L’éducation nationale en mal de discipline?

L’éducation nationale en mal de discipline?
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L’école algérienne vit chaque année le même scénario : au début de l’année ce sont les enseignants qui entament l’année sociale avec des grèves, et au milieu du cycle scolaire ce sont les élèves qui réclament du ministère de tutelle la fixation d’une limite pour les cours à réviser en prévision du Bac.

Depuis quelques années, les élèves croient en leur pouvoir de grève et imposent à la tutelle la limitation des cours pour l’examen du baccalauréat. Face à cette situation qui perdure et qui met le doigt sur la question épineuse du système pédagogique en Algérie, le ministère de l’Education ne semble pas prendre en compte les couacs de ce programme jugé, trop chargé par les acteurs de l’éducation. Pour le ministère le bilan se fait au vu des résultats scolaires qui semblent être en constante évolution. Du côté des partenaires sociaux , dont le CLA, les résultats du baccalauréat ne reflètent pas le niveau des élèves, au contraire, ce qui se traduit par un discrédit du diplôme du secondaire. Pour dénouer le nœud gordien de l’enseignement du premier cycle, le nouveau ministre l’Éducation nationale, Abdellatif Baba Ahmed, a déclaré que son département se penchera sur l’évaluation des réformes du système éducatif lancées depuis 2003 en concertation avec les différents partenaires du secteur «sans toucher à leur esprit». Pour y arriver, le ministère fera-t-il appel à des experts algériens ou étrangers ? La question en vaut le détour au regard du système LMD qui n’a pas eu bonne presse, au vu de son rejet par les étudiants d’une part, et des ses débouchés sur le monde du travail pour les jeunes diplômés d’autre part. Pour rappel, les réformes qu’a connues ce secteur ont engendré depuis leur application une succession de grèves ce qui sans doute pousse Unicef Algérie a réévaluer les réformes de Benbouzid. A ce propos, un communiqué de l’UNICEF Algérie fait cas de la recherche «d’un cadre disposant d’une connaissance approfondie du système éducatif et possédant une capacité analytique pour faire des propositions d’accompagnement du projet d’éducation de qualité pour



tous ».

D’après la même source, «il est attendu des résultats pour aider à l’identification des disparités au sein des secteurs de l’éducation et de la jeunesse afin de les éliminer. Une communication soutenue par un network de partenariats et de collaborations engagés est prévue. Il est exigé des candidats une connaissance exhaustive du système éducatif algérien ainsi qu’une vision quant aux politiques et stratégies mises en œuvre actuellement par le ministère de l’Education et les partenaires du secteur». En attendant, la question de l’enseignement reste posée et l’acceptation des grèves à tout bout de champ notamment dans les secteurs secondaire moyen ou primaire ont de gros impacts sur le niveau de l’éducation de nos enfants. Il en va de l’enjeu de leur avenir. Si bien que toute grève n’est pas acceptable et la discipline est mère des prudences. Perçues sous cette optique, toutes ces grèves n’ont pas lieu d’être.

LG Algérie

Par : Kahina Hammoudi