L’économie algérienne toujours vulnérable

L’économie algérienne toujours vulnérable
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En 2010, l’économie algérienne apparaît ambivalente avec des forces et des faiblesses. Si le Produit Intérieur Brut a augmenté, l’économie voit toujours sa croissance tirée par les dépenses publiques et donc par les ressources tirées des hydrocarbures.

Au moment où le pays dispose de tous les atouts pour achever ces transitions et s’engager dans un développement soutenu et durable, la machine des réformes est en panne. Le pays fait face à des défis majeurs et des périls certains, alors qu’il dispose de potentialités importantes pour s’en sortir.

Mais ces potentialités sont restées en jachère. Malgré l’aisance financière, les conditions de vie des citoyens se dégradent et le pays s’appauvrit, parce que cette aisance f inancière est le résultat de l’exploitation d’une ressource non renouvelable, donc perdue à jamais.

C’est une économie vulnérable, par les mauvais choix économiques concentrés sur l’exploitation d’une ressource naturelle non renouvelable et par l’aménagement du territoire où la population est extrêmement mal repartie. C’est une économie volatile où la f iscalité ordinaire ne couvre que 60% des dépenses courantes. Autrement dit, sans fiscalité pétrolière, il faut baisser de 40% les dépenses de fonctionnement et dire adieu aux dépenses d’équipements.

LG Algérie

Les exportations hors hydrocarbures ne couvrent qu’à peine 5% des importations. Lorsque le prix du pétrole baisse de moitié, les recettes budgétaires tombent de 40%. C’est une économie dépendante, puisque 98% des devises du pays viennent des hydrocarbures et 80% des recettes budgétaires viennent de la f iscalité pétrolière. Nous importons 75% des calories que nous consommons.

L’économie algérienne est l’archétype de la malédiction des ressources à savoir une économie qui dispose d’un secteur de ressources naturelles (hydrocarbures dans le cas de l’Algérie), tourné vers l’exportation (98% en Algérie) qui génère de substantielles recettes publiques (80% des recettes budgétaires en Algérie), mais qui, paradoxalement, engendre une stagnation économique et une instabilité politique. En plus de cette situation préoccupante, l’Algérie doit faire face à la baisse des capacités d’exportation d’hydrocarbures que certains experts, dont Benbitour, situe autour de 2020.

Aujourd’hui, il y a un consensus au niveau des différentes sources d’analyse pour situer le Peak Oil (le sommet de la courbe de production de pétrole) au niveau de la planète autour de l’an 2020, avec plus ou moins cinq ans. Autrement dit, le 21ème siècle, sera le siècle du déclin de la production de pétrole et de gaz. Il deviendra alors diff icile de f inancer le budget et de couvrir les besoins d’importations.

«Nous avons subi un premier avertissement, pour le moment sans frais, lorsque les prix du pétrole ont chuté de 147 dollars en Juillet 2008 à moins de 40 dollars à f in 2008, soit une baisse de plus de 70%, suite au déclenchement de la crise f inancière internationale », a indiqué récemment l’ancien ministre Ahmed BENBITOUR.

Verra-t-on, comme dans les décennies 70 et 80, une émergence économique contrariée voire stoppée du fait d’une industrialisation inachevée et ineff icace et d’un blocage structurel maintenu par la variante algérienne du syndrome hollandais, avec un défaut persistant d’anticipation et une propension au gaspillage du fait de la mauvaise gestion ? Pour paraphraser M. Mustapha Mekideche.

Ou, au contraire assistera- t-on à l’émergence d’une croissance durable et soutenu par des excédents f inanciers et la construction d’infrastructures essentielles conduisant à une économie diversif iée, compétitive et intégrée à l’économie mondiale ?

Les réponses à ces questions posées par M. Mustapha Mekideche dépendent de la réussite de la politique de la demande engagée, mais aussi de la capacité de notre pays à promouvoir une politique eff icace de l’offre, déclinée notamment autour de l’appui à l’émergence des capacités d’entreprises signif icatives en nombre, en taille et en qualité.

Kezoul L