Législatives 2012: La presse nationale partagée sur les grandes tendances politiques du scrutin

Législatives 2012: La presse nationale partagée sur les grandes tendances politiques du scrutin
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Les résultats des élections législatives 2012 continuent de susciter l’intérêt de la presse nationale dimanche tous secteurs confondus, dont les commentaires et les analyses décortiquent parfois au scalpel ce scrutin.

« El-Watan » (Indépendant) estime que  »malgré les engagements du pouvoir sur l’organisation d’un scrutin honnête et transparent, la réalité des résultats et du déroulement du vote laissent penser que les vieilles recettes de la fraude ont été reconduites ». « Le régime vient une nouvelle fois de prouver qu’il refuse tout changement politique et pacifique », a-t-il déduit.

Estimant que les résultats (du scrutin) sont un « non événement », le quotidien « El-Khabar » (Indépendant) relève de son côté que la victoire du Front de libération nationale (FLN) « n’est pas une surprise », qualifiant les élections de « mascarade » et ses résultats de « moquerie ».

 »Une participation de 42%, une victoire écrasante du FLN avec 48% des votes exprimés et un boycott-abstention de 58%, tels sont les principaux trois chiffres à considérer pour une première évaluation du scrutin, si l’on veut se contenter des résultats officiels des élections, sans prêter attention auxaccusations de fraude et de bourrage des urnes », fait remarquer de son côté Liberté (Indépendant).

Le quotidien relève que le nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) garde une configuration « étrangement ressemblante à celle qui la précède ». « Les petites nuances sont incarnées par l’arrivée des députés FFS (Front des forces socialistes) à la place de ceux du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et l’affaiblissement de la présences des islamistes, à leur tête le MSP (Mouvement de la société pour la paix), réduits à un rôle de figurants », soutient-il.

De son coté, le « Quotidien d’Oran » (Indépendant), estime que « les polémiques et controverses allumées par les résultats officiels du scrutin ne s’éteindront pas de sitôt ».

« L’on discutera longtemps encore sur la véracité ou pas du taux de participation proclamé officiellement par les autorités et sur les scores attribués aux listes des candidats », ajoute-t-il.

Par ailleurs, « La Nouvelle République » (Indépendant) met en avant que « devant le spectacle désolant » qu’offrent les pays arabes où des révolutions ont permis à la déferlante islamistes de s’imposer, « les Algériens ont préféré à la perspective d’un changement, le confort de la continuité ».

 »S’ils (Algériens) ont choisi de donner au FLN et le RND (Rassemblement national démocratique) davantage de pouvoir, aux dépens de toutes les autres formations, c’est pour signifier que symboliquement ils font le choix novembriste », explique-t-il.

Sur les résultats du scrutin, il affirme qu’ »il n’y a rien de plus frauduleux que la dénonciation d’une fraude qui n’a pas eu lieu ». Le quotidien « EL Moudjahid » (Public) parle par ailleurs d’un « nouveau départ », précisant que la future chambre basse aura une « tâche lourde » dans sa mission, en premier lieu la révision de la constitution, le parachèvement du processus de réformes initiés en 2011.  »Il s’agit également de répondre aux attentes du peuple et rester à l’écoute de la société et de placer l’intérêt suprême de la nation au-dessus de toute autre considération », rappelle-t-il.

« Les algériens catégoriques par les urnes, fort désir de continuité des réformes », rapporte dans sa Une le quotidien Horizons (Public). Selon le même quotidien, les électeurs ont fait le choix de « préserver l’Algérie », faisant état d’ »un besoin de s’assurer que la politique menée ces dernières années par le président de la République, se poursuive, sachant que la meilleure façon de le faire c’est de prêter une représentativité, la plus grande possible, au parti le plus proche du président ». « Echaâb » (Public) a rappelé de son côté que le scrutin qui s’est déroulé en présence de 500 observateurs étrangers « donnera de la crédibilité à l’Algérie et la consolidation de la stabilité ».

« Echorouk » (Indépendant), a évoqué, quant à lui, le « difficile examen » qu’auront les futurs députés, en premier celui de « redorer leur réputation » en accomplissement leur devoir envers le citoyen. Pour « L’expression » (Indépendant), le fièvre électorale retombée, « reste à analyser la donne induite ».

« On affirme que les nouveaux députés sont mieux instruits (…). Certes, mais il manquera à ces députés l’essentiel: la dimension politique qui est tout sauf une donne innée. C’est ce déficit politique qui va faire la différence, dés lors que la nouvelle chambre basse fera ce qu’ont fait ses devancières: enregistrer et acquiescer », écrit-il.