Un membre de la commission nationale des réformes du système éducatif l’a affirmé hier
Les réformes engagées dans le système éducatif ne cessent de susciter le mécontentement des syndicats autonomes de l’éducation nationale, et encore plus les parents d’élèves.
Les réformes engagées par le ministère de l’Education nationale dans le système éducatif répondent-elles vraiment aux nouveaux besoins de la société ? Cette question a fait une nouvelle fois l’objet d’un débat organisé par le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) hier à la maison des syndicats à Alger.
« Les décisions prises par la commission nationale des réformes du système éducatif n’ont pas été adoptés telles qu’elles sont », a révélé Adel Abderrezak, enseignant universitaire et membre de la commission nationale des réformes du système éducatif.
« L’éducation a été politisée », a-t-il encore ajouté. L’objectif de cette commission, selon la même source, était de préparer les enseignants et les élèves et leurs parents à des changements éducatifs. « Ils se sont donné les moyens pour piéger les acteurs éducatifs », a-t-il tonné, avant d’ajouter qu’il y a beaucoup de choses à faire encore dans le système éducatif qui, selon lui, est insuffisant. Celui-ci croit dur comme fer qu’il faut sortir de l’école publique.
« C’est la cohésion politique idéologique », dira M. Abderrezak. Tout en indiquant qu’ »il n’y pas démocratisation de l’éducation mais il y a massification de cette dernière”, le conférencier a souligné qu’il faut ramener une source autre que le budget de l’Etat. D’après lui, toutes ces réformes sont engagées dans un processus de mondialisation « où nous ne devons former que les filières utiles ou ce que le marché peut consommer ».
« Alors que l’objectif de ces réformes était de parvenir à scolariser tous les élèves, les réformes en question ont créé le business school, où il a été enregistré la déperdition scolaire de 500 000 élèves au niveau du secondaire », poursuit encore M. Abderrezak. Il dira dans ce sens que « nous sommes au bas de l’échelle ; nous avons besoin d’être dans la compétence”.
De son côté, le porte-parole du CLA a indiqué que nous sommes passés de l’approche par objectif à une nouvelle approche qui est l’approche par compétence.
Ce dernier se dit ne pas comprendre pourquoi la colonne vertébrale de la réforme, qui est l’approche par compétence demeure toujours suspendue. Selon lui, pour que l’élève soit dans l’approche par compétence, il a besoin d’avoir un emploi du temps aéré et d’être dans une classe de 15 à 20 élèves. L’Etat doit procéder également à la mise en place des moyens technologiques, et à la formation des enseignants.
L’orateur se dit ne pas comprendre comment la tutelle a entamé la réforme avec un élève qui a été pendant six ans dans l’ancien système. Ceci, affirme la même source, permet de garder le secteur éducatif en effervescence permanente. Il a par ailleurs saisi cette occasion pour rendre hommage au défunt Redouane Osmane, qui a consacré toute sa vie à la défense des causes justes.
Lemya Ouchenir