Le véhicule de Said Sadi attaqué par une vingtaine de policiers : Méthodes de barbouzes

Le véhicule de Said Sadi attaqué par une vingtaine de policiers : Méthodes de barbouzes

Des méthodes barbouzardes. Après les séquestrations dans les immeubles, la police passe à un autre stade de l’intimidation à l’encontre des animateurs de la CNCD. Dans un communiqué rendu public samedi 18 juin 2011, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) révèle que des policiers se sont attaqués au véhicule officiel du parti. La voiture de Said Said a été ciblée par des policiers alors que trois militants ont été arrêtés et détenus au commissariat d’Alger.

La voiture officielle du RCD a été aujourd’hui la cible d’une attaque organisée par des membres des services de sécurité. Prise en filature par plusieurs voitures dont quatre 4/4 noir de marque Toyota, une Skoda blanche, une polo et un Cadi blanc, la voiture du RCD a été immobilisée prés de la demeure de Ali Yahia Abdenour » écrit le RCD dans son communiqué dans DNA a obtenu une copie.

Joint par téléphone, Mohcine Belabbes, porte-parole du RCD, nous livre la version des faits :

« Vers 13h30, au retour du sit-in organisé à la place1er mai, comme à l’accoutumée, la voiture du RCD dépose l’avocat Ali Yahia Abdennour à son domicile (Boulevard Bouguarra ). Dans le véhicule se trouvaient Omar Abed, membre du collectif des victimes de Khalifa Bank, l’avocate Sadat Fatta , Ali Yahia Abdenour ainsi que le chauffeur.

Une fois arrêté devant le domicile d’Ali Yahia, Omar Abed l’accompagne à l’entrée de son immeuble. Des policiers en civil l’embarquent à bord d’un de leurs véhicules. Il a été emmené au commissariat de Cavignac (Alger centre) où il est toujours détenu (samedi 18h 30)», raconte Mohcine Bellabes.

« Devant cette situation » explique encore le responsable du RCD, le chauffeur démarre en catastrophe en direction du siège du parti pour récupérer Said Sadi.

La voiture est toujours poursuivie par des véhicules de la police. Ils seront arrêtés devant les arrêts de bus situés près de la place Kennedy, dans le quartier d’El Biar.

Une vingtaine d’éléments des services de sécurité descendent de leurs voitures et essayent, en donnant des coups de pieds sur les portières devant des passants ébahis, de forcer la porte du véhicule où se trouvait Said Sadi pour l’en extirper.

Said Sadi refuse de descendre et continue son chemin non sans peine. « La poursuite ne s’est terminée qu’au domicile du président du RCD contraint d’annuler son rendez vous », indique le même communiqué.

Pour le porte parole du RCD, « il devenu coutumier de voir les militants de la CNCD se faire interpeller systématiquement avant ou après les tentatives de marche du samedi. Les intimidations se poursuivent et ils sont soit séquestrés dans les immeubles avant les marches ou embarqués après dans les commissariats de police ».

Selon les descriptions des véhicules fournies par le RCD, la Toyota noir appartient à la brigade de recherche et d’investigation relevant de la DGSN. Une brigade d’élite qui a pour mission principale la lutte anti terroriste et la grande criminalité dans le milieu urbain.

Quant aux autres voitures banalisées, elles sont utilisées généralement par les renseignements généraux (RG) de la police

Aussi, le parti de Said Sadi qualifie ces intimidations de voyoucratie et de délinquance politique.

« Après les assassinats ; les fraudes électorales et la corruption généralisée, le pouvoir dégénère dans la délinquance politique : c’est ce qu’on appelle une voyoucratie. Chaque jour qui passe apporte la preuve de l’incapacité du pouvoir à saisir que le changement est inéluctable, rendant encore plus difficile le combat politique public et ouvert », conclut le communiqué du RCD.

Le ministère de l’Intérieur n’a pas encore réagit au communiqué du parti de Said Sadi.