Législatives : A défaut de gros moyens, les petits partis font du porte-à-porte: Le miroir magique de la proximité

Législatives : A défaut de gros moyens, les petits partis font du porte-à-porte: Le miroir magique de la proximité

A quelque chose disette est bonne: la proximité est le meilleur exercice, c’est même un baromètre qui nous informe sur les réelles aspirations de la société.

Quand les grands palaces, les belles affiches à très haute résolution, les shows médiatiques chèrement payés sont inaccessibles, quand on ne peut pas s’offrir de grands banquets et des méchouis à perte de vue, quand on ne peut pas transporter des dizaines de journalistes, les petits partis usent des moyens du bord. Ils se rabattent sur le travail de proximité.

Les petits partis se débrouillent pour animer leur campagne. A défaut des moyens financiers, les partis privilégient le contact direct avec la population. Ils sont nombreux à avoir opté pour cette méthode de travail. A quelque chose disette est bonne: la proximité est le meilleur exercice, c’est même un baromètre qui nous informe sur les réelles aspirations de la société, de prendre le pouls de cette société. Mieux encore, c’est la meilleure école politique pour les jeunes qui se frottent à cet exercice.

Vu que les déplacements à travers le pays sont coûteux, ils tentent de faire avec les moyens du bord. Conférences de presse, sorties dans les quartiers et les cafés, passage à la télé et à la radio sont les activités phares. Les petits partis font dans le sur-mesure avec leur budget limité. Contrairement aux partis majoritaires qui font dans la démonstration de force en animant deux meetings par jour dans les différentes wilayas du pays, les petits partis peinent à tenir des meetings en dehors du centre du pays. Faute de salles et de moyens, plusieurs partis ont démarré leur campagne à partir d’Alger.

C’est le cas du parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Le RCD a animé des activités sur Alger durant deux jours consécutifs. Il a ouvert le bal avec une conférence de presse animée par le président Mohcen Belabbas dimanche dernier au siège du parti.

Le lendemain, il a effectué une visite dans les quartiers d’Alger. «Le RCD garantira la quiétude et la stabilité sociale s’il obtient la majorité parlementaire lors de l’échéance du 4 mai prochain grâce à son programme qui dans son volet social, offre des solutions aux problèmes sociaux en matière de santé, de logement, de système de retraite, de chômage et de cherté de la vie», a affirmé Mohcen Belabbas, dans une déclaration à la presse en marge d’activités de proximité animées dans des quartiers des communes de Aïn Benian, Chéraga et Dély Ibrahim (ouest de la capitale).

Idem pour le parti d’El-Moustakbel. Son président Abdelaziz Belaïd a animé une conférence de presse le premier jour de la campagne au siège de son parti. Le Mouvement de la société pour la paix n’a pas été loin également. Abderrazak Makri a donné le coup d’envoi de sa campagne à partir d’Alger où il a fait une sortie à la place Emir Abdelkader.

Les petits partis ont sélectionné quelques wilayas pour animer des rencontres et des meetings, et cela tout dépend de leurs moyens. Pour rattraper ce vide, les petits partis se déploient sur la Toile. Des affiches, des portraits et toutes leurs activités sont retransmises sur les réseaux sociaux à longueur de journée. Sachant que la Toile permet d’accéder à des milliers d’abonnés et à titre gratuit, les partis politiques sont constamment présents sur le virtuel plutôt que sur le terrain. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que malgré les moyens dont ils disposent, les grands partis n’ont pas mis le paquet pour cette campagne. Contrairement aux années précédentes, ces derniers ont serré la ceinture en limitant les déplacements juste à la délégation.

Les chefs de partis n’ont pas fait appel à la presse pour couvrir leurs déplacements à l’intérieur du pays. A l’exception du parti Tajamoue Amal El Djazair, les autres, à savoir le FLN et le RND, ont limité leurs budgets respectifs. Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquent pour eux. Ayant le plus grand nombre d’élus au sein de l’APN, les deux partis majoritaires perçoivent une fortune au titre des aides accordées par l’Etat aux partis selon le nombre de députés. Sur un simple élu, le parti perçoit 400.000 DA et 500.000 pour chaque femme élue.

Ce qui démontre que la part du lion revient au FLN et au RND. Cela sans parler des bailleurs de fonds et des hommes d’affaires qui ne lésinent par sur leurs moyens pour financer les activités des partis. D’ailleurs, le secrétaire général du FLN l’a très bien affirmé. «Nous n’avons pas besoin des moyens de l’Etat, nous avons les moyens pour animer dix campagnes», a affirmé Ould Abbès en marge de l’audience qu’il a accordée dimanche dernier à une délégation du Congrès américain.