncent aussi préoccupants, voire tragiques, que passionnants.
Tout dépendra de la verve qu’imprimeront à leurs harangues ceux qui ambitionnent de faire leur entrée au palais Zighoud-Youcef ou d’y prolonger leur bail. Ce qui renvoie inévitablement à la question sécuritaire, aux menaces terroristes qui pèsent sur nos frontières. Une ceinture de feu entoure le pays.
L’incendie est circonscrit grâce à une vigilance ininterrompue des services de sécurité et de l’Armée nationale qui veille au grain et assène des coups décisifs à ce qui existe encore comme groupuscules islamistes armés aux abois. C’est donc une campagne électorale débarrassée de ce danger qui avait pesé sur certains scrutins qui débute aujourd’hui. Reste aux formations politiques de lui donner ce cachet qui fera date. Celui du débat d’idées. Celui de propositions concrètes qui tendront à améliorer le quotidien des Algériens, la qualité de leur cadre de vie et leur environnement.
L’Algérie est quasiment à la croisée des chemins. La baisse des cours de l’or noir qui a entraîné celle de ses revenus en devises au point d’affecter dangereusement sa trésorerie a mis en exergue la question de sa dépendance par rapport à ses exportations d’hydrocarbures. Une conjoncture qui n’a cependant pas remis en question les grands projets d’ordre social tels que la construction de logements qui consiste à résoudre la crise de l’habitat comme a été préservée la subvention des prix de certains produits de première nécessité (pain, lait…).
La cohésion sociale est une des préoccupations essentielles des gouvernements successifs. Une nouvelle stratégie de croissance économique a été mise en chantier pour s’affranchir de cet assujettissement. Le chantier est en marche. C’est certainement le défi le plus remarquable qui reste à mener depuis l’accession de l’Algérie à son indépendance. Comment les partis qui sont descendus dans l’arène et qui aspirent à rafler la mise le 4 mai dans l’espoir de gouverner comptent-ils y contribuer? Quelle touche y apporteront-ils? Comme ils seront attendus sur cette question récurrente de la flambée des prix qui mine leur pouvoir d’achat.
Les racines du mal sont connues: la dérégulation des marchés de gros et la spéculation. Dans cet environnement non assaini, la sphère de l’informel et les différentes «mafias» de certaines filières agricoles, à l’instar de celle de la pomme de terre, sont comme des poissons dans l’eau.
Les Algériens tendront certainement une oreille attentive aux propositions qui seront faites pour venir à bout de tels fléaux. A celles qui en priorité concerneront leur alimentation en eau potable, de la prise en charge de l’état lamentable de leurs routes, du ramassage d’ordures ou du casse-tête de la bureaucratie. Autant de préoccupations qui offrent l’opportunité aux candidats à cette législature pas comme les autres eu égard aux décisions prises par le président de la République pour lui garantir un déroulement incontestable de convaincre leurs électeurs de se rendre en force aux urnes.
Reste à trouver la bonne formule. Ils devront pour cela faire échec aux formations politiques qui ont appelé au boycott de cette élection.
Un écueil qui devrait être contourné sans trop de mal à partir du moment où les principales forces politiques du pays (FFS, RCD, PT, RND, FLN, MSP…) ont décidé de descendre dans l’arène. En plus de garantir une crédibilité certaine à cette joute électorale, la participation de ces poids lourds doit dessiner la nouvelle carte politique algérienne.