Le secteur financier se développe lentement mais sûrement. Malgré une crise aiguë au niveau mondial, force est de constater que ce secteur tient le coup en Algérie.
Ce n’est pas fortuit, assure le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci.
Pour ce dernier, qui a accordé, hier, un entretien à l’APS, «l’Algérie est actuellement l’un des rares pays émergents à faible vulnérabilité externe».
Pourquoi ? Pour Laksaci quatre éléments constituent cette résilience de l’économie algérienne face aux chocs externes : un faible taux d’endettement extérieur, des réserves de changes élevées, un taux d’inflation faible et des moyens considérables de financement, notamment à travers le Fonds de régulation des recettes.
La Banque d’Algérie constate aussi qu’«après huit années de gestion macroéconomique saine en Algérie, l’année 2008 s’est caractérisée par des performances financières historiques à en juger notamment par la solidité marquée de la position financière extérieure nette».
Les chiffres parlent d’eux même : la croissance hors hydrocarbures s’est située au-dessus de 6% pour la deuxième année consécutive, les réserves de changes ont atteint un niveau record à 143,1 milliards de dollars à la fin 2008, la dette extérieure est maintenue à un niveau très bas soit 2,5% du PIB, les finances publiques enregistrent un excédent global de 7,6% du PIB.
Mais également l’inflation qui est restée sous contrôle à 4,4% contre 3,5% en 2007 malgré un contexte d’inflation importé et des ressources accumulées au niveau du Fonds de régulation des recettes (FRR) ont atteint 4 280,1 milliards de dinars à la fin 2008.
Cette solidité financière est confirme par ailleurs par des performances qu’enregistrent régulièrement les différents organismes et institutions du secteur.
C’est ainsi que le P-DG de la Banque extérieure d’Algérie s’est permis de qualifier le bilan de la BEA de «performance spectaculaire».
Cette Banque, classée la première au Maghreb et deuxième en Afrique, a enregistré un total bilan en 2008 de plus de 33,5 milliards de dollars.
Elle a accordé près de 500 milliards de dinars de crédits à l’économie nationale.
Le fait saillant dans tous cela est l’expansion de la BEA, qui aura dans les prochains mois deux nouvelles filiales qui ne feront qu’accompagner encore les entreprises en quête d’appui financier.
En sus du secteur des banques, celui des assurances n’est pas en reste.
Son chiffre d’affaires (CA) a augmenté de 4,9% durant le premier trimestre 2009 comparativement à la même période de l’année précédente.
A travers cette armada de chiffres, il ressort que le secteur financier reflète sans nul doute une activité économique dense.
Reste à dire qu’après les infrastructures de bases qui se sont taillées dans le cadre des différents programmes la part du lion, les banques pourraient maintenant accompagner, appuyer et soutenir les investissements productifs.
Il était temps.