Depuis l’annonce de la mort atroce de la jeune Sarah Benouis, 14 ans, violée et jetée de la terrasse d’un hôtel à La Mecque, aux Lieux Saints de l’Islam, la population de Aïn Tellout, son village natal, à une cinquantaine de kilomètres de Tlemcen, vit dans la consternation
Le village où réside toujours son père biologique, Mohamed Benouis, âgé de 61 ans, a été extirpé de sa quiétude. Des proches, des voisins, les autorités locales, des inconnus apitoyés affluent en direction du domicile mortuaire. La population est en émoi.
Le père attristé, difficilement consolable, dit qu’il a perdu sa fille deux fois ; la première fois quand elle l’avait quitté en compagnie de sa mère pour Marseille en 2000, et la deuxième quand elle a été tuée en Arabie Saoudite. «Elle m’a quitté dans des circonstances difficiles à raconter. Mais, une fois en France, j’avais demandé à un de mes amis, en l’occurrence Boumediène Khetib, de la prendre en charge», nous raconte tristement M. Benouis.
Nous avons appris qu’une fois dans la cité phocéenne, Sarah, âgée d’à peine 4 ans, avait été confiée à un centre de protection de l’enfance, avant d’être récupérée par M. Khetib qui, depuis, est devenu son père adoptif.
Toujours sous le choc, Mohamed confie, entre deux sanglots, qu’il a reçu les dernières nouvelles de sa fille, début août dernier, par le biais d’un e-mail «Elle me racontait tout, les résultats de ses études excellentes, ses prouesses dans son sport préféré des arts martiaux et elle m’avait informé qu’elle reviendrait en Algérie cette année.
Le destin en a décidé autrement.» Un de ses oncles intervient : «Sarah était une enfant douée et pieuse. Elle avait appris 43 versets coraniques et parlait sept langues.»
Le père de la défunte revient à la charge pour exiger «des autorités algériennes de prendre cette affaire avec sérieux, pour faire jaillir la vérité et aux autorités saoudiennes de punir sévèrement les vils auteurs de cet acte barbare commis dans un lieu sacré». Difficile d’en savoir plus au sein d’une famille meurtrie par un destin cruel…
Chahredine Berriah