Les abribus, les murs, les pylônes électriques… sont couverts des lambeaux d’affiches qui salissent et agressent la vue.
Les élections pour le choix des représentants au Parlement abordent aujour-d’hui leur dernier jour. Même si la campagne a été officiellement clôturée, de nombreux candidats l’ont prolongée dans le temps. En effet et depuis dimanche les cafés ne désemplissaient point. Les candidats ont opté pour un travail de proximité sans limites. Certains avec un culot sans égal, n’ont pas hésité à faire du porte-à-porte avec des jeunes filles chargées de convaincre les électrices à rallier leurs camps respectifs. Dans une précédente édition nous avons rapporté les appréhensions des citoyens devant l’affichage et les graffitis anarchiques.
Comme lors de toutes les échéances électorales antérieures certains partis continuent à salir les murs en placardant partout leurs affiches, voire à écrire à la peinture partout. Après un mois d’une ambiance totalement dévouée aux meetings, aux tournées de proximité, à l’affichage sauvage… la vie a repris son cours normal. Caractérisée par un affichage anarchique, les villes et villages de la wilaya gardent les stigmates d’un comportement indigne de candidats et de partis qui postulaient à des sièges dans la structure étatique.

Les abribus, les murs, les pylônes électriques… sont couverts des lambeaux d’affiches qui salissent et agressent la vue. «Combien doit débourser le contribuable pour effacer ces traces?», nous a confié un citoyen. Certains partis utilisent de la peinture pour inscrire des graffitis et des appels à voter pour ses candidats. Dans cette quête aux voix, plusieurs postulants s’évertuent et se découvrent une autre dimension sociale dans les lieux les plus fréquentés. Même les mosquées n’échappent pas à ces pratiques.
L’utilisation des lieux de culte étant interdite, ces formations politiques, surtout celles proches de la mouvance islamiste, ont hérité et perpétuent les méthodes du parti dissous. Elles profitent des cinq rassemblements quotidiens et de celui hebdomadaire du vendredi pour mener campagne surtout que la majorité des pratiquants reste une catégorie âgée soucieuse de tracas du quotidien et pas du tout branchée sur la politique, donc facile à tromper.
L’énigme reste le taux de participation. Au regard du désintéressement manifesté tout au long de la campagne, ce dernier peut être important. Comme pour la participation les résultats sont difficiles à pronostiquer; «comme pour l’APW ça se jouera entre les formations traditionnelles, le FLN, le RND, le FFS avec peut-être une surprise, en l’occurrence une défaite du RCD au profit de son frère «ennemi», le MPA de Amara Benyounès, le Parti des jeunes peut se frayer un passage grâce au maire de Bouira qui bénéficie d’une notable réputation due au fait que beaucoup de cadres du Rassemblement ont rejoint le Mouvement populaire algérien.
L’autre élément qui risque d’influer concrètement sur les résultats demeure l’obligation de satisfaire aux 7% des suffrages exprimés.
Comme lors des législatives précédentes où les 5% ont écarté des candidats d’envergure, cette obligation peut se dresser devant des listes qui n’ont pas un électorat partisan comme le FLN, le FFS et à un degré moindre le RND, et le RCD qui disposent d’une base au niveau de la wilaya.