L’économie sous le président Chadli Bendjedid et la dynamique historique

L’économie sous le président Chadli Bendjedid et la dynamique historique

Le président Chadli Bendjedid vient de décéder. Je présente à sa famille et à ses proches mes sincères condoléances.

Les chefs d’Etat algérien.

L’histoire fondement de la connaissance ne se découpe pas en morceaux, existant des imbrications dialectiques au cours du temps. La compréhension de la période 1980-1990 et notamment des évènements du 05 octobre 2008 doit être replacée dans la dynamique historique de la société algérienne.

La période de 1963 à 1979 où l’économie socialiste spécifique

C’est l’hymne à la liberté chantée en I962 dans les rues de l’ensemble de l’Algérie indépendante, les espoirs suscités par le socialisme spécifique à l’algérienne, l’autogestion des domaines des colons qui devait élever la production, restituer les paysans dans leur dignité, mais aussi les luttes de pouvoir entre l’Intérieur et l’Extérieur des différents clans. Le 19 juin I965, le Président élu auparavant est destitué et c’est le discours du sursaut révolutionnaire du fait que l’Algérie serait au bord de la faillite. Il fallait la redresser, grâce à un pouvoir fort qui résisterait aux évènements et aux hommes, à travers trois axes : la révolution industrielle, la révolution agraire, et la révolution culturelle, en prenant comme base le plan économique du programme de Tripoli qui repose sur la dominance du secteur d’Etat, comme fer de relance de l’économie nationale, à travers les grosses sociétés nationales. Ceux sont les discours triomphants de constructions des usines les plus importantes du monde, du bienfait de la révolution agraire, garantie de l’indépendance alimentaire, de l’école et de la santé pour tous et de la promesse solennelle que nous deviendrons, horizon 1980, le Japon de l’Afrique avec les lancements du plan triennal 1967-1969,du premier quadriennal 1970-1973 et du second quadriennal 1974-1977. Le système d’information, socio-éducatif participait à ces slogans idéologiques, comme façonnement des comportements. Nous assistons aux discours de la vertu des fameuses industries industrialisantes avec la priorité à l’industrie dite lourde et au niveau international l’Algérie leader du nouvel ordre économique international dans sa lutte contre l’impérialisme, cause fondamentale du développement du sous développement. Et voilà qu’après la mort du Président après une longue maladie et une lutte de pouvoir qui se terminera par un compromis avec la venue d’un nouveau président, qu’en 1980, nous apprenons de la part des responsables politiques que cette expérience a échoué et que la période passée était une décennie rouge.

Les nombreuses commissions, dont les résultats sont jetés dans les tiroirs après des exploitations politiques, contribueront à ces dénonciations. Du fait de la compression de la demande sociale durant la période précédente et surtout grâce au cours élevé du pétrole, les réalisations porteront sur les infrastructures, la construction de logements et l’importation de biens de consommation finale avec le programme anti-pénurie avec la construction sur tout le territoire national des souks fellahs. On assiste d’ailleurs à de fortes similitudes pour la période 2000/2012 marquée par une aisance financière sans précédent. L’Algérie ne connaît pas de crise économique selon les propos télévisés un d’ex Premier Ministre, qui touchait en ces moments les pays développés avec un baril en termes de parité de pouvoir d’achat 2012, équivalent à 80/90 dollars. C’est alors l’application mécanique des théories de l’organisation, en les fractionnant, car les grosses sociétés nationales ne seraient pas maîtrisables dans le temps et l’espace. En 1986, la population algérienne contemple l’effondrement du cours du pétrole les listes d’attente et l’interminable pénurie. Et voilà que nous avons un autre discours : les algériens font trop d’enfants, ne travaillent pas assez. C’est à cette période que s’élaborent les premières ébauches de l’autonomie des entreprises publiques avec la restructuration organique. L’on fait appel à la solidarité de l’émigration que l’on avait oubliée. IL s’ensuit l’effondrement du dinar dont on découvre par magie que la parité est en partie fonction du cours du dollar et du baril de pétrole et non au travail et à l’intelligence seules sources permanentes de la richesse. On loue alors les vertus du travail, de la terre, l’on dénonce les méfaits de l’urbanisation, du déséquilibre entre la ville et la campagne, et l’on redécouvre les vieux débats entre partisan de l’industrie lourde qui serait néfaste, les bienfaits de l’industrie légère et la priorité à l’agriculture dont on constate le niveau alarmant de la facture alimentaire. Et comme par enchantement c’est le slogan de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et au moment qu’il faut.

La période historique de 1988 à 2000 : crise politique

Octobre I988 conséquence de la crise de 1986 qui a vu s’effondrer les recettes d’hydrocarbures de 2/3, contredit ces discours populistes, et c’est le début timide d’une presse libre et d’un multipartisme que l’on tente de maîtriser par l’éclosion de Partis (une famille pouvant fonder un parti avec des subventions de l’Etat) avec la naissance d’une nouvelle constitution en 1989 qui introduit des changements fondamentaux dans notre système politique qui avait un caractère monocratique depuis l’indépendance conférant ainsi à notre système politique un caractère pluraliste. Elle était cependant porteuse d’une vision hybride de la société, dans la mesure où certains articles renvoyaient à des options politico-économiques et politico-idéologiques contradictoires traduisant un non consensus sur la voie économique à suivre. Sur le plan économique, entre I989-I990, c’est l’application des réformes avec l’autonomie de la banque centrale, à travers la loi sur la monnaie et le crédit, la libéralisation du commerce extérieur, une tendance à l’autonomie des entreprises et l’appel, très timidement, à l’investissement privé national et international sous le slogan secteur privé facteur complémentaire du secteur d’Etat. Après le socialisme spécifique, c’est l’économie de marché spécifique avec la dominance du secteur d’Etat soumis à la gestion privée. Effet de la crise économique, nous assistons à une crise politique sans précédent qui couvait déjà puisque un ex chef de gouvernement qui agissait dans le cadre de la Constitution de 1976, amendée en 1989, s’est opposé au Chef de l’Etat refusant de démissionner en invoquant la responsabilité politique de son gouvernement devant la seule Assemblée nationale, qui était au mains du FLN dont le président n’était autre que le même Président. La crise fut accélérée par des élections législatives, coordonnées par un nouveau chef de gouvernement issu des hydrocarbures.

Une explosion sociale s’ensuivit avec des élections remportées par le courant islamique dont l’aboutissement sera la démission de ce Président après plus d’une décennie de pouvoir. Le procès est fait cette fois à la décennie noire de 1980/1990. Et c’est la liste interminable de chefs de gouvernement et de ministres, changement successif du à la profonde crise qui secoue le pays. C’est la naissance du Haut Comité d’Etat (HCE), la venue d’un historique et figure charismatique qui donnera une première lueur d’espoir, présidera à peine six mois le HCE avant d’être assassiné, son remplacement par un autre membre du HCE, avec parallèlement, un Conseil Consultatif faisant œuvre de parlement désigné. L’on rappellera comme chef de gouvernement le père de l’industrie lourde des années I97O qui prônera l’économie de guerre. Son départ fut rapide du fait de la cessation de paiement. Lui succèdera un premier ministre membre du HCE artisan du programme de Tripoli qui signera l’accord de rééchelonnement avec le FMI, démissionnant tout juste après, l’Algérie étant en cessation de paiement n’ayant pas de quoi acheter un kilo de farine. Les accords avec le FMI verront une baisse drastique de la valeur du dinar (75% environ) avec l’accord pour le rééchelonnement de la dette en mai 1993 avec le Club de Paris (dette publique) et le Club de Londres (dette privée ), accompagné d’un Programme d’ajustement structurel (PAS) entre l’Algérie, le FMI, la Banque mondiale (BIRD) et l’Union européenne afin de remédier aux déséquilibres de la balance des paiements fortement affectée par la chute des cours des hydrocarbures et du poids de la dette extérieure. La période qui suit verra un Chef d’Etat avec un parlement de transition à savoir le C.NT (conseil national de transition) combinaison d’associations et de partis politiques désignés. Viendront les élections d’un Président dont le discours sera axé sur le rassemblement, pour sortir le pays de la crise et une nouvelle constitution (1996) qui va s’attacher à éliminer les éléments de dysfonctionnement de la Constitution de 1989 en encadrant de manière sévère les mutations que je viens de rappeler. Elle crée la seconde chambre, dite Conseil de la Nation, et par le truchement de l’article 120, lui donne pratiquement le pouvoir de bloquer un texte de loi voté par la première chambre, l’APN. Mais fait nouveau et important, elle limite le mandat présidentiel à deux étalé sur cinq années. Mais nous sommes toujours dans la même ambiguïté politique en maintenant le caractère dual de l’Exécutif,( ni régime parlementaire, ni régime présidentiel) tout en consolidant le système de Conseils existants dont l’institution d’un Haut Conseil Islamique et d’un Haut Conseil de Sécurité qui est présidé par le président de la République. C’est à cette période que naît le Parti le rassemblement national démocratique (R.N.D) dont le fondement du discours est la lutte anti-terroriste qui raflera presque tous les sièges en 8 mois d’existence tant à l’APN qu’ au Sénat au détriment du Parti FLN et qui provoquera par la suite des protestations interminables et une commission sur la fraude électorale dont les conclusions ne verront jamais le jour. Les parlementaires du fait de la situation sécuritaire de l’époque, auront surtout pour souci de voter des rémunérations dépassant 15 fois le SMIG de l’époque alors que la misère se généralise, oubliant naturellement du fait de la généralisation des emplois rentes, qu’un parlementaire aussitôt sa mission terminée retourne à son travail d’origine et qu’une retraite automatique revient à afficher un mépris total pour une population meurtrie. Dans la foulée, la venue de deux chefs de gouvernement dont le premier technicien pratiquera le statut quo et le second l’application des accords du FMI qui aura à son actif le cadre macro-économique stabilisé mais avec des retombées sociales négatives du fait de la douleur de cet ajustement.

La période de 2000 à 2012 : dépenser sans compter grâce à la rente

Ce président démissionne et des élections sont programmées le 08 avril I999 avec l’élection d’un Président qui promet de rétablir l’Algérie sur la scène internationale de relancer la croissance économique pour atténuer les tensions sociales et de mettre fin à l’effusion de sang qui sera verra plus tard le référendum sur la réconciliation nationale avec un vote massif en faveur de la paix. Un chef de gouvernement est nommé après plus de 8 mois d’attente mais son mandat sera de courte duré, à peine une année, du fait des conflits de compétences. Un second chef de gouvernement lui succèdera mais qui démissionne, tout en se présentant candidat à la présidence avec comme conséquence une dualité dans les rangs du FLN dont il est tissu. Il est remplacé par le Secrétaire Général du RND. Viennent ensuite les élections du 08 avril 2004 qui sont largement remportées par le précédent Président avec trois chefs de gouvernement successifs : premièrement le secrétaire général du RND qui a été chargé des élections de 2004, puis le secrétaire général du FLN courant 2007, ce Parti avec les élections successives étant devenu majoritaire tant au niveau de l’APN que du Sénat, avec peu de modifications dans la composante ministérielle puisque l’ancien chef de gouvernement n’a pu nommer aucun ministre entre mai 2006 et juin 2008, assistant d’ailleurs à la même composante à quelques variantes près depuis 12 années, idem pour les walis et les postes clefs de l’Etat. Puis à nouveau courant 2008 voilà le retour du secrétaire général du RND sera chargé des élections d’avril 2009 avant d’être remplacé en septembre 2012 par un premier ministre non partisan dont la mission essentielle est d’éviter l’implosion sociale et de préparer les élections présidentielles d’avril 2014. C’est également durant cette période courant novembre 2008 qu’est amendée la constitution non pas par référendum mais à la majorité des deux chambres.

Les députes et sénateurs feront comme leurs prédécesseurs se faire voter un salaire de plus de 300.000 dinars par mois, plus de quatre fois le salaire d’un professeur d’université en fin de carrière. Cet amendement ne limite plus les mandats présidentiels, tout en supprimant le poste de chef de gouvernement en le remplaçant par celui de premier ministre consacrant un régime présidentiel. Dans la foulée l’élection présidentielle s’est tenue le 09 avril 2009 où l’ancien président est réélu pour un nouveau mandat de cinq années (2009/2014) en promettant la création de trois millions d’emplois durant cette période et d’augmenter le pouvoir d’achat des Algériens. Mais fait nouveau, une crise mondiale sans précédent depuis la crise d’octobre 1929 est apparue en octobre 2008. Comme en 1986, courant 2008/2009 différents responsables politiques déclareront à la télévision officielle que la crise ne touche pas l’Algérie du fait de la non connexion avec le système financier mondial, de la non convertibilité du dinar et de l’importance des réserves de change oubliant que les dépenses réelles c’est-à-dire le plan de financement est largement tributaire du cours des hydrocarbures. C’est également durant cette période où nous assisterons à deux politiques socio-économiques contradictoires : la période 2000/2004 où existe une volonté de libéralisation du moins à travers les textes juridiques avec l’accord signé pour une zone de libre échange avec l’Europe applicable depuis le 1er septembre 2005, une nouvelle loi sur l’investissement, sur la privatisation, les lois sur l’électricité et le transport du gaz par canalisation et l’amendement de la loi sur les hydrocarbures autorisant l’investissement étranger sans limites. Revirement durant la période 2006/2010, la loi des hydrocarbures est amendée postulant pour ce segment que la Sonatrach sera majoritaire au moins de 51% tant à l’amont, l’aval que pour les canalisations et encore amendements en septembre 2012 étendant cette règle à tous les secteurs y compris le raffinage et la pétrochimie. Cela fait suite aux lois de finances complémentaire 2009/2010 qui avaient introduit la préférence nationale 51% pour le national minimum et 49% pour les étrangers, étendue en 2010 également aux banques. Dans ce cadre, le 11 juillet 2010 est adopté le décret présidentiel sur la réglementation des marchés publics, prévoyant une profonde révision de la réglementation en vigueur depuis près d’une décennie, la marge de préférence nationale passant de 15% à 25% dans les appels d’offres. Dans la même foulée face aux évènements du printemps arabe, depuis la mi 2010, nous assistons à du replâtrage, sans visions socio économique stratégique, des dépenses monétaires sans analyser les impacts : 500 milliards de dollars entre 2004/2013 , dont 286 milliards pour 2010/2014, 130 milliards de dollars étant des restes à réaliser du programme 2004/2009, dont 70% allant aux infrastructures avec des surcouts exorbitants, mauvaise gestion, corruption, le cout de certains projets allant parfois à plus de 30% par rapport aux normes internationales. N’existant pas de politique salariale véritable encourageant la création de la valeur, la distribution de la rente des hydrocarbures sans contreparties productives favorise les couches rentières au détriment des couches créatrices de valeur, ayant pour objectif essentiellement de calmer le front social, 98% d’exportation représentées par les hydrocarbures, 75% des besoins des ménages et entreprises étant importés. Tous les segments de la société font pression pour avoir leur part de rente et immédiatement, opérateurs publics, privés, ménages. L’inflation de retour entre 2010/2012, reflet de cette injection massive de monnaies sans contreparties productives avec le manque de régulation des circuits commerciaux où domine la sphère informelle produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l’Etat où tout se trait en cash contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation e t65% des produits e première nécessité , est comprimée artificiellement par des subventions généralisées, accentuant les importations. Elles sont mal ciblées, accentuant le déficit budgétaire et la concentration du revenu national au profit de couches rentières. Les réserves de change avoisinent 193 milliards de dollars fin septembre 2012 mais dont 83% sont placés à l’étranger tant en bons de trésor américains qu’en obligations européennes, certes garantis par les Etats, mais à des rendements presque nuls voire négatifs tenant compte du retour de l’inflation mondiale à environ 3%. Cela pose la problématique suivante : pourquoi continuer à épuiser cette rente, sacrifiant les générations futures, pour aller placer cet argent à l’extérieur si les capacités d’absorption intérieures sont limitées.

Conclusion : le couple contradictoire rente/réformes

En résumé, face tant aux mutations mondiales qu’internes à la société algérienne, cette jeunesse « parabolée » a une autre notion des valeurs de la société. Cela se constate à travers l’éclatement de la cellule familiale, la baisse progressive du poids des tribus, de certaines confréries religieuses et de certaines organisations syndicales, (ces dernières ne mobilisant uniquement pour des revendications sociales et non pour des actions politiques), du fait de discours en déphasage par rapport aux nouvelles réalités mondiales et locales. Notre analyse montre clairement que le fondement du système, de 1963 à 2012, repose sur la rente des hydrocarbures avec des liens dialectiques entre la logique rentière et l’extension de la sphère informelle dominante, au plus niveau du pouvoir, expliquant le déclin de la sphère productive.

L’Algérie est en transition éternelle depuis 1986, ni économie administrée, ni véritable économie de marché concurrentielle, avec des tendances monopolistiques rentières. Cela explique les difficultés de la régulation politique, sociale et économique, »fonctionnant entre l’imaginaire de la Oumma et la construction d’un Etat-nation » selon l’expression de Malek Chebel. Il faut éviter d’assimiler la population algérienne à un tube digestif grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures pour une paix sociale éphémère. L’épuisement des hydrocarbures sera dans 25 ans au moment où la population algérienne aura atteint 50 millions d’habitants. Il serait maladroit pour le pouvoir algérien d’ignorer les expériences récentes de certains pays du monde arabe et surtout les bouleversements géostratégiques notamment au niveau du Sahel. Avec la grogne sociale croissante, la population algérienne a soif de démocratie et de justice sociale mais également d’efficacité économique. Les nombreux micros partis insignifiants sont souvent instrumentalisés par l’administration se manifestant qu’au moment des échéances électorales en contrepartie d’une fraction de la rente, sans impacts réels sur la société comme en témoigne les dernières élections législatives où taux d’abstention, plus bulletins nuls dépassent les 64% avec comme paradoxe majoritaire en nombre de sièges, minoritaire en nombre de voix avec 6,11% pour le parti FLN par rapport aux inscrits à ne pas confondre avec le FLN historique propriété de toute la population algérienne. Il en sera certainement pareil pour les élections locales de novembre 2012.

La raison principale : malgré les évènements d’octobre 2008, et la période sanglante 1990/2000 (200.000 morts selon les officiels) le système est le même dans son fonctionnement, bien que tétanisé depuis les révoltes du monde arabe. Aussi, tout en évitant une vision totalement négative, des réformes, certes sous la pression des évènements, il s’agit de replacer la période économique du président Chadli Bendjedid au sein de la dynamique historique 1963/2012. C’est la même logique rentière achetant une paix sociale fictive et éphémère par la distribution de la rente, évitant les réformes structurelles qui briserait la cohésion du pouvoir car déplaçant des segments de pouvoir. Sous la période 1980/1985, le pouvoir a acheté la paix sociale mais pas pour la période 1986-1990 avec l’épuisement de la rente, expliquant la révolte sociale avec son point culminant la crise politique et le rééchelonnement de 1994. Il existe une logique paradoxale depuis l’indépendance politique : plus le cours des hydrocarbures augmente, plus les réformes politiques, institutionnelles et micro économiques sont bloqués avec plus de corruption et un gaspillage croissant des ressources financières. L’Algérie en ce mois d’octobre 2012 est en plein syndrome hollandais.

Professeur Dr Abderrahmane Mebtoul, expert International