24 916 candidats dont 7700 femmes appartenant à 44 partis politiques se présentaient pour 462 sièges de députes à pourvoir lors des élections qui se sont tenus hier. 800000 Algériens vivants en France pourraient aussi participer à la désignation des députés lors du premier scrutin organisé en Algérie après le printemps arabe.
Malgré un appel à la jeunesse du président Abdelaziz Bouteflika (75 ans) qui a assuré que «Ils (les jeunes) doivent prendre le flambeau car sa génération avait fait son temps », le taux de participation n’a été hier que 42,9 % des inscrits.
Ce risque de boycott massif avait été prédit depuis des mois. Plusieurs raisons sont évoquées : faible impact des reformes structurelles pour donner des perspectives à la jeunesse algérienne qui représente 75% de la population,
«En cinq ans, la situation n’a fait que se dégrader pour les Algériens. Le pétrole et le gaz, abondants dans le pays, permettent à quelques dizaines de familles d’acheter la paix sociale et de se maintenir en place au pouvoir depuis cinquante ans. Pendant ce temps, l’Algérie demeure le pays le moins diversifié économiquement au monde» a déplore le chercheur Kader Abderrahim. « Ce n’est pas en augmentant ponctuellement les salaires que l’on bâtit un projet politique » ajoute Abderrahim.
Le parti historique et présidentiel, le Front de Libération National (FLN) annonce qu’il va conserver sa position dominante.
Les islamistes qui ont lancé dans la bataille 7 partis dont 3 regroupés au sein d’une alliance « Algérie Verte » se disent sûrs de leur victoire en référence à la montée en puissance des partis islamistes au Maroc, Tunisie, Egypte. «Nous remporterons ces législatives si elles sont honnêtes et non entachées de fraude» a prédit un ténor d’un parti islamiste. Algérie Verte annonce nous gagnerons « que ce soit par KO ou par les points ». Les islamistes dénoncent les mesures prises par le pouvoir central pour contenir leur progression.
Le Front des Forces Socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed, a présenté des candidats après 10 ans de boycottage.
Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a refusé de participer aux scrutins en le jugeant comme une « insulte au malheur algérien ».
Le Rassemblement national démocratique (RND) veut défendre et « préserver la stabilité de l’Algérie ». Le patron de ce parti est Ahmed Ouyahia premier ministre sortant.
500 observateurs internationaux de l’Union européenne, l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), la Ligue arabe, l’Union africaine, l’ONU…supervisent la transparence et le bon déroulement des élections